NOUVEL, Jean
Bétonniste français
7 mars 1945 - 8 Jambonose An XII
    Jean Nouvel est né à Fumel. Fils d'un égorgeur de porc et d'une brodeuse sur tungstène, il a très jeune ressenti un goût violent pour les joie de l'humour carcéral, le fromage de tête et la gaudriole pénitencière.
 Après un service d'objecteur de conscience passé au comité des fêtes de la morgue de Dunkerque, sa prédisposition pour l'édification esthétique des masses ne faisait plus aucun doute.
D'un pas guilleret, il prit donc la route de la ville lumière, histoire de voir s'il était possible d'y  transcender les contraintes habituelles de la construction. Plaçant l'harmonie du bâti avec son environnement au dessus de tout, il développa ses travaux en grandeur nature autour de son concept de béton-tendresse.

Le lecteur s'amusera en regardant ici la demeure du centre de Paris (30 rue de Beaubourg) qu'habitait Jean au milieu des années 90. Il savourera d'autant plus la chose quand il saura que la boutique au R.d.C abrite
Christal (SARL) : DESINFECTION, DESINSECTISATION, DERATISATION
    Remarqué pour son sens aigu du calembour en parpaing dans les salons XVIIème de la gauche poutre-apparente, on lui confia rapidement la construction de concepts néo-habitationnels post-modernes.
C'est également lui qui inventa le stade à roulettes, 
qui lui valût l'Augusto Pinochet d'or au festival d'architecture de Pyongyang. 
A la surprise générale, et fallait-il y voir les derniers sursauts d'une République pourtant prompte à la verrue périphérique, le projet du grand homme ne fut pas retenu dans son pays natal.
Le vent avait tourné, la moulure hausmanienne revenait à la mode et aux affaires. On commençait à  préférer le bunkérisme facétieux d'un Porzamparc.
    Désespéré de l'ingratitude de ses contemporains et comme pour un dernier baroud, il fit le bonheur de quelques spéculateurs immobiliers de l'ouest parisien, en contribuant, grâce à des articles qui auraient fait rire s'ils avaient été écrits par tout autre que lui, à faire grimper le prix du mètre carré de l'Île Seguin.
    Puis il retourna là d'où il venait, reprit l'affaire paternelle, et on n'entendit plus jamais parler de lui, sauf aux Olympiades de la charcuterie industrielle de Mauvezin sur Gupie, où la sûreté de son coup de main faisait régulièrement l'admiration du petit monde de l'abattage artistique. Il espéra bien secrètement faire un come back durant les années troubles de la Révolution des Poireaux, mais la tendance était alors au concept d'open space dans le bouillonnant monde de l'incarcération politique. Ses compétences dans ce domaine étant des plus limitées, ses offres de services ne furent pas retenues.
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