Robert au concours de charades 
Comité de lecture, Le
Genèse 
Autant aujourd'hui l'insolente réussite culturelle du Comité de Lecture, et de son désormais légendaire dictionnaire, fait pâlir d'envie les plus ascétiques des gens de lettres, autant ça n'a pas toujours été facile.
Par souci de transparence, nous devons à nos jeunes quelques explications sur les années de genèse qui permirent à la chenille de se changer en papillon, et de partir, toutes ailes déployées, vers les fleurs de la connaissance et de la vérité.
Au commencement, le Comité de lecture n'existait pas en tant que tel. Ce n'était que des jeunes gens, qu'un goût modéré des sports de plein air réunissait l'été dans des endroits calmes pour chanter les traditions de notre beau pays. L'insouciance était reine, la gaieté régnait et la sobriété vestimentaire était de rigueur.
De grandes raves portaient l'exubérance de la jeunesse à son paroxysme.
La transe cathartique lors d'un after boisé.
Mais comme souvent dans l'histoire, l'époque se joue de sa jeunesse. Et le monde s'agita des premiers soubresauts annonciateurs des tragédies qui couvaient (cf La Guerre du Ski)

Puis tout s'embrasa quand, tel un Jaurès presque un siècle plus tôt, Jérôme C. fut assassiné, dans des conditions obscures.
Il n'en fallait pas plus pour que ce petit groupe décide de s'organiser pour mener les combats que le destin se préparait à lui imposer.

Ils commencèrent donc par se réunir au calme pour fonder. Et ils fondèrent.
Ils choisirent pour nom celui de leur inspirateur et théoricien : Robert Larouste.
Son credo était simple : Sang neuf.
La nymphe coiffée comme un dessous de bras devint leur emblème.

N'étant pas encore contraints à la clandestinité, ils le firent savoir lors de grands happenings ouverts au public, sans tralala ni chichi, qui tenaient à la fois du folkloru corsu, du plénum de la CGT à Montreuil en 76, et du banquet républicain.


On reconnaît Robert (3ème en partant de la gauche) à son regard malicieux et à son désormais légendaire poireau.
Les pouvoirs publics, sentant la légitimité populaire leur échapper, réagirent promptement pour étouffer dans l'oeuf l'initiative, avec une vulgarité qui ne fit que conforter dans leur convictions nos facétieux trublions.
La campagne qu'ils initièrent fut d'une extrême violence, comme en atteste cette affiche honteusement démagogique dont les nervis décentralisés du Ministère de la Culture couvrirent les murs des mairies.
La menace valait d'être entendue. A mille contre un, le combat était perdu d'avance. En tout cas au grand jour.
Nos missionnaires s'égaillèrent donc, pour organiser dans l'ombre la sourde lutte qui s'annonçait, et sur laquelle nous reviendront ultérieurement.
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