Une page sur l'orpaillage...

Le Chéran...

L' a toujours fasciné l'esprit des hommes. Le Chéran n'est pas resté à l'écart de toutes ces passions. Pourtant les exploitations dont il fut l'objet, parfois avec d'assez gros moyens, n'ont jamais donné les résultats escomptés . Il n'est plus exploité régulièrement depuis bien longtemps. Mais si l'on s'y attarde un peu, il sait encore nous livrer quelques preuves de sa richesse alluvionnaire.

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Qu'est ce que l'orpaillage ?

L'orpaillage est l'exploitation artisanale des alluvions aurifères ou plutôt la recherche de l'or dans les rivières. En Haute Savoie, il se pratique depuis très longtemps. Son origine connue date de l'époque des templiers vers l'an 1100.

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Le matériel nécessaire

La panoplie de l'orpailleur se compose essentiellement d'une batée (C'est une sorte de chapeau chinois en tole), d'un tamis, d'une pelle, d'un seau, du nécessaire pour stocker les paillettes et éventuellement d'un sluice (table de lavage).

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Quel principe utiliser ?

Le principe de base consiste à séparer l'or du reste des graviers. Pour celà on utilise la grande différence de densité entre l'or et le reste des alluvions. La densité de l'or est de 19.3 contre 3 environ pour du sable.

Il faut donc récolter du gravier que l'on tamise pour récupérer le sable dans la batée. On plonge la batée dans l'eau et l'on exécute rapidement un mouvement oscillatoire. L'eau entraîne peu à peu hors de la batée toutes les matières légères . Seul restent au fond les éléments lourds: le fer, la magnétite...et les éventuelles paillettes d'or !!
Le gravier à fouiller se trouve aussi bien au fond du cours d'eau que sur les berges en hauteur. Les paillettes ne se déplacent qu'en cas de forte crue. Donc elles se déposent souvent à un niveau supérieur de l'eau en période normale.
A noter que l'or est inoxydable et apparaît toujours brillant. Parfois les paillettes sont simplement recouvertes de calcaire qui part très facilement. Aucun produit chimique n'est utilisé. Le tri des paillettes se fait manuellement et sans mercure.
Une autre technique courante est de placer une table de lavage directement dans le cours d'eau. On jette du gravier sur cette table équipée de tasseaux , de rainures ou de moquette. Ces éléments ont pour rôle de piéger seulement les paillettes en laissant s'échapper le sable et gravier chassés par l'énergie hydraulique.
Autrefois en guise de moquette, on utilisait des peaux de moutons. Parfois simplement déposées au fond d'un cours d'eau. Ces peaux, après plusieurs passages de crues, étaient retirées pour récupérer les paillettes "piégées" dans leurs toisons.

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Dans quelles rivières chercher de l'or ?

En France nombreuses sont les rivières aurifères. En Haute-Savoie on en trouve dans le Chéran, l'Arve, les Usses, dans certains ruisseaux etc... Sinon dans l'Ardèche, le Gave (Pyrénées), Gardons d'Alès dans les Cévennes, le Doubs, le Rhone et beaucoup d'autres...

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Le Chéran...

Le Chéran

Le Chéran est une magnifique rivière qui prend sa source à 2163 m d'altitude dans le massif des Bauges (parc régional) en Savoie, et se jette dans le Fier à Rumilly en Haute-Savoie. Il parcourt 50.8 km et traverse plus de 20 communes différentes.
Sa partie la plus spectaculaire, et sauvage, se situe sur toute la portion entre Cusy et Marigny Saint Marcel. A partir de là, son cours se perd dans des méandres au fond d'un couloir parfois très étroit et aux falaises dominantes.
Aucun barrage hydroélectrique, aucune canalisation, aucune pollution systématique de grosses usines ne vient troubler son équilibre.

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L'or

Bien sur la question principale que l'on pose à un orpailleur concerne la quantité d'or qu'il récolte. Si une rivière est aurifère, celà ne signifie pas qu'il suffit de creuser au hasard et d'orpailler. L'or se trouve en concentration à quelques endroits seulement, qui dépendent du courant de la rivière aux moments des crues et d'autres facteurs inconnus (!). Nombreuses sont les heures passées à prospecter sans résultats satisfaisants.
Lorsque l'on trouve "le filon", on peut s'attendre à récolter une dizaine de paillettes en moyenne par batée. Ces paillettes sont à peine visibles pour les plus petites et vont habituellement jusqu'à 2 mm de diamètre. Il faut plus de mille paillettes pour faire un gramme !! Il arrive que l'on trouve des spécimens plus gros mais cela reste peu fréquent.
La plus grosse pépite jamais trouvée dans le Chéran pesait 43.5 grammes. Sa découverte date de 1863 à Alby sur Chéran.

L'indice de pureté de cet or est estimé à 975 / 980 pour 1000 soit 23.5 carats. Ce qui fait de lui l'un des plus pur du monde. (965 p. 1000 pour l'Australie et 880 p. 1000 pour la Californie.)

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Le Chéran...

D'où vient cet or ?

L'or alluvionnaire du Chéran est d'origine alpine. Il aurait été extrait de la roche par l'érosion de glaciers, aujourd'hui disparus, qui recouvraient le massif des Bauges. Les rares filons d'or natif étaient à l'époque disséminés dans les très importantes quantités de moraines. Avec le temps, l'ensemble des minéraux légers a été éliminé, soit emporté par le cours d'eau, soit érodé. L'or, beaucoup plus lourd, est resté, s'est concentré et a rendu les alluvions suffisamment riches pour les rendre exploitables. Cette notion datedu XIX ° siècle.

Aujourd'hui encore, les géologues avancent plusieurs hypothèses différentes

Autrefois on expliquait la présence d'or autrement...

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L'or dans le folklore savoyard

L'or est la source de très nombreuses légendes dans la région. Elles permettaient dans les temps anciens d'expliquer l'origine du métal précieux. Parmi celles ci figure la légende d' Eustache

L'action se situe dans la grotte de Bange. Située sur les flancs du Semnoz, à l'aplomb du Chéran, on y situait autrefois la source de l'or.
Une autre , montre à quel point la fascination des gens pour l'or faisait travailler les esprits les plus imaginatifs. N'hésitant pas à mettre en scène le diable.

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Où se procurer le matériel ?

A ma connaissance, on trouve du matériel dans une boutique : Etablissements Deyrolles 46,rue du Bac à Paris. Il est aussi possible de s'en procurer auprès des quelques associations et clubs existants en France.

Les adresses des clubs en France

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Toutes les photos : Philippe Bourgeois

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