Comité de quartier des Baumettes

"Nice-Matin" du 16 mars 2001

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Les antennes-relais rapportent gros

Ces stations relais pour téléphones mobiles poussent comme des champignons sur les toits des immeubles. Aucun site n'est épargné, puisque la location des emplacements se négocie à hauteur de plusieurs dizaines de milliers de francs par an

« J'ai des problèmes pour recevoir la septième chaîne. Pendant la journée, il y a de la neige sur l'écran ». Jeanne habite à l'avant-dernier étage d'un immeuble situé au début du boulevard Dubouchage. Sur le toit, deux antennes-relais ont été installées il y a deux ans. Depuis, elle a des problèmes avec ses deux télévisions : « Dans la chambre à coucher, la petite télé s'allume parfois toute seule. Mon mari pense que cela vient de l'antenne ».

Elle s'inquiète d'avoir une telle installation au-dessus de son logement, car lors de la pose de ces antennes, aucune information ne lui a été communiquée. « Je n'ai même pas été prévenue le jour de la décision. J'avais donné ma délégation lors de l'assemblée générale des copropriétaires. Heureusement, avec les sommes perçues pour la location, l'escalier a été repeint ».

Une chose est sure, l'installation et la location de tels équipements sont une bonne affaire financière : entre 20 000 et 30 000 francs par an pour un bâtiment public de type HLM à Nice. La somme peut atteindre de 50 000 à 60 000 francs pour un édifice privé de type hôtel, hôpital ou école en centre ville.

Du coup, des associations montent au créneau afin de clarifier la répartition de ces recettes. Corinne BASSINO, du syndicat de défense des locataires, s'insurge : « Nous ne savons pas concrètement où va tout cet argent. De plus, il est anormal d'installer ces antennes sans avoir des garanties d'innocuité pour la santé et l'environnement » souligne-t-elle.

« J'ai des problèmes pour recevoir la septième chaîne. Pendant la journée, il y a de la neige sur l'écran ». Jeanne habite à l'avant-dernier étage d'un immeuble situé au début du boulevard Dubouchage. Sur le toit, deux antennes-relais ont été installées il y a deux ans. Depuis, elle a des problèmes avec ses deux télévisions : « Dans la chambre à coucher, la petite télé s'allume parfois toute seule. Mon mari pense que cela vient de l'antenne ».

Elle s'inquiète d'avoir une telle installation au-dessus de son logement, car lors de la pose de ces antennes, aucune information ne lui a été communiquée. « Je n'ai même pas été prévenue le jour de la décision. J'avais donné ma délégation lors de l'assemblée générale des copropriétaires. Heureusement, avec les sommes perçues pour la location, l'escalier a été repeint ».

Une chose est sure, l'installation et la location de tels équipements sont une bonne affaire financière : entre 20 000 et 30 000 francs par an pour un bâtiment public de type HLM à Nice. La somme peut atteindre de 50 000 à 60 000 francs pour un édifice privé de type hôtel, hôpital ou école en centre ville.

Du coup, des associations montent au créneau afin de clarifier la répartition de ces recettes. Corinne BASSINO, du syndicat de défense des locataires, s'insurge : « Nous ne savons pas concrètement où va tout cet argent. De plus, il est anormal d'installer ces antennes sans avoir des garanties d'innocuité pour la santé et l'environnement » souligne-t-elle.

Principe de précaution

Des organismes, aussi, se mobilisent au niveau national : « Nous demandons clairement de créer des zones d'exclusion dans l'environnement de ces antennes, même si, a priori, les ondes se propagent surtout selon un axe horizontal. Comment expliquer, alors, que l'on puisse téléphoner au pied de ces antennes ? » s'interroge Stéphen KERCKHHOVE d'« Agir pour l'environnement ».

Ce collectif regroupant quinze associations dénonce « l'implantation d'antennes-relais qui s'établit en dehors de toute réglementation » et revendique « d'instaurer dès à présent une demande de permis de construire pour toute nouvelle implantation ». Aujourd'hui, la loi impose une déclaration de travaux pour toute antenne de plus de douze mètres et un permis de construire si la base de l'installation est supérieure à cent mètres carrés.

Récemment, un rapport remis au ministère de la Santé s'est révélé extrêmement prudent. Il recommande, notamment, que « les bâtiments sensibles (hôpitaux, crèches et écoles) situés à moins de 100 mètres d'une station de base, ne soient pas atteints directement par le faisceau de l'antenne ». En revanche, le rapport ne remet pas en cause l'installation d'une antenne-relais sur le toit d'un immeuble, car « le faisceau incident n'affecte pas, ou de manière tout à fait marginale, l'aire située au-dessous ».

Pourtant, c'est le cœur du problème : les opérateurs installent des relais sans informer les habitants et les risques encourus pour la santé sont peu connus.

Avec 29 500 antennes-relais disséminées sur tout le territoire, le problème ne manque pas de se poser. Pour satisfaire les 30 millions d'abonnés français à un réseau de téléphone mobile, un relais doit être disposé tous les 300 à 600 mètres selon le relief.

Patrice CASTELLI

En attendant une législation

De plus en plus de communes comme Vallauris, Saint-Raphaël, Villeneuve-Loubet ou Mouans-Sartoux prennent des arrêtés municipaux afin d'éloigner les antennes à plus de trois cents mètres des zones sensibles. A Nice, malgré les protestations des habitants du quartier des Baumettes et à l'école du Château, aucune mesure n'est envisagée : « Nous suivons ce dossier de très près, mais il n'y a aucune directive nationale pour l'instant. La ville se conformera à une législation future » souligne-t-on en mairie.

L'OPAM, avec un parc de vingt-cinq mille logements dans tout le département pour une cinquantaine d'antennes, applique le principe de précaution : « Actuellement, nous vivons dans un climat de psychose. Nous avons suspendu les installations depuis le début du mois de février, en attendant d'avoir les mesures du rayonnement des champs magnétiques » explique Jean Paul PIERINI, directeur des affaires juridiques. « Comme dans tout organisme public, les sommes perçues vont dans un fond commun pour nos dépenses usuelles. L'argent ainsi récupéré sert aussi bien à payer le personnel qu'à réhabiliter ou rénover les immeubles. Il est impossible de les affecter à un immeuble en particulier ».

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