Le journal de Route Plus Sûre
Numéro 5 - 2 Mai
2002
Les chiffres officiels des victimes de
la route ne sont toujours pas disponibles. Notre site Internet
attendra donc un peu pour sa mise à jour. L'an dernier, les
chiffres étaient disponibles avant la fin avril !. Ce retard est-il
dû à l'élection présidentielle ? Parce que les chiffres sont
mauvais ? Si oui, ce serait un comble ! Priver les citoyens d'un
élément intéressant la fameuse "insécurité" dont
on nous a rebattu les oreilles pendant le premier tour, en
ignorant la plus grande des
insécurités, ce n'est pas
à l'honneur de la DSCR.
Bon! Nous avons donc eu des résultats au premier tour de la présidentielle
auxquels la majorité d'entre nous ne s'attendait pas. Nous avons
ainsi été privés d'une discussion entre candidats qui aurait
pu être intéressante s'ils avaient abordé, non pas le sentiment
d'insécurité des Français qui a tant marqué la
campagne du premier tour, et qu'on aurait dû appeler "inquiétude
des citoyens", mais la véritable insécurité
qui guette chaque Français dès qu'il met le pied dehors, que ce
soit pour marcher, rouler à bicyclette, à moto ou en voiture.
Consolons-nous en nous disant qu'ils n'en auraient sans doute pas
parlé. Ce n'est pas
politiquement rentable.
Mais est-ce que ça le sera un jour, à moins que le Président
élu, son Premier Ministre ou un membre du Gouvernement ne soit
touché dans sa chair ou celle d'un proche ?
Continuer à en parler, cela en vaut-il même la peine ?
- Deuxième tour et réponse de Jacques CHIRAC
En
fait, Jean-Pierre CHEVENEMENT nous avait fait une réponse à
notre lettre du 29 mars, à savoir le texte de l'intervention de
Georges SARRE à l'Assemblée le 29 janvier. Texte qui ne portait
que sur l'amnistie et qui excluait de celle-ci toute "infraction
au Code commise alors que le véhicule roulait". C'était,
en la matière, mieux que Jacques CHIRAC le 16 avril et que
Lionel JOSPIN. Mais pas un début de réponse aux 4 autres
questions posées. Et la réponse a été postée le 17 avril,
affranchie à 0,46 . Elle nous est arrivée le...27 avril.
Bravo pour la rapidité !
A noter que le 23, dans une 2ème lettre reçue le 27, Jacques
CHIRAC nous redit sa position "contre toute amnistie des
infractions susceptibles de mettre en dangerla vie d'autrui",
ajoutant :"Je tiens à vous préciser que naturellement
cela signifie que j'écarte de l'amnistie toutes
les infractions au code de la route à
l'exclusion des infractions au stationnement non dangereux".
Nous
avons donc écrit à nouveau à Jacques CHIRAC le 26 avril pour
lui reposer les 4 questions auquelles il n'avait pas répondu.
Nous l'avons relancé sur son site Internet le 30. Pas de réaction
à ce jour, 3 mai, 14 h.
Il ne faut donc pas compter
sur un Président pour
faire reculer vite et fortement l'insécurité routière. Le Président
élu se contentera de gloser sur l'insécurité en général,
celle des petits voyous, qui rendent la vie désagréable mais
tuent ou blessent très rarement. Il ne s'en prendra pas aux chauffards responsables de la moitié au moins des 8.000
morts, des 30.000 blessés graves, des 130.000 blessés dits légers
(la moitié car certains se tuent ou se mutilent tout seuls !).
De plus en plus de conducteurs passent aux feux oranges ou
rouges, dépassent allègrement les vitesses limites, refusent la
priorité dans les giratoires... Le far-west à côté de ça, c'était
gentil. Tout le monde ou presque s'y est fait, même s'il
commence à y avoir un début de prise de conscience chez nombre
de conducteurs. Mais ils seront vite découragés si les
politiques, qui ont pourtant pris une claque le 21 avril, ne
prennent pas le problème à bras-le-corps et n'imposent pas elur
point de vue aux hauts fonctionnaires. La claque se sera-t-elle arrêtée sur
leur pare-brise ?
Alors, si le combat doit continuer, ce doit être en sensibilisant les candidats aux législatives de juin. Il y aura des anciens, qui n'ont rien fait depuis 5, 10, 15 ans. Il ne faudra guère compter sur eux ! Il faut donc peser sur les nouveaux, leur écrire pour leur demander de prendre fermement position. Pas facile, car peu de citoyens prendront le temps de faire une lettre, d'aller aux réunions des candidats pour poser une question sur l'insécurité routière. Surtout au premier tour, et ça se comprend. Mais il faudrait le faire si un candidat semble devoir l'emporter dès le 9 juin, et surtout le faire entre les deux tours. Sinon, nous continuerons à nous lamenter sur le nombre excessif de morts et de blessés en France.
Les moyens de réduire l'insécurité sur nos routes existent et peuvent être rapidement utilisés, en plus de l'augmentation des contrôles de police, en plus d'une plus grande sévérité des tribunaux, en plus de l'exécution effective de la peine prononcée, en plus de la formation des jeunes et des adultes. Mais il faut le vouloir.
Email route.plus.sure@wanadoo.fr | Dernière mise à jour: 03 mai 2002 |