SARTRE, Jean-Paul
Ambianceur de gauche
15 juillet 1905 - 10 juin 1980
 
    Jean-Paul Sartre est sans doute le plus célèbre humoriste de gauche que la France ait jamais offert au monde, si l'on accepte d'écarter les désopilants Paul Pote et Tonton Ho qui, il est vrai, se sont formés à Paris, mais ont, à contrairement à Jean Nouvel et Paul Amar, plutôt exercé leurs talents outre-mer.
Très anti-nazi, il n'hésita pas à demander aux forces d'occupation la permission de faire jouer sur les boulevards son "Être et le néant" et son "Huis clos". Ce qu'il obtint, et alors elles furent bien eues, et c'était bien fait pour elles.
A la cinglante ironie des textes, l'auteur savait  ajouter le comique tendre du mime, lorsque debout sur une caisse, il illuminait les sorties de l'Alcazar de Billancourt, sous le regard hilare des OS, dont il raillait si finement le truculent langage dans son inoubliable fanzine "La cause du peuple".
Mais le grand petit homme savait aussi user de l'art de l'autodérision, lui qui n'hésitait pas à s'esclafer : "Je veux être Spinoza et Stendhal".
Chapeau l'artiste !
Reste à jamais dans nos mémoires son recueil de doubles contre pétries homosexuelles et prophylactiques "Les mains sales".
Nous nous souviendrons également de son savoureux calembour : "La vie, ce mouvement d'universalisation lente".
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