LA PHILOSOPHIE ROSICRUCIENNE EN QUESTIONS ET RÉPONSES - TOME I

MAX HEINDEL



UN MOT D'EXPLICATION - Les questions contenues dans ce livre ont été posées à l'auteur à l'issue de conférences faites dans diverses villes des Etats-Unis et, dans la plupart des cas les questions montrent que leurs auteurs possédaient déjà une certaine connaissance du sujet.

A l'intention de ceux qui ne connaissant pas La Cosmogonie Rosicrucienne, il peut être utile de donner les informations ci-après concernant cette philosophie et les termes utilisés. Grâce à cette clé il sera facile à chacun de comprendre les réponses aux questions posées. Ajoutons encore que chaque question a reçu une réponse complète en elle-même, sans tenir compte de ce qui a pu être dit en réponse à d'autres questions. Ceci a occasionné des redites lorsqu'il s'agit de questions similaires, mais l'on remarquera que pour chaque répétition un nouvel aspect du sujet est présenté; l'auteur a considéré que cette méthode avait une plus grande valeur que celles des renvois, le lecteur n'ayant pas toujours le temps de se reporter à une autre question.

La Philosophie Rosicrucienne enseigne que l'homme est un être composite, possédant:

1) Un corps dense, qui est l'instrument visible qu'il utilise ici, dans ce monde, pour exercer son activité; c'est ce corps dont on pense ordinairement qu'il est l'homme complet.

2) Un corps vital, qui est fait d'Ether et qui interpénètre le corps visible de la même façon que l'éther interpénètre toutes les autres formes, à cette différence près que les êtres humains spécialisent l'éther universel dans des proportions plus grandes que ne le font les autres formes. Ce corps éthérique est l'instrument qui nous permet de spécialiser l'énergie vitale du Soleil.

3) Un corps du désir, qui est notre nature émotionnelle. Ce véhicule encore plus subtile interpénètre à la fois le corps vital et le corps dense. A la vue du clairvoyant il est vu comme un nuage ovoïde s'étendant à quarante centimètres environ en dehors du corps physique qui s'y trouve placé au centre comme le jaune au milieu de l'oeuf.

4) L'Intellect qui est un miroir réfléchissant le monde extérieur, et qui rend l'Ego capable de transmettre ses ordres sous forme de pensée et de parole, de commander aussi l'action.

L'Ego est l'esprit triple qui utilise ces véhicules pour acquérir de l'expérience à l'école de la vie.


PARTIE 1 - QUESTIONS TRAITANT DE LA VIE SUR TERRE

QUESTION 1 - Si nous étions de pur esprit et partie d'un Dieu Omniscient, pourquoi a-t-il été nécessaire pour nous de faire ce long pèlerinage de péché et de souffrance à travers la matière?

RÉPONSE - Au commencement de la manifestation, Dieu a différencié en Lui-même une multitude d'intelligences spirituelles potentielles, comme les étincelles sont émises par un feu. Ces intelligences spirituelles étaient donc des flammes ou des feux potentiels, mais elles n'étaient pas encore des feux car, bien que douées de l'omniconscience de Dieu, elles manquait de la soi- conscience; bien qu'étant potentiellement omnipotentes comme Dieu, elles manquaient du pouvoir dynamique utilisable à n'importe quel moment selon leur volonté; et pour que ces qualités puissent être développées, il était impératif qu'elles passent à travers la matière. C'est pourquoi, durant l'involution, chaque Etincelle Divine fut confinée dans divers véhicules de densité suffisante pour isoler sa conscience du monde extérieur. Alors l'esprit intérieur, n'étant plus capable de se mettre en contact avec l'extérieur, se tourne vers le dedans et se trouve lui-même. Avec l'éveil de la soi-conscience vient la lutte de l'esprit pour se libérer de sa prison, et durant l'évolution, les différents véhicules que l'esprit possède seront spiritualisés en âme, de telle sorte qu'à la fin de la manifestation, l'esprit aura non seulement acquis la soi-conscience mais aussi le pouvoir de l'âme.

La plupart des gens ont tendance à croire que tout ce qui existe est le résultat de quelque chose d'autre, ne laissant pas de place pour une construction nouvelle, originale. Ceux qui étudient la vie parlent en général seulement d'involution et d'évolution; ceux qui étudient la forme, à savoir les savants modernes, ne s'intéressent qu'à l'évolution, mais les plus avancés d'entre eux sont en train de découvrir un autre facteur qu'ils ont appelé l'épigénèse. En 1757 déjà, Caspard-Frédéric Wolff publia sa "Theorea Generationis", dans laquelle il démontrait que dans le développement de l'ovule il y a une série de constructions nouvelles qui ne sont pas du tout prévues par ce qui s'est produit auparavant; et Haeckel, adoptant ces conclusions, dit que, de nos jours, il n'est plus justifié d'appeler l'épigénèse une théorie, car elle est un fait que nous pouvons démontrer, à l'aide d'un microscope, dans le cas des formes inférieures où les changements sont rapides. Depuis que l'intellect a été donné à l'homme, c'est l'épigénèse, impulsion créatrice originelle, qui a été la cause de tout notre développement. Certes, nous construisons sur ce qui a déjà été créé, mais il y a aussi quelque chose de nouveau dû à l'activité de l'esprit, et c'est ainsi que nous devenons des créateurs, car si nous ne faisions qu'imiter ce qui a déjà été tracé pour nous par Dieu ou par les Anges, nous n'aurions jamais la possibilité de devenir des intelligences créatrices; nous serions simplement des imitateurs. Et bien que nous fassions des erreurs, on peut dire que souvent nous apprenons plus par nos erreurs que par nos succès. Le péché et la souffrance dont parle l'auteur de la question sont simplement le résultat des erreurs que nous faisons, et l'impression qu'elles font sur notre conscience nous incite à être actifs dans d'autres directions qui se révèlent être bonnes, c'est-à-dire en harmonie avec la nature. Ce monde est donc une école préparatoire et non une vallée de larmes dans laquelle nous aurait placé un Dieu capricieux. (voir question 9).

QUESTION 2 - Si "Dieu a fait l'homme un peu inférieur aux Anges", comment est- il possible que l'homme doive finalement leur être supérieur dans le Monde Spirituel?

RÉPONSE - Cette question révèle une méprise de la part de son auteur. Cela n'a jamais été affirmé de cette manière dans les enseignements Rosicruciens, mais nous avons dit quelque chose qui a pu être mal interprété. Le fait est que l'évolution progresse en spirale et qu'il n'y a jamais répétition de la même condition. Les Anges sont un courant d'évolution antérieur, et il étaient humains au cours d'une précédente incarnation de la Terre, appelée la Période de la Lune par les Rosicruciens. Les Archanges étaient l'humanité de la Période du Soleil, et les Seigneurs de l'Intellect, que Paul appelle les "Puissances des Ténèbres" (Colossiens 1/13), étaient l'humanité de la sombre Période de Saturne. Et nous sommes l'humanité de la quatrième période du plan de manifestation, la Période de la Terre. Comme tous les êtres dans l'univers progressent, l'humanité des précédentes périodes a aussi évolué de sorte qu'elles sont maintenant à un degré supérieur à celui qui était le leur lorsqu'elles étaient au stade humain - et leur développement est suprahumain. Il est donc parfaitement vrai que Dieu a fait l'homme un peu inférieur aux Anges. Mais comme toute chose est dans un état de progression en spirale, il est vrai aussi que notre humanité actuelle est une humanité supérieure à celle des Anges et plus évoluée; et il est vrai aussi que les Anges furent une humanité supérieure à celle des Archanges lorsque ceux-ci étaient humains. Dans notre prochaine étape nous atteindrons quelque chose de semblable au niveau des Anges actuellement, mais nous serons supérieurs à ce qu'ils sont maintenant.

QUESTION 3- Pourquoi était-il nécessaire pour nous de venir dans cette existence physique? N'aurions-nous pas pu apprendre les même leçons sans être emprisonnés et limités par les conditions denses du monde matériel?

RÉPONSE - A l'origine, le Nouveau Testament a été écrit en Grec, et le mot Logos signifie à la fois le verbe et la pensée qui précède le verbe, de sorte que lorsque Jean nous dit dans le premier chapitre de son Evangile que "Au commencement était le verbe, et le verbe était avec Dieu, et le verbe était Dieu", nous pouvons aussi traduire ce verset comme suit: "Au commencement était la pensée, et le verbe était avec Dieu, et Dieu était le verbe". Tout existe en vertu de ce fait (le verbe). En lui est la "vie".

Tout ce qui existe dans l'univers a d'abord été une pensée, cette pensée s'est ensuite manifestée par un mot, un son qui a construit toutes les formes et lui-même s'est manifesté en tant que vie à l'intérieur de ces formes. Voilà le processus de la création, et l'homme, qui a été fait à l'image de Dieu, crée de la même façon dans une certaine mesure. Il a la faculté de penser; il peut exprimer ses pensées par la voix, et lorsqu'il n'est pas capable de concrétiser ses idées seul, il peut s'assurer l'aide d'autrui pour les réaliser. Mais le jour viendra où il créera directement par le verbe de sa bouche, et il est en train d'apprendre maintenant à créer par d'autres moyens, afin qu'au moment où il sera capable d'utiliser son verbe pour créer directement, il sache comment le faire. Cette instruction est absolument nécessaire. Actuellement, il ferait de nombreuses erreurs. En outre, il n'est pas encore bon et il amènerait à l'existence des créations démoniaques.

A l'aube de ses premières tentatives, l'homme a utilisé les solides; la force musculaire était le seul moyen d'accomplir le travail, et il a ébauché avec des os et des pierres ramassés sur le sol, ses premiers outils qu'il maniait à la force de son bras. Plus tard, dans un tronc d'arbre creusé, il s'est confié à l'eau; un liquide et la roue à aubes ont réalisé sa première machine. Le liquide est doué d'une force bien plus grande que les solides. Une vague peut raser les ponts d'un navire, en arracher les mâts et tordre la plus forte barre de métal comme un mince fil de fer; mais la puissance motrice de l'eau est stationnaire, et ne peut donc être utilisée que dans son voisinage immédiat. Lorsque l'homme eut appris à se servir de la force encore plus subtile que nous appelons air, il lui a été possible de construire des moulins à vent partout, pour faire son travail, et les bateaux à voiles relièrent toutes les parties du monde. Ainsi, ce nouveau pas de l'homme a été réalisé grâce à l'utilisation d'une force encore plus subtile que l'eau et plus universellement applicable que cet élément. Mais le vent est capricieux et l'on ne peut pas toujours s'y fier, et les progrès réalisés grâce à lui sont peu de chose en comparaison de ceux qui ont résulté de la découverte et de l'utilisation d'un gaz encore plus subtil, la vapeur, qui peut être produite partout et en tout temps; depuis cette découverte, les progrès dans le monde ont été énormes. Toutefois, la vapeur a l'inconvénient de nécessiter un mécanisme de transmission compliqué. Ce désavantage s'est trouvé pratiquement éliminé par l'emploi d'une force plus subtile encore et plus facilement transmissible, à la fois invisible et intangible: l'électricité.

Ainsi, nous voyons que le progrès de l'homme dans le passé a dépendu de l'utilisation de forces de plus en plus subtiles, chacune d'elles d'un transport plus aisé que la précédente, et nous comprenons ainsi que le progrès futur de l'homme dépend de la découverte de forces encore plus fines et d'un transport encore plus facile. Nous savons que les ondes de la télégraphie sans fil se transmettent sans conducteur, mais même ce système n'est pas idéal, car il dépend de l'énergie générée dans une centrale qui est stationnaire et qui est munie d'un outillage fixe et trop coûteux pour être à la portée de la majorité. La force idéale serait une énergie que l'homme pourrait générer de l'intérieur de lui-même, à n'importe quel moment et sans aucun mécanisme.

Il y a quelques dizaines d'années, Jules Verne nous a enthousiasmé avec "Vingt mille lieues sous les mers" et le "Tour du Monde en quatre-vingt jours". Mais aujourd'hui ces choses sont dépassées par les réalisations qui ont suivi, et le jour viendra où nous disposerons de la force motrice idéale à laquelle nous venons de faire allusion. Dans son livre intitulé "La race future", Bulwer Lytton décrit une force appelée "Vril" que possèdent certains êtres imaginaires, et qui leur sert de moyen de propulsion sur terre, dans les airs et ailleurs. Or, cette force est latente en chacun de nous, et nous en parlons quelquefois sous le nom d'émotion. Nous en sentons la puissance, parfois, en tant que colère lorsqu'elle se déchaîne, et nous disons alors "qu'une personne a perdu la maîtrise d'elle-même". Aucune somme de travail ne peut fatiguer et détériorer le corps physique autant que l'énorme énergie du corps du désir lorsqu'il lui est laissé libre cours dans un accès de colère. Actuellement, cette énorme force est généralement en sommeil, et il est heureux qu'il en soit ainsi jusqu'à ce que nous ayons appris à l'utiliser par le moyen de la pensée qui est une force encore plus subtile. Ce monde est une école qui nous enseigne à penser et à ressentir correctement afin de nous qualifier pour utiliser ces deux forces subtiles que sont le pouvoir de la pensée et le pouvoir de l'émotion.

L'exemple suivant fera comprendre comment ce monde terrestre sert ce but. Un inventeur a une idée. Cette idée n'est pas encore une pensée, c'est comme un flash qui n'a pas encore pris forme, mais peu à peu il se la représente dans la substance-intellect. Il forme dans sa pensée une machine, et devant sa vision mentale cette machine apparaît avec ses rouages qui tournent de telle et telle façon, pour accomplir le travail voulu. Ensuite il commence à dessiner les plans de la machine et, dès ce degré de concrétisation, des modifications vont certainement être nécessaires. Ainsi nous voyons que les conditions physiques montrent à l'inventeur où sa pensée n'était pas correcte. Lorsqu'il construit la machine avec les matériaux appropriés au travail envisagé, d'autres modifications sont généralement nécessaires. Peut-être sera-t-il obligé de mettre au rebut la première machine, de revoir entièrement sa conception et de construire une nouvelle machine. Donc, ce sont bien les conditions physiques, concrètes, qui ont permis à l'inventeur de détecter le point faible de son raisonnement; elles l'obligent à apporter les modifications nécessaires à sa pensée originale afin de réaliser une machine qui fasse le travail prévu. S'il n'y avait eu que le Monde de la Pensée, il n'aurait pas su qu'il avait commis une erreur, mais les conditions physiques, concrètes, lui montrent où sa pensée était fausse.

Le Monde Physique enseigne à l'inventeur à penser correctement, et ses machines, réussies, sont la manifestation de sa pensée juste.

Le même principe est valable dans les entreprises commerciales, sociales ou philanthropiques. Si nos idées concernant les divers domaines de la vie sont erronées, elles sont corrigées lorsqu'elles sont mises en pratique, et c'est pourquoi ce monde matériel est d'une nécessité absolue pour nous apprendre à exercer le pouvoir de la pensée et du désir, alors qu'actuellement ces deux forces sont contenues dans une grande mesure par nos conditions matérielles. Mais étant donné qu'avec le temps nous apprenons à penser de plus en plus correctement, nous obtiendrons finalement un pouvoir de la pensée qui nous permettra d'avoir la pensée juste immédiatement, dans chaque cas, sans expérimentation, et alors nous serons aussi capables d'exprimer notre pensée par le Verbe, créateur d'objets tangibles. Dans un passé très, très reculé, alors que l'homme était encore un être spirituel et que l'état de la Terre était plus plastique que de nos jours, il apprenait directement des Dieux à utiliser le Verbe pour créer, et il travaillait alors à la formation des animaux et des plantes. La Bible nous apprend que Dieu amena les animaux devant l'homme qui les nomma (Genèse 2/20). Il ne s'agissait pas simplement d'appeler un lion "lion", mais c'était un processus de formation qui donnait à l'homme un pouvoir sur la chose qu'il nommait, et ce n'est que lorsque l'égoïsme, la cruauté et la colère déchaînée eurent rendu l'homme inapte à cette maîtrise que le pouvoir du Verbe dont parlent les Franc-Maçons a été perdu. Lorsque la sainteté aura à nouveau remplacé l'impiété, le Verbe sera retrouvé et sera le pouvoir créateur de l'homme divin dans un âge futur.

QUESTION 4 - Si cette vie sur terre est tellement importante et constitue réellement la base de notre croissance de l'âme qui, elle, résulte des expériences faites ici-bas, pourquoi est-elle si courte en comparaison de la vie dans les Mondes Intérieurs, dont la durée est approximativement d'un millier d'années entre deux vies ici-bas?

RÉPONSE - Tout ce qui, en ce monde, a été fait de main d'homme est de la pensée cristallisée; les chaises sur lesquelles nous sommes assis, les maisons que nous habitons, les diverses commodités tels le téléphone, les bateaux, les locomotives, etc., furent, une fois, une pensée dans l'esprit de l'homme. Sans cette pensée, l'objet n'aurait jamais été concrétisé. De la même manière, les arbres, les fleurs, les montagnes et les mers sont les formes-pensées cristallisées des forces de la nature. Lorsque l'homme quitte son corps physique après la mort et entre au Deuxième Ciel, il s'unit aux forces de la nature; il travaille sous la direction des Hiérarchies créatrices à préparer le milieu qui lui sera nécessaire dans la prochaine étape de son développement. Sur ce plan, il construit en "substance mentale" les archétypes de la terre et des mers; il travaille sur la flore et la faune; il crée toutes les choses de son environnement en tant que formes-pensées qui, lorsqu'il renaîtra, apparaîtront telles qu'il les a changées.

Mais il est très différent d'élaborer des objets à l'aide de substance mentale et d'élaborer des objets ici-bas, faits de matière concrète. Actuellement, nous sommes des penseurs très besogneux et il nous faut un temps considérable pour façonner les formes-pensées au Deuxième Ciel; ensuite, nous devons attendre un temps considérable avant que ces formes-pensées ne se soient cristallisées sous la forme de l'environnement physique dans lequel nous devons renaître. C'est la raison pour laquelle il est nécessaire que nous restions dans les Mondes Célestes beaucoup plus longtemps que sur terre. Quand nous aurons appris à penser correctement, nous serons capables de créer des objets ici-bas dans le Monde Physique, en un temps beaucoup plus court qu'il ne nous en faut actuellement pour les fabriquer laborieusement. Il ne sera alors plus nécessaire que nous restions si longtemps dans les Mondes Célestes comme c'est actuellement le cas.

QUESTION 5 - Dans combien de temps pourrons-nous nous passer de nos corps physiques et fonctionner de nouveau uniquement dans les Mondes Spirituels?

RÉPONSE - Cette question révèle un état d'esprit très répandu parmi ceux qui sont habitués au fait que l'homme possède des corps spirituels dans lesquels il peut se déplacer dans l'espace avec la rapidité de l'éclair, et que ces corps, qui peuvent se passer de vêtement, ne nécessitent aucun entretien de la part de leurs propriétaires. Ces personnes soupirent après le jour où il leur poussera en quelque sorte des ailes et où elles seront libérées de cette "vile dépouille mortelle".

Cette disposition d'esprit est extrêmement regrettable. Nous devrions être reconnaissants de posséder un si bon instrument physique, car il est le plus précieux de tous ceux que nous avons. S'il est parfaitement vrai qu'il est notre véhicule inférieur, il n'en est pas moins le plus perfectionné et, sans lui, nos autres véhicules ne nous serviraient pas à grand-chose, présentement. Car cet instrument splendidement organisé nous permet de faire face aux milliers de conditions que nous rencontrons ici-bas, alors que nos véhicules supérieurs sont pratiquement inorganisés. Notre corps vital est formé, organe pour organe, sur le modèle de notre corps dense mais, tant qu'il n'aura pas été entraîné au moyen d'exercices ésotériques, ce n'est pas un instrument approprié pour y fonctionner. Le corps du désir ne possède qu'un certain nombre de centres de perception qui, chez la majorité des humains, ne sont même pas actifs. Quant à l'intellect, ce n'est encore, chez la plupart d'entre nous, qu'un nuage informe. Aujourd'hui, nous devrions nous efforcer de spiritualiser notre instrument physique, et être conscients que nous devons entraîner nos véhicules supérieurs avant qu'ils puissent être utiles. Pour la grande masse de l'humanité, ce sera un but très très long à atteindre. C'est pourquoi il est préférable d'accomplir le devoir qui est à notre portée, ainsi nous rapprocherons le jour où nous serons capables d'utiliser nos véhicules supérieurs, car ce jour dépend de nous.

QUESTION 6 - L'esprit entre-t-il dans le corps au moment de la conception ou à celui de la naissance?

RÉPONSE - Des investigations faites par des clairvoyants précisent qu'au moment de la mort, l'esprit emporte avec lui les forces d'un petit atome situé dans le ventricule gauche du coeur; c'est l'atome-germe, ainsi nommé parce qu'il forme le noyau, ou germe, autour duquel se rassemblent tous les matériaux dont se compose le corps, et chaque atome dans le corps doit être capable de vibrer à l'unisson de cet atome-germe. Ainsi, cet atome est déposé dans le liquide séminal du père peu avant la conception, et placé ensuite dans la matrice de la mère. Mais la conception ne coïncide pas du tout avec l'union sexuelle des parents. Le spermatozoïde fécondé ne pénétrant parfois dans l'ovule qu'une quinzaine de jours après cette union. C'est cette fécondation de l'ovule qui peut être appelée le moment de la conception, car c'est à l'instant où l'ovule fécondé quitte la trompe de Fallope que commence la période de gestation. Pendant les dix-huit à vingt premiers jours, tout le travail est fait par la mère. A la fin de ce temps, l'Ego qui va renaître, revêtu d'un nuage de matière-désir et de matière mentale qui a la forme d'une cloche, pénètre dans le sein maternel, et le nuage en forme de cloche se ferme à sa base et prend alors une forme ovoïde. Dorénavant, l'esprit se trouve enfermé dans la chair et ne peut plus se dégager, mais doit rester avec la mère jusqu'à ce qu'il soit libéré par la naissance. Au degré actuel de notre développement, l'esprit fait très peu de travail conscient sur son véhicule en formation, mais il est présent en permanence et collabore inconsciemment à la tâche de fournir cet instrument. Ceci n'est pas plus frappant que le fait qui veut que nous soyons capables de digérer nos aliments et de faire fonctionner nos organes respiratoires sans que nous soyons conscient de chaque processus.

QUESTION 7 - Quel était le but de la division des sexes?

RÉPONSE - La division des sexes a été faite tout au début de l'évolution de l'homme, alors qu'il n'avait encore ni cerveau ni larynx. Une moitié de la force créatrice fut dirigée vers le haut, pour construire ces deux organes. Le cerveau fut construit pour l'évolution de la pensée grâce à laquelle l'homme crée dans le Monde Physique; les maisons, les villes, les machines, toute chose faite de main d'homme est de la pensée humaine cristallisée.Le larynx fut aussi construit par la force sexuelle créatrice afin que l'homme puisse exprimer ses pensées. Le rapport entre ces deux organes et la force qui s'exprime par l'organe créateur inférieur sera évident si nous nous souvenons que le garçon qui possède la force créatrice positive a sa voix qui mue à la puberté, lorsqu'il devient capable de reproduire son espèce; que celui qui abuse de sa force sexuelle sombre dans l'idiotie, tandis que le profond penseur, qui utilise la presque totalité de sa force créatrice à penser, éprouve peu ou pas d'inclination pour les pratiques amoureuses.

Avant cette division, l'homme était, comme certaines plantes de nos jours, une unité créatrice complète, capable de perpétuer son espèce sans l'aide d'autrui. Les facultés de pensée et de parole ont été acquises aux dépens de ce pouvoir créateur; mais actuellement, cette moitié de la force créatrice qui s'exprime par le cerveau et le larynx peut être utilisée pour créer des choses dans le monde physique, des maisons, des bateaux, etc.

QUESTION 8 - L'âme de la femme est-elle masculine et celle de l'homme féminine?

RÉPONSE - Généralement parlant, nous pourrions répondre par l'affirmative, car le corps vital qui est finalement transformé, transmué et spiritualisé en âme est de sexe opposé. Il est formé organe pour organe exactement comme le corps physique dense, à cette exception près, et ceci explique bien des choses autrement incompréhensibles.

Les facultés inhérentes au corps vital sont la croissance, la reproduction, l'assimilation et la mémoire. Ayant un corps vital positif, la femme arrive plus rapidement à maturité que l'homme. Certaines parties de son corps sont à l'image de la plante, tels les cheveux par exemple qui poussent plus longs et plus abondants, et il est évident qu'un corps vital positif produit plus de sang que le corps vital négatif de l'homme; c'est pourquoi la pression sanguine, plus forte chez la femme, subit une diminution, grâce au flux périodique dont la cessation, à la ménopause, occasionne chez elle une seconde croissance, très justement appelée "embonpoint de la cinquantaine".

Les impulsions du corps du désir font circuler le sang à travers l'organisme à une allure plus ou moins rapide selon l'intensité des émotions. La femme a un excès de sang, et malgré les menstrues qui font baisser sa pression sanguine, elle a besoin par moments, d'une autre issue capable de la soulager; c'est alors que les larmes, qui sont une saignée blanche, servent de soupape de sûreté. Bien que capables autant que les femmes d'éprouver de fortes émotions, les hommes ne sont pas portés aux larmes, parce qu'ils n'ont pas plus de sang qu'ils n'en peuvent utiliser sans cesser de se trouver à l'aise.

Etant polarisée positivement dans la Région Ethérique du Monde Physique, la sphère de la femme a été le foyer familial et l'église où elle est entourée d'amour et de paix, alors que l'homme livre le combat de l'efficacité pour la survivance du plus apte, dans le Monde Physique dense où il est polarisé positivement.

QUESTION 9 - Conservons-nous le même tempérament à travers toutes nos vies?

RÉPONSE - L'Ego peut être comparé à une pierre précieuse, à un diamant dans sa gangue. Lorsqu'elle est extraite de la terre la pierre n'a aucune beauté; la gangue qui l'entoure en cache la splendeur intérieure, et avant que le diamant ne devienne un joyau, il doit être poli sur la dure meule. Chaque passage lui enlève une partie de sa gangue et taille une facette à travers laquelle la lumière entre et se réfracte sous un angle différent de celui des autres facettes.

Ainsi en est-il de l'Ego; tel un diamant dans sa gangue, il entre à l'école de l'expérience, le pèlerinage à travers la matière, et chaque vie ici-bas est un polissage sur la meule. Chaque vie à l'école de l'expérience enlève à l'Ego un peu de sa rudesse, et permet à la lumière de l'intelligence de se réfracter sous un angle nouveau, donnant une expérience différente; et de même que les angles de réfraction diffèrent d'une facette à l'autre du diamant, ainsi le tempérament de l'Ego est différent dans chaque vie. Dans chacune de celles-ci, nous ne pouvons exprimer qu'une petite partie de notre nature spirituelle, réaliser qu'une minime portion de nos possibilités divines, mais chaque vie tend à arrondir nos angles, à équilibrer notre tempérament. En fait, c'est le travail sur le tempérament qui est la partie principale de notre leçon, car le but à atteindre est la maîtrise de soi.

Comme le dit Goethe: "De chaque pouvoir qui enchaîne le monde entier, l'homme se libère par la maîtrise de soi."

QUESTION 10 - Le corps du désir est-il sujet à la maladie, a-t-il besoin de nourriture et de soin?

RÉPONSE - Dans une certaine mesure, oui, pendant la vie terrestre; c'est-à- dire que toute maladie apparaît d'abord dans le corps du désir et dans le corps vital, dont la texture s'amenuise de telle sorte qu'ils n'assimilent plus le fluide vital autant qu'à l'ordinaire. C'est alors que le corps physique tombe malade. Lorsque la guérison survient, l'état des véhicules supérieurs s'améliore avant que la convalescence ne se manifeste dans le Monde Physique.

Toutefois, si notre correspondant a dans l'esprit les conditions d'après-vie, la chose est différente. Bien qu'une personne puisse être malade ici-bas, alitée pendant des années peut-être et incapable de se mouvoir, dès après sa mort lorsqu'elle se sent allégée de son corps physique, il y a immédiatement une sensation de soulagement, un sentiment de joie et de légèreté qui lui est inhabituel; et elle comprend soudain qu'elle ne souffre plus et qu'elle peut aller et venir à sa guise. Si elle comprend ces nouvelles conditions, elle saura aussi qu'il ne lui est plus nécessaire d'absorber des aliments, car le corps du désir se passe de toute nourriture. Bien des gens ignorent ces faits pourtant, et cela explique pourquoi nous trouvons dans les régions inférieures du Monde du Désir des gens qui parfois s'affairent encore aux soins du ménage. De là viennent les histoires des investigateurs spiritualistes qui ont rencontré ces conditions dans le Monde Invisible; et cela justifie aussi une grande partie de ce que raconte George du Maurier sur la vie de Peter Ibbetson et de la comtesse de Towers, dans son roman qui porte le nom du héros (traduit en français chez Gallimard). Nous recommandons la lecture de cet ouvrage car il illustre bien la façon dont la mémoire subconsciente opère, lorsque le héros traite des faits de son enfance, et des conditions réelles dans les régions inférieures du Monde Invisible où se passent ses expériences avec la comtesse.

QUESTION 11 - Comment se fait-il qu'après avoir expié tous les péchés au Purgatoire, il faille, à la renaissance, souffrir à nouveau en vertu de la Loi de Cause à Effet pour les péchés d'une vie précédente?

RÉPONSE - Il y a deux activités distinctes au Purgatoire. Il y a d'abord l'extirpation des mauvaises habitudes. Par exemple, l'ivrogne désire boire tout autant qu'avant sa mort, mais maintenant il n'a plus d'estomac ni de tube digestif pour contenir l'alcool et, bien qu'il puisse se rendre dans des cabarets, pénétrer même à l'intérieur des tonneaux de whisky et se baigner dans l'alcool, rien de tout cela ne lui procure de satisfaction, car il n'y a pas là de vapeurs semblables à celles qui se produisent dans l'estomac par la combustion chimique. Alors pour lui, c'est le supplice de Tantale: "de l'eau, de l'eau partout, mais pas une goutte à boire".

Mais comme dans ce monde le désir s'éteint, lorsque nous comprenons qu'il ne peut pas être assouvi, ainsi avec le temps l'ivrogne est guéri de son désir de boire du fait qu'il ne peut obtenir aucun alcool, et il renaît dépourvu de mal en ce qui concerne ce vice particulier. Cependant, il doit surmonter consciemment ce vice, et c'est pourquoi à un certain moment la tentation viendra sur son chemin. Lorsqu'il sera adulte, un camarade pourra lui demander de "venir boire un verre". Alors tout dépend du fait qu'il cède ou non. S'il cède, il pèche à nouveau et devra être purifié de nouveau, et cela jusqu'à ce que les souffrances accumulées de l'existence purgatorielle répétée le dégoûtent de l'alcool. Ayant alors triomphé consciemment de la tentation, il n'aura plus à endurer de tourment de cette source.

En ce qui concerne le mal fait à autrui, par exemple, si nous avons été cruels envers un enfant confié à nos soins, si nous l'avons battu, affamé ou maltraité de toute autre façon, les scènes où nous avons mal agi auront été enregistrées sur l'atome-germe du coeur et se graveront par la suite sur le corps du désir. Quand le panorama de notre vie se déroulera en sens inverse, il apportera à nouveau ces scènes devant notre conscience. Nous éprouverons alors à notre tour tous les tourments que nous aurons infligés à notre victime; nous ressentirons tous les coups que nous lui avons portés, les angoisses et les humiliations que nous lui avons fait subir, et chaque souffrance dont nous l'avons accablé. Lorsque, dans une vie suivante, nous rencontrerons ce même enfant, nous aurons l'occasion de lui faire autant de bien que nous lui avons jadis fait de mal. Si nous agissons ainsi, tant mieux pour nous. Mais si notre ancienne hostilité s'affirme comme auparavant, nous recevrons alors dans notre prochain Purgatoire de nouveaux coups de fouet qui nous apprendront finalement que nous devons être compatissants envers ceux qui nous sont confiés. Ainsi nous ne souffrons pas à nouveau pour les péchés d'une vie précédente; nous renaissons innocents grâce au ministère bienfaisant du Purgatoire, et toute mauvaise action que nous commettons est un acte de libre arbitre. Mais les tentations sont placées devant nous pour vérifier si l'épuration a été suffisante pour nous enseigner les leçons dont nous avions besoin, et c'est notre privilège de céder ou de rester fort et ferme dans le bien.

QUESTION 12 - La conscience est-elle la voix de Dieu ou celle de notre Ange Gardien?

RÉPONSE - Lorsqu'à la mort l'esprit quitte le corps, le panorama de sa vie écoulée se déroule devant lui durant les trois jours et demi qui suivent cette séparation. Ces images se gravent dans le corps du désir et forment la base de la vie au Purgatoire et au Premier Ciel, qui se trouvent dans le Monde du Désir. La vie est reproduite en images qui se déroulent en arrière, de manière à ce que les scènes qui se sont produites juste avant la mort se présentent les premières; et ainsi de suite, en remontant jusqu'à l'enfance et à la première enfance. Au Purgatoire, seules les scènes où l'âme a mal agi sont reproduites, et l'âme se sent pour ainsi dire dans la peau de la personne à laquelle elle a fait tort; et elle souffre à son tour comme ont souffert ceux à qui elle a fait du mal durant la vie sur terre. L'enregistrement de ces souffrances se grave de manière indélébile sur l'atome-germe, seule partie du corps physique que l'âme emporte avec elle et qu'elle conserve de vie en vie. C'est en quelque sorte le "livre" de l'"Ange de Justice", et comme la souffrance causée par un certain acte a été gravée au Purgatoire sur cet atome-germe, il est évident que lorsque dans une nouvelle vie des circonstances similaires se présentent et que les vieilles tentations viennent à nous, la souffrance endurée à cause de la mauvaise action est présente dans l'atome-germe pour nous avertir que telle direction donnée à une action est fausse. C'est la "voix de la conscience", et si la souffrance endurée au Purgatoire a été suffisamment intense, nous aurons le pouvoir de résister quelle que soit la tentation qui se présente à nous. Si au contraire, pour diverses raisons, la souffrance n'a pas été suffisante, il se peut que dans une autre vie nous cédions en permanence ou temporairement aux mêmes tentations qui nous ont coûté des souffrances dans des vies précédentes; il peut nous arriver de céder en dépit des murmures de notre conscience. Mais une fois revenus au Purgatoire, nous aurons des souffrances accrues, causées par le fait que nous avons cédé à la tentation, et les effets cumulatifs de cette souffrance seront finalement suffisants pour nous détourner de ce qui nous fait souffrir.

Lorsqu'une tentation s'est présentée à nous au cours d'une de nos vies terrestres et que nous y avons consciemment résisté, nous avons appris la leçon voulue, et la conscience a atteint son but.

Pour répondre à la question posée, nous pouvons donc dire que la conscience est le souvenir que l'esprit garde des souffrances passées, causées par les erreurs faites dans les vies précédentes.

QUESTION 13 - Qu'est-ce que le génie?

RÉPONSE - Selon l'opinion généralement admise, le génie semble être un accident. La théorie de l'hérédité ne saurait l'expliquer car parfois ce sont des parents très ordinaires qui donnent naissance à un génie, alors que des personnes très instruites intellectuellement mettent au monde des idiots. Il arrive aussi qu'on trouve dans la même famille des idiots et des génies. En fait, on peut dire que la folie et le génie sont les extrêmes où les qualités mentales de l'humanité se rejoignent.

Si nous essayons d'expliquer le génie par l'hérédité, nous pouvons nous demander pourquoi un homme comme Edison n'est pas issu d'une longue lignée d'inventeurs dont il serait le fleuron. Mais nous trouvons que dans tous les cas où un génie s'est manifesté, une déduction avec référence à une loi quelconque n'est pas possible, si nous considérons le fait du simple point de vue matériel.

Si nous nous référons à la loi de cause à effet et à sa loi jumelle, la loi de renaissance, pour éclairer le problème, la chose est très différente Cette théorie affirme que la vie sur terre est une école d'expérience; qu'à chaque nouvelle naissance, nous renaissons avec les expériences accumulées de toutes nos vies passées qui sont nos outils essentiels, notre capital; que quelques- uns d'entre nous ont suivi cette école d'expérience durant de nombreuses vies et ont récolté abondamment. Peut-être avons-nous développé plus que les autres une faculté particulière, ce qui fait que nous sommes devenus très habiles à la suite d'efforts dans une direction précise. C'est cela le génie.

Pour pouvoir exprimer quelques-unes de nos facultés, la musique par exemple, il est nécessaire que nous ayons certaines caractéristiques physiques tels des doigts effilés, un système nerveux délicat et, surtout, une oreille particulièrement développée afin de pouvoir nous exprimer en tant que musiciens. De tels matériaux requis pour l'expression de la musique ne se trouvent pas n'importe où, mais la loi d'association attirera naturellement un musicien vers d'autres musiciens, et là, il trouvera à portée de main les matériaux avec lesquels il pourra se construire un corps tel que le nécessite l'expression de son talent. C'est pourquoi il semble parfois que les musiciens naissent en familles; par exemple, vingt-neuf musiciens sont nés dans la famille de Bach en deux cent cinquante ans.

QUESTION 14 - Une âme née dans un corps de femme ne pourra-t-elle jamais habiter un corps d'homme? Quel intervalle y a-t-il entre deux incarnations?

RÉPONSE - Non, l'esprit est bissexué et s'exprime habituellement dans ses vies successives, alternativement comme homme et comme femme. Il y a cependant parfois des cas où, selon la loi de cause à effet, il est préférable qu'un esprit revienne durant plusieurs vies successives dans un corps de même sexe.

La loi est celle-ci:

A mesure que le Soleil recule dans les douze constellations par le mouvement que nous appelons la précession des équinoxes, le climat de la terre, la flore et la faune se modifient lentement, réalisant ainsi un environnement différent pour la race humaine, au cours des âges successifs. Le Soleil met un peu plus de deux mille ans pour parcourir l'un des signes par précession, et durant ce laps de temps l'esprit renaît généralement deux fois, alternativement homme et femme. Les changements qui surviennent au cours du millier d'années qui sépare les incarnations ne sont pas si grands que l'Esprit ne puisse extraire les expériences que ce milieu offre du double point de vue masculin et féminin.

Il est des cas, cependant, où cet intervalle est aussi changé. Ces lois ne sont pas inflexibles, comme le sont celles des Mèdes et des Perses, mais elles sont administrées par de Grandes Intelligences au profit de l'humanité, de manière à ce que leurs conditions puissent être modifiées pour répondre aux exigences des cas individuels. Par exemple, pour le musicien. Il ne peut trouver partout le matériel dont est construit son corps. Il a besoin d'une aide spéciale pour construire les trois canaux semi-circulaires de son oreille, de telle façon qu'ils soient axés aussi exactement que possible sur les trois dimensions de l'espace; il en est de même pour construire les fibres si délicates de Corti, car la faculté de distinguer les nuances des sons dépend de leur conformation.

En pareil cas, lorsqu'une famille de musiciens avec laquelle il a des liens est en état de donner naissance à un enfant, il peut être amené à renaître là, bien que son séjour dans le Monde Céleste doive normalement se prolonger encore d'une centaine d'années, car peut-être, une autre opportunité peut ne pas se présenter avant deux ou trois cents ans, si la loi était strictement appliquée. Il est alors évident qu'un tel homme est en avance sur son temps et qu'il n'est pas apprécié par la génération dans laquelle il vit. Il est incompris, mais cela vaut mieux que de se trouver en retard sur son époque, ce qui aurait pu être le cas s'il était né plus tard.

Cela nous explique pourquoi un génie dont le talent aura été méconnu de son vivant se verra apprécié à sa juste valeur par les générations suivantes, mieux capables de le comprendre.

QUESTION 15 - Lorsqu'un homme paie ce qu'il doit, prend soin de sa famille et vit une vie morale, n'est-il pas en règle lorsqu'il passe dans l'au-delà?

RÉPONSE - Non, car il lui est demandé quelque chose de plus, et ceux qui ont vécu comme vous le dites mènent après leur mort, dans le Monde du Désir, une existence peu enviable. Ils doivent naturellement être considérés du point de vue de cette vie seulement. Mais actuellement il nous est demandé de cultiver au moins quelques tendances altruistes afin de progresser au-delà de notre degré présent d'évolution.

C'est dans la quatrième région du Monde du Désir que se trouvent, après la mort, les personnes qui ont négligé les devoirs plus élevés. Il s'y trouve l'homme d'affaires qui a toujours tenu ses engagements, qui a agi honnêtement avec chacun; qui a travaillé en bon citoyen à l'amélioration matérielle de sa ville et de son pays, qui a donné des gages corrects à ses employés, a traité sa femme et sa famille avec considération en leur accordant tous les avantages possibles, etc. Par eux, il se peut même qu'il ait fait bâtir une église ou du moins qu'il ait fait preuve de générosité pour celle-ci, ou il peut avoir construit des bibliothèques et fondé des institutions, etc. Mais il ne s'est pas donné lui-même. S'il s'est intéressé à une église, c'est seulement dans l'intérêt de sa famille ou par souci de respectabilité; il n'y a pas mis son coeur car tout son coeur était dans ses affaires, pour faire de l'argent ou atteindre une position sociale en vue.

A son entrée dans le Monde du Désir, après sa mort, cet homme est trop bon pour aller au Purgatoire, et pas assez pour aller au ciel. Ayant agi avec droiture envers chacun, n'ayant nui à personne, il n'a rien à expier. Mais il n'a pas non plus fait de bien, qui puisse lui donner une vie au Premier Ciel où le bien de sa vie passée est assimilé. C'est pourquoi il se trouve dans la quatrième région, entre le Ciel et l'Enfer, pourrait-on dire. La quatrième région est au centre du Monde du désir et les sentiments y sont très intenses; l'homme continue à éprouver un vif désir pour les affaires, mais là il ne peut ni acheter ni vendre, et ainsi sa vie est au plus haut point d'une terrible monotonie.

Tout ce qu'il a donné aux églises, aux institutions compte pour rien à cause de son manque de coeur. C'est seulement lorsque nous donnons par amour que le don servira à apporter de la joie dans l'au-delà. Ce n'est pas la valeur du don qui importe, mais l'esprit dans lequel nous le faisons; il est donc au pouvoir de chacun de nous de donner et de bénéficier nous-mêmes du don ainsi qu'autrui. Donner de l'argent sans discernement peut cependant amener les gens à être dépensiers et à retomber dans la misère, sauf si une sympathie qui vient du coeur est aussi donnée; en aidant les gens à croire en eux et à prendre un nouveau départ dans la vie, avec une ardeur renouvelée, en nous donnant nous-mêmes, par les services rendus à l'humanité, nous amassons des trésors dans les cieux et donnons bien plus que de l'or. Le Christ a dit "Vous aurez toujours les pauvres avec vous" (Marc 14/7). Il se peut que nous ne soyons pas capables de les faire passer de l'indigence à la richesse, ce qui pourrait d'ailleurs n'être pas très bon pour eux, mais nous pouvons les encourager à apprendre la leçon qu'enseigne la pauvreté; nous pouvons les aider à voir la vie sous un angle meilleur. A moins que l'homme, objet de la présente réponse, n'agisse de cette manière, il ne sera pas "en règle", comme vous dites, lorsqu'il passera dans l'au-delà; il souffrira de cette terrible monotonie afin d'apprendre qu'il doit garnir sa vie de choses de vraie valeur, et ainsi, dans une vie suivante, sa conscience le pressera de faire quelque chose de mieux que d'amasser de l'argent, sans toutefois négliger ses devoirs matériels, car cela est aussi mauvais que de dédaigner les efforts spirituels.

QUESTION 16 - Certains soutiennent que nous avons le droit de penser comme bon nous semble et que nous ne sommes pas responsables de nos pensées. Est-ce exact du point de vue occulte?

RÉPONSE - Non, pas du tout; c'est plutôt le contraire, et il n'est pas nécessaire de nous référer à l'occultisme pour cela; nous trouvons cette idée exprimée par le Christ dans le Sermon sur la Montagne où Il nous dit que "Quiconque regarde une femme avec convoitise a déjà commis l'adultère en son coeur", et si nous nous pénétrons de cette idée que "l'homme est tel qu'il pense en son coeur", nous aurons de la vie une conception bien plus claire que si nous tenons compte uniquement des actes des hommes, car chaque acte est la conséquence d'une pensée qui l'a précédé, mais ces pensées ne sont pas toujours les nôtres.

Lorsque, de deux diapasons donnant le même ton, nous en frappons un, l'autre se mettra aussi à vibrer en sympathie. De même, si nous émettons une pensée et qu'une autre personne de notre entourage ait suivi le même courant de pensée, notre pensée s'unit à la sienne et la renforce pour le bien ou pour le mal selon sa nature. La pièce intitulée "L'heure du sortilège" (The Witching Hour) n'est pas une oeuvre de pure imagination. Le héros tente d'aider un criminel sur le point d'être arrêté, à s'échapper de l'Etat du Kentucky dont il vient d'assassiner le gouverneur. Le héros de la pièce, homme d'une puissance de pensée exceptionnelle, sent qu'il a pu influencer le meurtrier. Il raconte à sa soeur comment, avant que le crime ne fût commis, il avait pensé précisément à la façon dont il serait possible de le perpétrer, et c'est exactement de cette manière que les choses se sont passées. Il a l'impression que ses pensées ont été captées par le cerveau du meurtrier et qu'elles lui ont montré la manière de commettre le meurtre.

Lorsque nous faisons partie d'un jury et que nous voyons le criminel devant nous, nous considérons uniquement son acte; nous n'avons pas connaissance de la pensée qui l'a incité à agir. Si nous avions l'habitude d'avoir de mauvaises pensées, des pensées malveillantes à l'égard d'une personne ou une autre, ces pensées ont pu être séduisantes pour ce criminel et, de même qu'une solution proche du point de saturation se solidifie si on lui ajoute un seul cristal, ainsi, si un homme a saturé son cerveau de pensées de meurtre, il se peut que la pensée que nous émettons soit la goutte qui fait déborder le vase, détruisant la dernière barrière qui l'aurait empêché de commettre son acte.

C'est pourquoi nos pensées ont une importance bien plus considérable que nos actes, car si nous voulons seulement penser correctement, nous agirons toujours correctement. Nul ne peut avoir des pensées d'amour envers ses semblables, chercher les moyens de leur venir en aide spirituellement, mentalement ou matériellement, sans concrétiser aussi ces pensées par des actes, un jour ou l'autre dans sa vie. Et si nous cultivons de telles pensées, nous verrons bientôt le Soleil rayonner autour de nous; nous verrons que les autres nous accueillent avec les mêmes dispositions d'esprit que nous avons à leur égard. Et si nous sommes conscients que le corps du désir (qui entoure chacun de nous et s'étend à quarante ou cinquante centimètres au-delà de la périphérie du corps physique) contient tous ces sentiments et toutes ces émotions, nous rencontrerions les gens d'une manière différente, car nous comprendrions que tout ce que nous voyons est vu à travers l'atmosphère que nous avons créée autour de nous et qui colore tout ce que nous apercevons chez les autres.

Il en résulte que si nous voyons bassesse et mesquinerie chez les autres, nous ferions bien de regarder en nous-mêmes afin de nous assurer que ce n'est pas l'atmosphère à travers laquelle nous les considérons qui les colore de cette façon. Regardons si ces qualités indésirables ne se trouvent pas en nous-mêmes, puis commençons à y porter remède. Un être mesquin et malveillant irradie ces qualités autour de lui, et tous ceux qu'il rencontrera lui paraîtront mesquins et malveillants, car il suscite chez les autres les qualités qu'il manifeste, selon le principe d'affinité qui fait vibrer un diapason à l'unisson d'un autre, de même ton, que l'on frappe. Si d'autre part nous cultivons une attitude sereine, une attitude libre de convoitise, sincèrement honnête et secourable, nous susciterons ce qu'il y a de meilleur chez autrui. C'est pourquoi soyons conscients que ce n'est pas avant que nous ayons cultivé en nous les meilleures qualités, que nous pouvons nous attendre à les trouver chez les autres. Nous sommes donc, en vérité, responsables de nos pensées, nous sommes les gardiens de nos frères, car ainsi que nous pensons lorsque nous les rencontrons, tels nous leur apparaissons, et ils reflètent notre attitude. En application du principe qui vient d'être exposé, si nous désirons obtenir de l'aide pour cultiver ces meilleures qualités, recherchons la compagnie de personnes qui sont bonnes, car leur attitude d'esprit sera d'une aide immense pour susciter en nous les plus belles qualités.

QUESTION 17 - Si quelqu'un est sans cesse tourmenté par de mauvaises pensées qui assaillent son intellect, bien qu'il les combatte sans répit, existe-t-il pour lui un moyen de purifier son intellect, de façon qu'il n'ait plus que des pensées bonnes et pures?

RÉPONSE - Oui, ce moyen existe et il est des plus simples. Dans sa question, le demandeur nous révèle la principale difficulté en disant qu'il lutte constamment contre ses mauvaises pensées. Un exemple nous éclairera sur ce point.

Supposons que nous éprouvions une antipathie particulière pour une personne que nous rencontrons dans la rue tous les jours, et même plusieurs fois par jour. Si, à chaque rencontre, nous nous arrêtons pour l'invectiver sous prétexte qu'elle est sur notre chemin, qu'elle ne se tient pas loin de nos regards, nous jetons à chaque fois de l'huile sur le feu et attisons la haine de cette personne qui, pour nous narguer, est bien capable de nous guetter au passage. La sympathie aussi bien que l'antipathie ont tendance a attirer une pensée ou une idée à nous, et la force de pensée que nous ajoutons pour combattre les mauvaises pensées les maintiennent en vie et les ramènent plus souvent à notre intellect, de la même manière que nos invectives envers la personne que nous n'aimons pas l'incitent à se mettre sur notre chemin. Mais si au lieu de combattre cette personne, nous adoptons la tactique de l'indifférence, si nous tournons notre tête dans une autre direction lorsque nous la rencontrons dans la rue, elle en aura bientôt assez de se mettre sur notre chemin; il en est de même des mauvaises pensées qui pénètrent dans nos intellects. Si nous nous en détournons avec indifférence et dirigeons nos intellects vers quelque chose de bien, vers un idéal, nous constaterons qu'en peu de temps nous sommes libérés de leur compagnie et n'avons plus que les bonnes pensées que nous désirons entretenir.

QUESTION 18 - Si la femme est une émanation de l'homme, selon l'histoire de la côte d'Adam, sera-t-elle réabsorbée lors du retour final à l'unité, perdant ainsi son individualité dans la divinité masculine?

RÉPONSE - L'histoire de la côte d'Adam (Genèse 2/21-22) est l'un des exemples qui trahit une grande ignorance de la part des traducteurs de la Bible - qui n'avaient aucune connaissance occulte - au sujet de la langue des Hébreux qui, lorsqu'elle était écrite ne séparait pas les mots les uns des autres, et qui n'avait pas de points indiquant les voyelles. En insérant les voyelles à différents endroits et en divisant les mots différemment, des sens variés du même texte peuvent être obtenus en de nombreuses places de celui-ci. C'est ainsi qu'un mot de ce texte, accentué d'une certaine manière, se lira "tsad" et d'une autre façon "tsela". Les traducteurs, lisant que Dieu avait prélevé quelque chose sur le côté ("tsela") d'Adam, se sont trouvés embarrassés pour s'avoir ce que c'était, et peut-être ont-ils pensé que c'est enlever une côte ("tsad") qui aurait causé le moins de mal à Adam, de là cette histoire ridicule.

En fait, l'homme était à l'origine semblable aux Dieux, "fait à leur image", masculin et féminin, donc hermaphrodite, et plus tard, un côté lui fut enlevé, de sorte que l'humanité fut divisée en deux sexes. On peut ajouter que le premier organe à s'être développé tel qu'il est actuellement a été l'organe féminin, le côté féminin ayant toujours existé en toute chose avant le côté masculin, qui vint plus tard, et,selon la loi d'évolution qui dit que "les premiers seront les derniers", le sexe féminin subsistera en tant que sexe distinct, plus longtemps que le sexe masculin; le demandeur est donc dans l'erreur la plus complète quant à sa supposition. C'est le masculin qui sera absorbé dans le féminin. Maintenant déjà, on peut observer que l'organe masculin se contracte graduellement à sa base, et il finira par disparaître.

Quant à imaginer que la femme perde son individualité, une telle chose est impossible, puisque le but de l'évolution est justement que nous devenions des individus soi-conscients et distincts durant l'évolution, soi-conscients et unis entre les intervalles de manifestation.

QUESTION 19 - Pourquoi la femme a-t-elle souffert de l'inégalité des sexes, a- t-elle été traitée en inférieure, a-t-elle été victime de l'injustice depuis le début de l'existence humaine sur ce plan terrestre?

RÉPONSE - Avant tout, nous devons nous souvenir que l'Esprit n'est ni masculin ni féminin mais qu'il se manifeste de l'une et l'autre manière, alternativement, en général. Nous avons tous été des hommes, et nous avons tous été des femmes. C'est pourquoi il ne peut être question d'inégalité si nous considérons la vie d'un point de vue très large. Au cours de chaque ère, l'Esprit ne peut apprendre certaines leçons qu'en adoptant le point de vue d'une femme, alors que d'autres leçons ne seront apprises qu'en renaissant dans un corps masculin, d'où la nécessité de changer de sexe. Evidemment, il arrive parfois que, pour certaines raisons, un Ego ait revêtu, pendant plusieurs vies successives, un corps masculin; lorsqu'enfin cet Ego renaît dans un corps de femme, le désaccord peut être considérable. Dans ce cas, nous aurons une femme hommasse, de tournure et de caractère. Par contre, il est possible qu'un Esprit ait occupé un corps de femme pendant plusieurs vies terrestres consécutives et, lorsqu'il revêt la forme masculine, il présente des manières et une nature efféminées. Mais même en retenant l'hypothèse des renaissances alternées, un bon nombre d'entre nous étaient probablement incarnés à Rome dans le sexe opposé; en prenant en considération la loi de cause à effet, et en songeant à la manière dont les femmes étaient traitées par les hommes à cette époque, on comprend que ces femmes Romaines, si elles sont maintenant incarnées en tant qu'hommes, ne soient guère disposées à faire de grandes concessions à leurs maîtres d'autrefois.

QUESTIONS 20 - Pourquoi les souffrances de Marguerite, allant jusqu'à l'emprisonnement et à la peine de mort, ont-elles été si peu proportionnées à celles de Faust qui, sans être châtié, a continué sa vie librement à la poursuite du bonheur?

RÉPONSE - Cette question se rapporte à un mythe qui nous vient du fond des âges. Or, contrairement à l'opinion courante, les mythes ne sont pas des histoires inventées de toutes pièces, mais des vérités voilées qui révèlent en symboles, de grands principes spirituels. Ces mythes ont été donné à l'humanité enfant pour la même raison que nous donnons à nos enfants, dans des contes de fées et des livres d'images, des enseignements moraux qui se gravent sur leur intellect d'enfant mieux que ne saurait le faire un enseignement intellectuel.

Goethe, qui était un initié, a traité le mythe de Faust d'une façon merveilleusement révélatrice, et la clé du problème se trouve dans le prologue qui se joue au Ciel, et qui rappelle le début du Livre de Job. Les Fils de Dieu paraissent devant le Trône et le Diable est parmi eux, car il est, lui aussi, un des Fils de Dieu. Il reçoit la permission d'essayer de séduire Faust, afin de réveiller ses activités spirituelles et de fortifier sa vertu. Nous faisons l'erreur de considérer comme synonymes l'innocence et la vertu; nous naissons tous innocents, nous arrivons sur cette terre purifiés de tout péché, mais avec certaines tendances qui peuvent être développées en vices; il est donc nécessaire que nous soyons mis à l'épreuve au cours de chaque vie afin de voir si nous allons céder à la tentation et adopter le vice, ou résister fermement et développer la vertu. Faust est tenté, et il succombe, mais ensuite il se repent sincèrement et transmue les forces du mal en bien, aussi finit-il par être sauvé. La repentance et la réforme de son caractère, avant de mourir, ont assuré son salut, sa passion impure pour Marguerite ayant fait place à son amour pure pour Hélène. Marguerite cède aussi à la tentation, elle se repent et est sauvée par le pardon des péchés. Ainsi, dans le cas de Faust, il s'agit du salut par les oeuvres. Grâce à son énergie qui domine les forces du mal, il construit un nouveau pays, un pays où des gens libres pourront vivre dans de meilleures conditions; il cherche à élever l'humanité sur un plan supérieur et, par cette action, par son travail désintéressé pour autrui, il est racheté des pouvoirs du mal. Dans le cas de Marguerite, le salut vient de la prière et de la repentance. Ainsi nous avons dans ce drame, tel qu'il est représenté par Goethe, un symbole parfait de l'Enseignement de la Sagesse Occidentale, qui englobe à la fois le pardon des péchés et l'expiation d'une mauvaise action par l'action juste correspondante. La mort est quelque chose qui nous concerne tous, et la souffrance inhérente à chacun des deux cas n'est certainement pas moindre pour Faust puisqu'elle a été prolongée durant de nombreuses années, alors que pour Marguerite la vie a pris fin beaucoup plus rapidement. La seule différence est que Faust a triomphé consciemment du mal et que dans une vie future, il sera à l'abri de la tentation, tandis que le cas de Marguerite est problématique. Dans une prochaine vie ici-bas, elle sera soumise à la tentation afin de déterminer si, oui ou non, elle a développé la force de caractère requise pour résister au mal et s'attacher au bien.


PARTIE 2 - QUESTIONS CONCERNANT LE MARIAGE ET LES ENFANTS

QUESTION 21 - Y a-t-il dans l'Ancien ou le Nouveau Testament un passage dans lequel il est dit aux hommes de se marier et ensuite de vivre comme frère et soeur, en tout temps et en toutes circonstances? Si cela ne figure pas dans la Bible, pourquoi l'enseignez-vous?

RÉPONSE - Les Sémites Originaux ont été la cinquième des races Atlantéennes. Ils avaient échappé à l'engloutissement de l'Atlantide par les eaux, qui est relaté, de diverses façons, dans les récits de Noé et de Moïse. Ils devaient aller dans une Terre Promise, et il ne s'agissait pas de l'insignifiante petite Palestine, mais de la Terre entière telle qu'elle est maintenant constituée. Cette Terre leur était promise, parce qu'elle subissait les changements accompagnant habituellement l'arrivée d'une nouvelle race destinée à en prendre possession. Les inondations avaient détruit la civilisation Atlantéenne, et c'est dans le désert de Gobi, en Asie Centrale, qu'ont erré longtemps ceux qui ont formé le noyau des races Aryennes actuelles.

A l'époque où ce noyau devait devenir une race destinée à peupler le monde, il est évident que la natalité était un facteur d'une importance capitale. Chacun considérait alors de son devoir de donner naissance à une postérité extrêmement nombreuse. Mais maintenant, nous ne vivons plus à cette époque; le monde est très peuplé et les Egos en voie de renaître trouvent aisément l'occasion de le faire. Jamais nous n'avons préconisé un célibat général, ou dit que les gens devaient se marier puis vivre en tout temps comme frère et soeur; mais nous avons enseigné que les gens mariés, selon les circonstances qui leur sont propres, devaient aider à perpétuer la race humaine. C'est à dire, si l'homme et la femme en sont tous deux physiquement, moralement et mentalement capables; lorsqu'ils possèdent un foyer où un Ego en voie de renaître puisse obtenir l'occasion de s'incarner et de faire des expériences, ils devraient s'offrir eux-mêmes en vivant sacrifice sur l'autel de l'humanité et donner la substance de leurs corps afin de fournir le véhicule nécessaire à un Ego ,l'invitant à entrer dans leur foyer, comme ils inviteraient un hôte très cher, et reconnaissants d'être en mesure de faire pour lui ce que d'autres ont fait pour eux. Mais, lorsque l'acte de fécondation a eu lieu, ils devraient s'abstenir d'autres rapports sexuels jusqu'à ce qu'ils sentent que les conditions sont à nouveau remplies pour avoir un autre enfant. Tel est l'Enseignement des Rosicruciens concernant les relations idéales entre mari et femme. Ils affirment que la fonction créatrice ne devrait pas avoir pour objet le plaisir des sens, mais la perpétuation de la race, but auquel cette fonction est naturellement destinée. Ceci est une condition idéale et elle peut être hors de portée de la plupart des gens actuellement, tout comme l'injonction d'aimer nos ennemis; mais sans idéals élevés, nous ne ferons pas de progrès.

QUESTION 22 - Chaque âme ne possède-t-elle pas une âme-soeur de toute éternité? Si oui, n'est-il pas préférable de rester célibataire pendant un millier d'années plutôt que d'épouser la personne qui ne nous convient pas?

RÉPONSE - De même que la lumière est réfractée en sept couleurs formant le spectre solaire lorsqu'elle traverse notre atmosphère, ainsi les Esprits Vierges qui sont différenciés en Dieu, sont réfractés en sept grands rayons. Chaque classe d'esprits est placée directement sous la conduite et la domination de l'un des Sept Esprits devant le Trône, qui sont les Esprits planétaires ou Anges Stellaires. Au cours de leur renaissances successives, les Esprits Vierges se mélangent entre eux afin d'acquérir les expériences les plus variées; néanmoins, ceux qui sont émanés du même Ange Stellaire sont toujours des âmes-soeurs, et lorsqu'ils recherchent la vie supérieure, ils doivent entrer dans la voie de l'initiation par une "loge" composée de membres du même rayon dont ils ont tiré leur origine, pour retourner, de là, à leur source originelle. C'est pourquoi il y a sept sortes d'écoles des Mystères, une pour chaque classe d'esprits. C'est aussi pour cela que Jésus a dit à ses disciples "Votre Père et le mien". Nul n'aurait pu être en contact aussi étroit avec Lui que l'ont été Ses disciples, à moins d'appartenir au même rayon.

Comme tous les autres mystères, cette belle doctrine a été avilie et rabaissée à une idée physique et matérielle telle la conception populaire des âmes soeurs et des affinités électives qui veut que l'un des partenaires soit homme et l'autre femme, chacun étant souvent marié à un autre conjoint. Dans de tels cas, la doctrine des âmes-soeurs sert souvent d'excuse à une fugue ou à un adultère. C'est une abominable perversion. Chaque Esprit est complet en lui- même, il se revêt alternativement d'un corps masculin et féminin, à différents moments, afin d'apprendre les leçons de la vie, et ce n'est que durant la phase actuelle de son développement que les caractéristiques dues aux sexes existent. L'Ego existait avant les sexes, et il perdurera après que cette phase de sa propre manifestation aura disparu.

QUESTION 23 - Est-ce mal de se marier entre cousins du premier, du second ou du troisième degré? Si oui, pourquoi?

RÉPONSE - Le but du mariage est la perpétuation de la race, et l'enfant sera conforme à la nature physique des parents, plus leur milieu. Nous voyons par exemple que les émigrants venus se fixer en Amérique sont différents de leurs enfants, et que les enfants qui naissent ici aux Etats-Unis sont différents des enfants nés en Europe. Par exemple, les Siciliens à tête allongée donnent naissance à des enfant à tête plus arrondie, alors que les juifs à tête arrondie ont des enfants à tête plus ovale, montrant ainsi dans toutes les races une tendance à s'amalgamer et à former une nouvelle race Américaine.

Ces changements ne sont pas l'effet du hasard. Les grands guides de l'humanité ont constamment pour but de déterminer les conditions propres à la production de certains types, car c'est la seule façon de développer les facultés nécessaires au progrès de l'Esprit, et il y eut un temps où il était nécessaire à l'évolution de l'Ego que les mariages se fassent dans la famille. A ce moment là l'humanité n'était pas aussi évoluée et individualisée qu'elle l'est maintenant. Les hommes étaient gouvernés par un Esprit de famille qui pénétrait dans le sang au moyen de l'air inspiré dans les poumons pour aider l'Ego à gouverner son instrument. Alors l'humanité possédait ce que l'on appelle la seconde vue, et cette seconde vue se trouve encore chez les peuples qui ont continué à beaucoup se marier dans la famille, comme par exemple, les habitants de la Haute Ecosse et les Tziganes.

Mais il était devenu nécessaire que les hommes oublient pour un temps le Monde Spirituel et ne se souviennent d'aucune vie si ce n'est leur existence actuelle. Pour amener ce changement de conscience, les grands guides de l'humanité ont pris diverses mesures, l'une d'elles étant d'interdire les mariages dans la famille. Lorsque nous lisons, au cinquième chapitre de la Genèse, qu'Adam vécut neuf cent ans et que les patriarches ont tous vécu plusieurs siècles, cela ne veut pas dire que les personnes nommées aient vécu elles-mêmes durant le laps de temps mentionné, mais que le sang circulant dans leurs veines était transmis directement à leurs descendants et que ce sang contenait les images de la famille comme le nôtre contient celles de notre vie individuelle, car le sang est le dépôt de toutes les expériences. Ainsi les descendants des familles patriarcales se voyaient comme étant Adam, Mathusalem, etc. Naturellement, avec le temps, ces images ont graduellement pâli et lorsque le souvenir d'Adam a disparu du sang de ses descendants directs, on a dit qu'Adam avait cessé de vivre.

A mesure que l'homme s'individualisait, il a dû apprendre à se tenir debout tout seul sans l'aide de l'esprit de famille. Alors les mariages internationaux furent autorisés ou même ordonnés, et se marier à l'intérieur de la famille ne fut plus permis. C'est ce qui a détruit la clairvoyance. La science a démontré que l'inoculation du sang d'un animal dans les veines d'un autre animal, produit l'hémolyse, ou destruction du sang, action qui tue l'animal inférieur. L'introduction de sang étranger, quelle que soit la manière dont elle s'effectue, tue toujours quelque chose, si ce n'est la forme du moins une faculté, et le sang étranger introduit par mariage a tué la clairvoyance que l'homme primitif possédait. Cette affirmation sur le pouvoir destructeur du sang étranger peut être vérifiée dans le cas des hybrides. Le croisement de l'âne et du cheval donne le mulet, auquel manque la faculté de se reproduire, car n'étant sous la domination ni de l'esprit-.groupe du cheval ni de l'esprit-groupe de l'âne, s'il devait néanmoins se reproduire, cette espèce ne serait sous la domination d'aucun esprit-groupe. Le mulet n'est cependant pas assez évolué pour guider son corps physique sans l'assistance d'un esprit-groupe, et c'est pourquoi la faculté de reproduction est refusée, l'esprit-groupe retenant l'atome-germe fécondant. En ce qui concerne les humains, le cas est différent. Au moment où les mariages entre nations ont été ordonnés, ils en était arrivé au degré où leur conscience individuelle était suffisamment évoluée pour qu'ils soient capables de mener leur barque eux- mêmes. Le temps était venu pour eux de cesser d'être des automates guidés par Dieu, pour devenir des individus capables de se gouverner eux-mêmes. Plus les sangs sont mélangés, moins l'esprit intérieur peut être influencé par l'un ou l'autre des esprits de race ou de famille qui ont influencé nos ancêtres. Ainsi, lorsque nous épousons des étrangers, les Egos qui renaîtront ont les coudées plus franches que si notre conjoint est un cousin.

QUESTION 24 - Serait-il sage pour deux personnes de même tempérament de se marier si elles sont nées sous le même signe du zodiaque, en août par exemple?

RÉPONSE - On dit qu'à chaque seconde, un enfant vient au monde (vrai en 1910); il y aurait donc trois mille six cents naissances par heure, quatre-vingt-six mille quatre cents par 24 heures, et plus de deux millions et demi par mois. Si elles devaient avoir le même tempérament et la même destinée, il n'y aurait que douze catégories de personnes correspondant aux douze signes du zodiaque, et pourtant nous savons qu'il n'y a pas deux personnes exactement identiques; il est donc absurde de dire que deux personnes ont le même tempérament parce qu'elles sont nées sous le même signe du zodiaque, ainsi que le détermine le mois de la naissance.

Pour dresser scientifiquement un horoscope, il faut tenir compte du jour et de l'année de la naissance, car les planètes n'arrivent aux mêmes positions relatives que tous les vingt-cinq mille huit cent soixante-huit ans. Il faut prendre également en considération l'heure, et si possible la minute exacte de la naissance, à cause du rapide changement de position de la Lune. Si nous tenons compte du lieu, nous pouvons calculer le signe ascendant qui donne la forme du corps. Nous avons ainsi un horoscope absolument individuel, car le degré du zodiaque se levant à l'horizon Est change toutes les quatre minutes, de sorte que, même dans le cas de jumeaux, il existe une différence.

Donc, pour qu'un astrologue puisse dire si le mariage de deux personnes sera harmonieux ou non, il est nécessaire qu'il calcule leurs deux thèmes astrologiques et s'efforce de découvrir si elles s'accorderont physiquement, moralement et mentalement. Pour cela, il compare les ascendants ou signes qui se lèvent à l'horizon Est, qui indiquent les affinités physiques. Les positions de Mars et de Vénus indiqueront s'ils sont, moralement, de même nature ; puis le Soleil et la Lune montrent les caractéristiques mentales. L'astrologue dispose donc d'un instrument précis pour savoir si deux natures sympathiseront. Toute prédiction basée sur autre chose que sur ces calculs est sans valeur.

QUESTION 25 - Quand une personne décédée de mort violente renaît pour mourir dans l'enfance, se trouve-t-elle dans un corps de même sexe ou de sexe opposé? Par exemple, un soldat tué sur le champ de bataille renaît-il comme garçon ou comme fille, ou le sexe n'a-t-il aucune importance quand la seconde vie doit être si courte?

RÉPONSE - Autant que l'auteur ait pu en juger par ses investigations, il semble que la question de sexe n'ait aucune importance dans ce cas. L'Ego saisit l'occasion de renaître là où il la trouve. Tout ce qui importe, c'est que les matériaux nécessaires à la construction des nouveaux véhicules soient rassemblés, de telle sorte que l'impression morale puisse se faire sur le corps du désir durant la vie céleste qui suivra la mort de l'enfant.

Cette question de sexe, à tout prendre, est très élastique, du moins dans le cas de ceux qui ont vécu ce que nous appelons "la vie supérieure", car celle- ci a tendance à rendre le corps vital positif en permanence, si bien que l'atome-germe, logé dans le plexus solaire, attire ainsi automatiquement à lui une quantité toujours croissante d'éther positivement polarisé, de sorte que les éléments constitutifs du corps vital restent positifs, que le corps physique soit masculin ou féminin. C'est pourquoi, dans le cas de personnes dites "avancées", le choix est le plus souvent laissé à l'Ego qui cherche à renaître.

QUESTION 26 - Pourquoi dit-on communément que le Noir est marqué du signe de Caïn? S'il est descendant de Cham, selon l'ethnologie Biblique, comment la race noire pourrait-elle être plus ancienne que celle de Sem ou de Japhet? N'est-ce pas la race la plus intellectuelle, la plus prospère, la plus endurante dont parle l'histoire, celle des Juifs, qui s'est le mieux préservée contre un mélange du sang?

RÉPONSE - Nulle part, la Bible n'affirme que les Noirs sont les descendants de Cham; en outre, c'est une chose reconnue que l'ethnologie Biblique, telle que l'admet la thèse traditionnelle, est une impossibilité complète à la lumière des faits géologiques et des recherches ethnologiques. Le temps est fini où l'on avait le front de déclarer ainsi que le fit, il y a moins d'un siècle, un savant de l'Université de Cambridge, que le monde fut créé un vendredi 10 octobre 4004 avant Jésus-Christ, à neuf heures du matin. L'ethnologie Biblique fixe aussi exactement l'heure du Déluge et d'autres évènements de similaire importance, mais du point de vue occulte, c'est-à-dire si l'on se base directement sur l'examen de la grande fresque du Passé, à laquelle nous donnons le nom de mémoire de la nature, ce que nous voyons est bien différent. Là, nous apprenons qu'il y a eu, dans l'histoire de la Terre, différentes époques ou grandes phases d'évolution, et que les Noirs étaient l'humanité de la troisième de ces époques, l'Epoque Lémurienne. A ce moment-là, la race humaine tout entière avait la peau noire. Puis vint l'Epoque appelée Atlantéenne, où l'humanité avait la peau rouge,jaune, sauf une race qui avait la peau blanche. Cette race-là était celle des Sémites Originaux, cinquième race Atlantéenne. Dans l'ancien folklore nordique, ces Atlantéens sont appelés Niebelungen, ou enfants du brouillard, car en ce temps-là, l'atmosphère de la terre était faite de brouillard très dense. Dans la dernière moitié de l'Epoque Atlantéenne, l'atmosphère s'est condensée, ce qui amena des inondations et graduellement la mer a couvert la plus grande partie du globe. Peu à peu, au-dessus de la Terre, l'atmosphère s'est éclaircie. Ce point de l'évolution est décrit dans la Bible, dans le passage où Noé, le chef des Sémites, échappa de l'Atlantide engloutie, et aperçut pour la première fois l'arc-en-ciel (Genèse 9/12-17), phénomène impossible dans l'atmosphère brumeuse de l'Atlantide. Nous connaissons aussi cette émigration par le récit dans lequel Moïse et les enfants d'Israël sont sortis d'Egypte, alors que le Pharaon et son armée se noyaient dans les eaux de la Mer Rouge. Les Sémites Originaux avaient été choisis pour constituer la souche des races Aryennes, mais certains ne furent pas fidèles aux ordres de leur chef. Il y en eut qui se marièrent dans des familles étrangères, ce qui, à cette époque, était un crime abominable, car lorsqu'un chef de race se propose d'instiller de nouvelles facultés à une race nouvelle, le mélange du sang étranger tend à déjouer ses plans. C'est pourquoi il y en eut, parmi le peuple choisi, qui furent perdus, c'est-à-dire abandonnés par leurs guides, et ne sont pas devenus les ancêtres de la nouvelle race humaine.

Ceux qui furent ainsi perdus ou laissés en arrière sont, c'est étrange à dire, les Juifs actuels qui, à une certaine époque, s'étaient mariés dans les familles de leurs frères Atlantéens, contrairement aux ordres de leur chef divin, et pourtant aujourd'hui encore, ils se considèrent comme le "peuple élu" de Dieu. Il n'y a aucun doute que les anciens Juifs se souviennent du péché de se marier en dehors de leurs tribus. De ce fait, ils ont inculqué à leurs descendants une forte aversion pour les unions avec d'autres tribus, et ces rebelles d'antan sont dès lors restés fidèles à l'injonction de ne pas se marier parmi les Gentils.

Quant à les considérer comme une race intellectuelle, nous disons non!. Au cours de l'Epoque Polaire, l'homme a développé un corps dense et le principe vitalisant au cours de l'Epoque Hyperboréenne. Au cours de l'Epoque Lémurienne, le corps du désir a fourni un aiguillon à l'action, et l'intellect fut ajouté durant l'Epoque Atlantéenne, donnant à l'homme la ruse. La pensée, ou raison, est la faculté qui doit être développée pendant cette Epoque Aryenne. Or, un examen des faits nous indique que les Juifs sont encore puissamment inspirés par la faculté Atlantéenne de ruse.

Les guides de l'humanité se sont efforcés d'amener ce peuple à se mélanger avec les autres races, afin qu'ils puissent sortir de leur condition actuelle. La Bible nous apprend qu'ils ont été exilés maintes et maintes fois, mais sans résultat; ils sont restés un peuple à part. Le Christ leur fut envoyé comme un des leurs, car on pensait qu'ils entendraient la parole de l'un des leurs, mais "ils choisirent Barabbas". C'en était trop; il s'était avéré qu'on ne pourrait jamais les sauver en bloc. Dès lors, ils furent éparpillés de par le monde, afin que, peuple apatride, ils finissent par fusionner avec les autres; mais telle est leur obstination qu'ils sont demeurés, jusqu'à ce jour, sur leurs positions, sauf, pourtant, aux Etats- Unis, "le grand creuset des races", où ils commencent lentement à s'amalgamer. Ils ont été perdus pour s'être alliés en dehors de leur tribu à une race inférieure. Mais, avec le temps, il seront sauvés en s'alliant, sur le continent américain, aux races les plus avancées.

QUESTION 27- La Philosophie Rosicrucienne a-t-elle un enseignement spécifique concernant l'éducation des enfants?

RÉPONSE - Il n'y a peut-être pas de sujet plus important que celui-là. En premier lieu, les parents avisés, désireux de donner à l'enfant tous les avantages possibles, commencent, avant la naissance, avant même la conception, à tourner leurs pensées, par la prière, sur la tâche qu'ils vont entreprendre. Ils ont soin de veiller à ce que l'union qui doit aboutir à la conception ait lieu sous des influences stellaires propices, quand la Lune passe à travers des signes qui favorisent la construction d'un corps sain et vigoureux, leurs propres corps se trouvant dans les meilleures conditions physiques, mentales et morales possibles.

Puis, durant la période de gestation, ils entretiennent constamment devant leur esprit l'image idéale d'une vie énergique et utile pour l'entité qui va venir. Et, dès que possible après la naissance, ils établissent l'horoscope de l'enfant, car les parents idéals sont aussi astrologues. Cependant. s'ils ne savent pas eux-mêmes calculer le thème, ils pourront du moins étudier les signes stellaires, ce qui leur permettra de comprendre les explications de l'astrologue; mais en aucun cas, ils ne consulteront un astrologue de profession qui avilit son savoir en le vendant à prix d'or; ils chercheront l'aide d'un astrologue spirituel, même si cela leur prend du temps pour le trouver. Le thème astrologique révélera les points forts et les points faibles du caractère de l'enfant. Les parents seront ainsi en excellente position pour encourager ce qui est bien, et réprimer ce qui est mal avant que les tendances se transforment en choses réelles; de la sorte les parents peuvent dans une large mesure aider l'entité qui va renaître à surmonter ses défauts.

Ensuite, les parents doivent se rappeler que ce que nous appelons naissance n'est que la naissance du corps physique, visible, qui est né et parvient à sont présent degré élevé d'efficacité en un temps plus court que les véhicules invisibles de l'homme, car c'est lui qui a eu la plus longue évolution. De même que le fotus est protégé des impacts du monde extérieur, étant dans le sein de la mère durant la période de gestation, ainsi les véhicules subtils de l'enfant sont-ils aussi dans des enveloppes faites d'éther et de substance- désir qui les protègent jusqu'à ce qu'ils aient atteint une maturité suffisante, et soient capables de supporter les conditions du monde extérieur.

Ainsi le corps vital naît à l'âge de sept ans environ, ou lorsque l'enfant a sa seconde dentition, et le corps du désir naît à quatorze ans environ, ou à l'époque de la puberté. L'intellect naît autour de vingt-et-un ans, lorsque nous disons qu'un homme a atteint sa majorité.

Il est certaines choses importantes dont les parents ne peuvent s'occuper utilement que pendant la période de croissance de l'enfant, et qu'ils ne doivent pas négliger. Bien que les organes soient déjà formés au moment de la naissance, les lignes de croissance sont déterminées durant les sept premières années, et si elles ne sont pas correctement marquées durant cette période, un enfant qui autrement aurait pu être en santé, peut devenir un adulte maladif.

Au premier chapitre de Saint Jean, nous lisons "Au commencement était le Verbe ... et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans lui ... et le Verbe s'est fait chair." Le Verbe est un son rythmique, et le son est le grand constructeur cosmique, c'est pourquoi durant le premier septénaire de sa vie, l'enfant doit être entouré de musique du genre qui convient, entouré d'un langage musical: la cadence et le rythme des chansons enfantines sont particulièrement précieux. Le sens des paroles est sans importance; seul le rythme importe; plus l'enfant en sera baigné, meilleure sera sa croissance et sa santé.

Deux grands mot d'ordre s'appliquent à cette période de la vie de l'enfant. Ce sont imitation et exemple. Nul être au monde les conditions propres à la production de certains types, car c'est la seule façon de développer les facultés nécessaires au progrès de l'Esprit, et il y eut un temps où il était nécessaire à l'évolution de l'Ego que les mariages se fassent dans la famille. A ce moment là l'humanité n'était pas aussi évoluée et individualisée qu'elle l'est maintenant. Les hommes étaient gouvernés par un Esprit de famille qui pénétrait dans le sang au moyen de l'air inspiré dans les poumons pour aider l'Ego à gouverner son instrument. Alors l'humanité possédait ce que l'on appelle la seconde vue, et cette seconde vue se trouve encore chez les peuples qui ont continué à beaucoup se marier dans la famille, comme par exemple, les habitants de la Haute Ecosse et les Tziganes.

Mais il était devenu nécessaire que les hommes oublient pour un temps le Monde Spirituel et ne se souviennent d'aucune vie si ce n'est leur existence actuelle. Pour amener ce changement de conscience, les grands guides de l'humanité ont pris diverses mesures, l'une d'elles étant d'interdire les mariages dans la famille. Lorsque nous lisons, au cinquième chapitre de la Genèse, qu'Adam vécut neuf cent ans et que les patriarches ont tous vécu plusieurs siècles, cela ne veut pas dire que les personnes nommées aient vécu elles-mêmes durant le laps de temps mentionné, mais que le sang circulant dans leurs veines était transmis directement à leurs descendants et que ce sang contenait les images de la famille comme le nôtre contient celles de notre vie individuelle, car le sang est le dépôt de toutes les expériences. Ainsi les descendants des familles patriarcales se voyaient comme étant Adam, Mathusalem, etc. Naturellement, avec le temps, ces images ont graduellement pâli et lorsque le souvenir d'Adam a disparu du sang de ses descendants directs, on a dit qu'Adam avait cessé de vivre.

A mesure que l'homme s'individualisait, il a dû apprendre à se tenir debout tout seul sans l'aide de l'esprit de famille. Alors les mariages internationaux furent autorisés ou même ordonnés, et se marier à l'intérieur de la famille ne fut plus permis. C'est ce qui a détruit la clairvoyance. La science a démontré que l'inoculation du sang d'un animal dans les veines d'un autre animal, produit l'hémolyse, ou destruction du sang, action qui tue l'animal inférieur. L'introduction de sang étranger, quelle que soit la manière dont elle s'effectue, tue toujours quelque chose, si ce n'est la forme du moins une faculté, et le sang étranger introduit par mariage a tué la clairvoyance que l'homme primitif possédait. Cette affirmation sur le pouvoir destructeur du sang étranger peut être vérifiée dans le cas des hybrides. Le croisement de l'âne et du cheval donne le mulet, auquel manque la faculté de se reproduire, car n'étant sous la domination ni de l'esprit-.groupe du cheval ni de l'esprit-groupe de l'âne, s'il devait néanmoins se reproduire, cette espèce ne serait sous la domination d'aucun esprit-groupe. Le mulet n'est cependant pas assez évolué pour guider son corps physique sans l'assistance d'un esprit-groupe, et c'est pourquoi la faculté de reproduction est refusée, l'esprit-groupe retenant l'atome-germe fécondant. En ce qui concerne les humains, le cas est différent. Au moment où les mariages entre nations ont été ordonnés, ils en était arrivé au degré où leur conscience individuelle était suffisamment évoluée pour qu'ils soient capables de mener leur barque eux- mêmes. Le temps était venu pour eux de cesser d'être des automates guidés par Dieu, pour devenir des individus capables de se gouverner eux-mêmes. Plus les sangs sont mélangés, moins l'esprit intérieur peut être influencé par l'un ou l'autre des esprits de race ou de famille qui ont influencé nos ancêtres. Ainsi, lorsque nous épousons des étrangers, les Egos qui renaîtront ont les coudées plus franches que si notre conjoint est un cousin.