Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j'ai des attaches en province qui m'y font revenir très régulièrement. Ces vacances sont le théâtre de toutes les expérimentations dans ce terroir teinté de régionalisme: la Savoie.
Je me rends donc souvent à Annecy où mon père s'évertue à me faire découvrir les vins AOC de Savoie pour le plus grand malheur de mon estomac.

J'ai, depuis une dizaine d'années, tout essayé allant du pire à l'horrible. L'Apremont, rendu célèbre pour l'accompagnement de a fondue savoyarde, est tout simplement abject si bien que l'on se demande à table ce qu'on doit faire: boire l'alcool à brûler du réchaud ou le vin blanc ! Je sais ce que vous allez me dire: "vous n'avez pas goûté untel ou machin". Eh bien si ! Dans la plupart des cas, chaque verre doit être immédiatement suivi d'un verre d'eau pour apaiser les organes internes.

Parlons maintenant de la Roussette, parce qu'elle existe, la Roussette. Là encore ce fut pénible, pourtant j'avais fait des efforts, en suivant les indications d'à peu près tout le monde et de tous les guides, vidant mes poches de mes antiques francs. Irrésistiblement le moins mauvais s'était terminé en kir, noyé dans la crème de cassis.

Pour clore cette triste liste des moments pénibles, il y a les Mondeuses. Ce sont des rouges vendus assez chers, évoquant parfos de mauvais beaujolais. Je suis une nouvelle fois allé de déceptions en remontées de bile. Il en existe de très chers qui sont buvables et corrects mais à quels prix ? Pour la même somme dépensée toutes les autres régions de France proposent de magnifiques breuvages à l'exception de la Corse et du Pays basque ! Mais ces deux régions rentrent-elles dans une classification française ? Pour ma part, je milite fortement pour l'indépendance de la Corse qui me ferait faire des économies sur mes impôts et ce qui allègerait les subventions de l'Union Européenne !

Afin de ne pas rester sur un si sombre tableau, il faut tout de même noter que quelques appellations sont honorables: les jambons crus et les saucissons ! Si vous êtes téméraire, vous pouvez vous risquer de les suivre avec un Chignin Bergeron. C'est simple, sans prétention et généralement bien fait. J'entends d'ici les remarques: "Mais pourquoi diable ne recrachez-vous pas lorsque c'est immonde ?" A mes détraceurs, j'ai deux remarques à leur faire. Tout d'abord il m'apparaît évident  qu'ils n'ont jamais été dans une telle situation pour faire ce genre de réflexion. Ensuite je vous renverrai à la fameuse scèbe de la bouteille au crapaud du film Les bronzés font du ski. Refuser un verre ou pire le recracher, c'est signer son arrêt de mort. Non mais franchement, avez-vous vu comme ils sont bâtis ?Mieux vaut avaler derechef en fermant les yeux !

Il me faut conclure mon tour d'horizon des vins savoyards par ce qui est positif: le Rhône n'est pas loin !