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Des révélations sur le rôle secret de la France en Afghanistan

MILLER, Gérard
Bedossiste clandestin
17 octobre 1951 - 3 Mayonnose an II
          Gérard Miller est sans doute le plus accompli des agents subversifs que la fin du XXième siècle ait jamais produit.
Il fait son apparition au début des années 70. Il porte alors une seyante moumoute qu'aucun de ceux qui l'appelaient alors bien naïvement "camarade" ne détectera jamais.
Car le génie précoce de ce virtuose de la subversion, c'est d'avoir entrepris sa
souterraine entreprise par un coup de maître : dissimuler sa sinistre besogne sous le couvert de cet original mouvement vestimentaire qui s'appelait Madoïsme, du nom de Madeleine Pichart, dite la Grosse Mado, qui tenait alors commerce de ses charmes - qu'elle avait fort généreux - dans une petite ruelle du Quartier Latin et qu'aimaient à visiter quotidiennement une bande de jeunes gandins que des parents honnêtes et méritants avaient envoyé là pour étudier.
Pour des raisons que l'on comprendra aisément, ils ne corrigèrent pas  la confusion que fit l'hebdomadaire mondain La Trompette Dauvilloise qui rendit compte de leur premier défilé, en confondant la Grosse Mado avec le Gros Mao, couturier chinois minimaliste qui avait révolutionné la culture vestimentaire de près d'un milliard de fashion victims.
C'est donc en infiltrant cette élégante coterie qu'il entama son oeuvre noire.
Pendant que ces "camarades" enchaînaient A.G. et "désaliénations prolétariennes" dans un premier temps,  puis une dizaine d'années plus tard "happening chez Jack" et "thalasso à Belle-Ile", Gérard avançait discrètement ses pions. Car son projet politique était mille fois plus séditieux que le développement des pistes cyclables à l'Île de Ré.
Membre d'une redoutable organisation clandestine encore mal connue, il avait pour  secrète mission d'assurer la promotion de Guy Bedos. Pour ce faire, il devait noyauter le très sélect monde de l'humour officiel. Son génie est d'avoir compris que le Madoïsme en était la pépinière, et July, Kouchny et Gluxy les plus brillants espoirs.
On comprend mieux aujourd'hui la stupéfiante longévité de ce pathétique Bedos, et surtout comment il fut mystérieusement protégé des nombreux règlements de comptes et rafles que connut le milieu du comique mitterrandien, et dont les plus riantes victimes s'appellent Dalida, Emmanuelli ou Bousquet.
Militant pragmatique avant d'être un homme, il n'hésita pas à divorcer de son encombrante Ginette Lacan aux premières heures de la Révolution des Poireaux. Il l'avait en effet épousée quand psychanalyse et Luberon avaient supplanté safari et Cabourg chez les VIP de l'humour de cour. Alors que l'ambiance révolutionnaire était plutôt frites-mayo, il jugea opportun, à défaut d'agréable, de marier la ci-devant Christine Bravo.
Malgré ce tour de force, il n'échappa pas à la série de règlements de compte qui déchira la comiquerie française en ces heures troubles.
Alors qu'il sortait avec sa moitié du Comité Paritaire et Révolutionnaire d'Humour (CPRH), sorte de soviet de la poilade présidé par Patrick Sébastien, il fut victime d'une mise à l'air, revendiquée plus tard par un commando leebiste, mystérieusement baptisé "Commando Paul Préboit". Après la succession de coussins péteurs inexpliqués qu'il subissait depuis quelques temps, ses nerfs lâchèrent. Il se crut démasqué, avoua publiquement sa noire vérité et fit son autocritique .
Ici en compagnie de son épouse, sortant de l'interlope CPRH, quelques secondes avant l'attentat qui provoquera sa chute, le 22 Poilose An I.
Il fut condamné par un jury révolutionnaire à faire  Benny Hill pendant 10 ans.
Il comprit alors que Guy avait tenté de sauver sa peau en le chargeant.
On retrouva donc ce dernier mort dans sa cellule, le sommet glabre de son crâne sauvagement aplati. Gérard le tenait dans ses bras, il avait la main droite rougie et était mort d'épuisement.
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