CHABOT, Arlette
Péroreuse cathodique française
28 janvier 1947 - 12 Prunose An VIII
    Issue d'une famille de forains tarbais, tout la destinait au monde frivole de la gastronomie au gras de canard. Le rigolard destin la mena à la capitale où elle commença  à la buvette du Stade Français. Elle y rencontra Raymond POTEL avec qui elle s'unit. Ensemble, il se mirent à tartiner. Grâce à l'aisance et le carnet d'adresse qu'elle acquît dans les cocktails mondains, elle fut remarquée par la volaille qui fait l'opinion. Elle entama donc une carrière à la télévision.
 
    N'ayant pu passer avec succès le redouté test de sélection du service des sports (elle obtint une note éliminatoire à l'épreuve de contre pétrie), elle atterrit au service politique de la rédaction, où son remarquable sens du populisme vouvoyant et de la flagornerie tutoyante firent rapidement d'elle une des grimaces enviées du prime-time et des pots de départ. Sachant si bien miauler avec les chats et hurler avec les loups, on l'y surnomma  affectueusement "le fayot tarbais".
Parallèlement, elle chapeautait, grâce à ses fréquentations législatives, charcutières et ministérielles, le volet commercial de l'entreprise de petits fours qu'elle avait fondée avec son époux.
    Consciencieusement, elle conjugait causeries politiques et mousse de langue de porc, lorsque  la Révolution des Poireaux la cueillit. Femme orchestre du journalisme de complaisance, elle tourna habilement casaque et pris opportunément sa carte du CCABF-MR ( Ça Commence A Bien Faire - Mouvement Révolutionnaire) dans l'espoir de conquérir un nouveau strapontin.
    Las, elle fut emportée dans la querelle intestine improprement baptisée de l'Académie des Neufs. Ce peu passionnant débat opposait le courant Franzo-duhaméliste à la frange Julino-okrentienne du parti sur la question cruciale suivante: Katia Tchenko était elle, oui ou non, présente au dîner secret qui réunit Jean-Marc Thibault, Sophie Agasinski, sa soeur et Lionel Jospin la veille de l'annonce par ce dernier de sa candidature aux présidentielles de 2002 ?
    Malgré sa publication remarquée du désopilant " Ménages et petits fours", aux Éditions Révolutionnaires, elle ne put éviter en Caillose An III un procès  aux allures de règlement de compte qui ne passionna pas les foules mais fit rire dans les hospices. Elle en fut la victime, certes expiatoire, mais pas innocente.
    Elle eut beau en appeler à toutes les Arlettes de France, elle fut condamnée à une rééducation par le gras.
Las, de trop nombreuses années à sucer les cuillères sous les lambris de la défunte République, avaient dénaturé celle qu'à l'école communale on appelait pourtant "Rillettes au beurre".
    Elle n'y survécut donc pas.
Retour au sommaire