LE SALUT ETERNEL

Note du webmaster :
Parole de Vie vous avait déjà proposé une étude apportant une réponse biblique à la question que se pose certains chrétiens à savoir : peut-on perdre son salut après avoir été sauvé ? J'avais mentionné que la crainte de la perdition éternelle était de nature à détruire la paix du croyant, et le fait de supposer qu'on peut être perdu après avoir été sauvé limitait obligatoirement la grâce et la puissance de Dieu en Jésus-Christ.
D'ailleurs, l'idée même que quelqu'un qui est sauvé pourrait être perdu à nouveau était généralement basée sur une forme de rationalisme qui, tout en soulignant certains passages bibliques, ne prenait pas suffisamment en considération le témoignage de la Parole de Dieu dans son ensemble.
Dire ou enseigner aux âmes qu'ils peuvent perdre leur salut, c'est les remettre sous la loi, les tenir dans la peur et la crainte, ce n'est pas l'amour ni la liberté par lequel Christ nous a réellement affranchi même si nous ne devons pas en faire un prétexte pour vivre selon la chair.
Et pour conclure, comment par définition une vie que l'on pourrait perdre serait-elle éternelle? Voici une étude très approfondie sur le sujet, textes bibliques à l'appui qui vous sera en grande bénédiction si vous n'êtes pas au clair avec cette doctrine du salut éternel. RB
"Je m'étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre évangile. Non pas qu'il y ait un autre évangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent altérer l'Evangile de Christ. Mais, si nous-mêmes, si un ange du ciel annonçait un évangile s'écartant de celui que nous vous avons prêché, qu'il soit anathème! Nous l'avons dit précédemment, et je le répète à cette heure, si quelqu'un vous annonce un évangile s'écartant de celui que vous avez reçu, qu'il soit anathème! ".
Épître de Paul aux Galates

Plan de l'étude


1 GENERALITES

1.1 QUELQUES REGLES IMPORTANTES D’INTERPRETATION
1.1.1 La Parole de Dieu est la vérité
1.1.2 La loi du contexte
1.1.3 Ne pas confondre l’esprit et la lettre
1.1.4 Le double témoignage
1.1.5 L’approche directe
1.1.6 L’approche honnête
1.1.7 Interpréter les versets obscurs d’après les versets clairs
1.2 LA PROFESSION CHRETIENNE
1.2.1 Foi Intellectuelle
1.2.2 Foi traditionnelle ou héréditaire
1.2.3 Foi visuelle
1.3 LE SENS DES MOTS "FOI" ET "SALUT"
1.3.1 FOI
1.3.1 SALUT
1.4 SAUVE PAR LES OEUVRES OU PAR LA FOI ?
1.5 ASPECT DIVIN ET ASPECT HUMAIN DES CHOSES

2 CERTITUDE DU SALUT

2.1 LE TEMOIGNAGE DE L’ECRITURE
2.2 L’OEUVRE DU SALUT A ETE ACCOMPLIE EN DEHORS DE NOUS-MEMES
2.2.1 L'élection
2.2.2 Quant au fait
2.2.3 Quant au temps
2.3 LA VIE ETERNELLE EST ETERNELLE
2.4 PECHERIONS NOUS AFIN QUE LA GRACE ABONDE ?
2.5 SENTIR OU SAVOIR
2.6 LA DOCTRINE DE LA PERSEVERANCE

3 INCERTITUDE DU SALUT ?

3.1 UN EVANGILE DIFFERENT QUI N’EN EST PAS UN AUTRE
3.2 LES VERSETS DIFFICILES
3.2.1 L'épître aux Hébreux
* Hébreux 6
* Hébreux 10
3.2.2 L'épître de Jude


1 GENERALITES


CROIS AU SEIGNEUR JESUS ET TU SERAS SAUVE (Ac 16.31)
Existe-t-il formulation plus concise répondant aussi parfaitement aux besoins profonds d’êtres pécheurs ? Pourtant le sujet de la pérennité du salut n’est pas facile et je vous demande beaucoup de grâce car il ne m’a pas été possible, dans le temps que j’avais à disposition pour la préparation de peser longuement toutes les implications et conséquences de certaines pensées.

J’aurais pu faire le résumé du livre de notre frère Fijnvandraat qui va être prochainement édité au dépôt, ou encore essayer de faire la synthèse de tout ce qui a été écrit sur ce sujet mais j’ai préféré vous donner une approche personnelle, qui probablement aura besoin d’être reprise et corrigée, et cela d’autant plus qu’il s’agit d’un sujet fondamental touchant directement à l’oeuvre de notre Seigneur Jésus Christ. L’ardent désir de mon coeur est que rien ne vienne, en aucun point, toucher à la grandeur infinie de celui qui pour nous sacrifia sa vie, de Celui dont l’oeuvre parfaite a pleinement satisfait Dieu, de Celui dont la Personne et l’Oeuvre sont pour nous, dès maintenant et pour toujours, le sujet et l’aliment de notre adoration.

* Actualité du sujet
Il y a quelques années la circonstance suivante m’a interpellé profondément. Après avoir baptisé un jeune couple qui avait cru au Seigneur Jésus Christ, j’entretenais avec ces amis - malgré la distance qui nous séparait - d’excellentes relations. Un jour un frère affolé me téléphone: “Il y a un gros problème avec le frère X: il dit que le salut peut se perdre, il ne veut pas en démordre, on ne sait plus que faire” Comme déjà signalé il s’agit là d’un point important car il touche à l’oeuvre de notre Seigneur Jésus Christ et il eut fallu peu de temps avant que ce frère ne fut catalogué comme quelqu’un ayant une fausse doctrine, puis comme un faux docteur ... et nous comprenons où mène cette spirale.

(Qu’il me soit permis d’attirer l’attention sur le fait que nous ne connaissons qu’en partie et que le fait de rencontrer un verset qui nous trouble ne signifie pas que nous avons pour autant une fausse doctrine: cela souligne peut être seulement que cette personne a un grand respect pour l’Écriture et qu’elle ne se sent pas le droit de passer outre un verset qui lui semble clair. Peut-être s’agit-il d’une brebis faible, peut être d’un petit enfant en Christ, mais dans les 2 cas il faut soigner, il faut expliquer, il faut convaincre. Si on demande à quelqu’un ce qu’il pense sur tel ou tel sujet et qu’il nous le dise, en supposant que son explication soit fausse, il n’est pas pour autant un faux docteur. Le faux docteur est celui qui continue à enseigner, publiquement et dans les maisons, une doctrine fondamentale fausse, et cela après que tout le travail pastoral ait été effectué, de façon scripturaire, sans résultat.)

Je me suis donc rendu immédiatement auprès de ce frère pour le trouver dans un état de crise spirituelle. On lui avait toujours dit que le salut ne pouvait pas se perdre et il avait fait une confiance totale à ceux qui l’enseignaient, or il venait, dans sa lecture journalière, de trouver des versets qui impliquaient la perte du salut: on lui avait donc menti, on l’avait trompé, et si on l’avait trompé sur ce point, pourquoi pas sur d’autres ? De telles personnes ont droit à toute notre compréhension et à tout notre amour, de telles brebis ont droit à tous nos soins. La solution n’était pas de lever ses mains au ciel en disant: “c’est une fausse doctrine” mais bien plutôt d’écouter, d’aimer, de comprendre, d’expliquer. Le Seigneur permit que la bombe n’éclate pas et que la paix soit retrouvée. Ne montrons-nous pas souvent une affligeante immaturité et une pénible incompétence face aux problèmes normaux que les croyants rencontrent ici bas ? Que le Seigneur veuille et donner et former de véritables pasteurs selon son coeur. Le troupeau en a besoin.

Le sujet, d’apparence simple, est d’autant plus complexe à présenter qu’il sous entend la connaissance de notions plus ou moins importantes sans lesquelles la compréhension globale devient impossible. Je veux parler:

- des règles d’interprétation de l’Écriture
- de la profession chrétienne
- de la signification des mots “foi” et “salut”.
- de la place des oeuvres et de la foi
- de l’aspect divin ou de l’aspect humain des choses
1.1 QUELQUES REGLES IMPORTANTES D’INTERPRETATION

1.1.1 La Parole de Dieu est (dans son intégralité) la vérité (Jn 17.17). Un verset n’est pas obligatoirement la vérité. Il serait entièrement faux de dire que la Bible affirme que Paul est “l’homme qui partout enseigne tout le monde contre le peuple juif, et la loi et Jérusalem et qui, de plus a aussi amené des grecs dans le temple et a profané ce saint lieu”. (Ac 21.28)
Le Psaume 119.160 nous dit:”La somme de ta parole est la vérité”, veillons donc à ne pas nous fixer sur un seul verset, surtout s’il est isolé du contexte.

1.1.2 La loi du contexte. Sans la respecter on peut faire dire à la Bible ce qu’on veut. Il y a divers “contextes”:

- Le contexte général de l’Écriture. “Sachant qu’aucune prophétie n’est d’une interprétation particulière” (2 P 1.20) soit, en d’autres termes: aucune parole venant de Dieu (prophétie) ne doit être interprétée sans tenir compte de l’ensemble de la révélation, et en particulier des passages qui parlent du même sujet.
- Le contexte historique, géographique, linguistique: A qui telles paroles sont elles adressées, à quel moment de l’histoire, en quel lieu, dans quel but ...?
- Le contexte du livre dans lequel se trouve le verset. Quel est l’auteur du livre, qui est-il, à qui s’adresse-il ?
- Le contexte du chapitre ou du paragraphe. Quel est le thème qui est traité à ce moment là.
- le contexte immédiat: quelle est la phrase qui précède et la phrase qui suit?
1.1.3 Ne pas confondre l’esprit et la lettre: Quand le Seigneur parle aux juifs en Jean 6, ceux-ci sont scandalisés par la lettre et le Seigneur doit leur dire: “les paroles que je vous ai dites sont esprit et sont vie” (Jn 6.63) Ainsi, selon l’exemple de Paul nous devons être des “ministres de la nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l’esprit, car la lettre tue mais l’Esprit vivifie” (2 Co 3.6)

1.1.4 Le double témoignage: “Par la bouche de deux ou de trois témoins toute affaire sera établie” (2 Co 13.1) Il y a là un principe important et il est sage de ne fonder une doctrine que sur la base d’au moins deux versets disant la même chose. S’il n’y en a qu’un soyons très prudents.
S’il n’y a pas de verset précis (je pense au baptême des enfants de parents chrétiens) soyons encore plus prudents. Les textes formels ne sont certes pas une obligation - l’homme spirituel discerne toutes choses et a la pensée de Christ 1 Co 1.15-16) - mais chacun comprendra qu’on court grandement le risque de fonder une doctrine sur une interprétation subjective et personnelle.

1.1.5 L’approche directe: Les commentaires peuvent être des aides précieuses, il peut y avoir un ministère écrit. Néanmoins c’est par lecture directe de la Parole de Dieu, dans une dépendance réelle du Saint Esprit, dans une disposition de coeur semblable à celle du jeune Samuel: “parle car ton serviteur écoute” que l’on fait les plus grands progrès dans la connaissance de Dieu et de ses pensées.

1.1.6 L’approche honnête: Il y a deux manières de s’approcher de la Parole de Dieu:

- Pour y trouver la confirmation de nos pensées. On cherche et note tous les versets qui appuient notre thèse; et on laisse de coté les autres
- Pour y trouver la pensée de Dieu. Cette dernière approche est plus longue et plus difficile, elle demande plus de temps de patience et d’efforts. Elle oblige à passer par toutes les étapes de la croissance spirituelle: on reste longtemps sans pouvoir comprendre ou expliquer: on est manifestement un bébé, puis un petit enfant, puis un enfant, puis un jeune homme, puis un adulte, puis un homme fait.
Elle est le seul chemin vers l’état de maturité spirituelle. Les raccourcis qui nous apportent en peu de temps la connaissance d’un enseignant sont en réalités des impasses: de telles méthodes forment des handicapés, des théoriciens de la Bible, incapables de connecter l’enseignement biblique avec la vie de tous les jours car l’expérience pratique leur fait défaut.
1.1.7 Interpréter les versets obscurs d’après les versets clairs et ne jamais faire l’inverse. Prenons un exemple: Un seul passage parle du baptême pour les morts alors que plus de 70 autres nous donnent un autre éclairage.
Supposons que l’on ne comprenne pas ce verset: nous avons le droit de le laisser de coté pour un temps, jusqu’au moment où le Seigneur voudra nous donner plus de lumière. Par contre les Mormons ont fait une pierre angulaire de leur système et ils emploient des fortunes et un temps phénoménal pour retrouver leurs ancêtres afin de “se faire baptiser pour les morts”.

1.2 LA PROFESSION CHRETIENNE

La Parole de Dieu différencie très clairement la profession de bouche et la foi du coeur (Romains lO.9-10)

Il y a ce que l’on dit .... et il y a ce que l’on croit.
Il y a ce que l’on dit .... et il y a ce que l’on fait.

Ce que l’on dit caractérise la profession.
Ce que l’on croit caractérise la foi.
Ce que l’on fait caractérise la vie pratique.


1.2.1 Foi Intellectuelle : Romains 10 v 17 nous dit que la foi vient de ce qu’on entend par l’intermédiaire de la Parole de Dieu. La foi qui sauve s’approprie donc les paroles de Dieu, les promesses de Dieu. la foi intellectuelle, résultant de l’analyse logique de divers problèmes n’est pas la foi qui sauve.
Déjà le Seigneur Jésus disait d’Israël: “ce peuple m’honore des lèvres mais leur coeur est fort éloigné de moi” (Marc 7.6) Le salut est offert gratuitement sur le principe de la foi (Galates 2.16) il ne s’agit pas d’une foi intellectuelle mais d’une foi de coeur (Romains lO)

1.2.2 Foi traditionnelle ou héréditaire : Il y a la foi juive, la foi catholique, la foi musulmane, la foi protestante et... beaucoup d’autres. La Bible ne connaît pas ce genre de foi. Le Seigneur disait à un chef religieux juif qu’il fallait qu’il naisse de nouveau et lorsque des juifs lui parlent de la mort accidentelle de certains d’entre eux le Seigneur leur répondra: “si vous ne vous repentez, vous périrez tous pareillement” (Lc 13.5)

1.2.3 Foi visuelle : La foi qui est basée uniquement sur des actes de puissance n’est pas la foi qui sauve. Si vous voyez une guérison sur un être connu, il serait malhonnête de ne pas croire que la chose a eu lieu, mais cela n’a pas de rapport avec une authentique conversion.
La Parole est claire: “Et comme Jésus était à Jérusalem ... plusieurs crurent en son nom, contemplant les miracles qu’il faisait. Mais Jésus lui-même ne se fiait pas à eux ... car lui-même connaissait ce qui était dans l’homme (Jn 2.23-25) Quand Thomas l’incrédule dit au Seigneur: “mon Seigneur et mon Dieu!” le Seigneur ajoute immédiatement: “Parce que tu m’as vu tu as cru; bienheureux ceux qui n’ont point vue et qui ont cru” (Jn 20.29). Le propre du croyant est de marcher par la foi et non par la vue ( 2 Co 5.7)

Bien que ce ne soit pas la pensée de chacun ici je demanderai un moment de patience et de support fraternel, juste le temps de suggérer que le baptême d’eau est en relation avec la profession et non avec la possession. En effet le baptême dans le livre des actes, était toujours accordé sur la base de la déclaration verbale de la foi et par cela même il est - selon ce que j’ai pu en comprendre - le signe cérémoniel de la foi de profession, la foi de coeur ayant pour sceau, le Saint Esprit.

Dans le livre des Actes, comme dans l’évangile, comme de nos jours, lorsque la Parole est annoncée elle tombe dans 4 sortes de terrains.
Il y a encore est toujours “ ceux qui, lorsqu’ils entendent la Parole la reçoivent avec joie qui n’ont pas de racines et qui ne croient que pour un temps” (cf Luc 8.13) mais cela n’a jamais empêché de baptiser sur le champ tous ceux qui professaient la foi en Jésus, témoin Simon le magicien en Actes 8. Et certainement tous ces “loups redoutables” qui allaient entrer parmi le troupeau (Actes 2O.29), tous ces hommes qui allaient annoncer des doctrines perverses et qui “s’élèveraient d’entre vous-mêmes”(Actes 2O.30) ont été baptisés.

Concluons: Tous ceux qui se disent croyants sont des professants, mais tous les professants ne sont pas des croyants. Les mentions de telles personnes sont très nombreuses dan sl’ecriture et j’en citerai quelques unes:

Tite 1.16 affirme: “Ils professent de connaître Dieu mais par leurs oeuvres, ils le renient, étant abominables et désobéissants, et, à l’égard de toute bonne oeuvre, réprouvés.
2 Th 3.1-3 fait nettement la différence entre les “frères” et les “hommes fâcheux et méchants” et l’apôtre d’ajouter: “car la foi n’est pas de tous”.
Gal 2.4 fait allusion à “des faux frères, furtivement introduits”
2 P 2.12ss nous parle de ceux qui sont des taches et des souillures, s’abandonnant aux délices de leurs propres tromperies tout en faisant des festins avec les croyants.
Ainsi d’une façon très générale nous trouverons dans l’Écriture, et cela est très important pour la compréhension de la doctrine que j’essaye de présenter:
* un ensemble de versets qui ne s’appliquent qu’aux professants ayant la vie
* un ensemble de versets qui ne s’appliquent qu’aux professants sans vie
Mélangez les 2 et vous ferez perdre la certitude du salut aux premiers et vous donnerez l’assurance du salut aux seconds.

Il est donc important d’être au clair sur cette distinction capitale.
D’une façon pratique nous pouvons supposer qu’il y a une réalité de foi jusqu’à preuve du contraire.

1.3 LE SENS DES MOTS "FOI" ET "SALUT"

Là comme ailleurs il est important de savoir de quoi on parle, il est important de définir le sens des mots. Ainsi les termes "foi" et "salut" peuvent avoir des sens très différents et il ne faut pas se précipiter sur d'hâtives conclusions

1.3.1 FOI
Comme nous l'avons vu au paragraphe précédent, le mot foi peut caractériser:

* l'authentique foi du coeur, cette foi qui est l'assurance des choses qu'on espère et la ferme conviction de celles qu'on ne voit pas, cette foi qui s'attache à la parole, aux promesses de Dieu
* la simple profession de l'adhésion à une croyance
* la confiance particulière que Dieu peut donner dans certaines circonstances: il s'agit alors d'un don de grâce, d'un charisme, que l'Esprit, dans sa souveraineté, distribue aux siens.
* l'ensemble de la doctrine chrétienne.:ce que dieu a révélé et dont la foi s'empare. (Jude)
1.3.1 SALUT
Beaucoup de difficultés viennent du fait que le salut a une portée très large. Pour chaque passage, il faudra donc rechercher quelle est la véritable signification des mots “salut” ou “sauver”. La Parole considère plusieurs aspects du salut :
a) le salut, comme oeuvre de Dieu en délivrance pour les hommes (Ex 15.2;Es 49.6)
b) le salut initial de l’âme, salut éternel obtenu à la nouvelle naissance,(1 P 1.9; 1 Co 1.18)
c) le salut journalier, c’est-à-dire les délivrances divines journalières au milieu des difficultés dans le chemin vers le but céleste, (Ph 1.19; 2 Co 1.6)
d) le salut final en gloire, c’est-à-dire l’entrée dans la gloire à la venue de Christ. (Rm 13.11;Hb 9.28)
1.4 SAUVE PAR LES OEUVRES OU PAR LA FOI ?
La tendance naturelle et logique du coeur humain est de penser qu’il faut s’améliorer, se purifier, faire certaines choses et ne pas faire certaines autres pour être sauvé. Cette tendance tenace gâche aussi bien des vies chrétiennes: on essaye de faire pour être alors qu’il faut être pour faire. “Voyez de quel amour le Père nous a fait don que nous soyons appelés enfants de Dieu ... bien aimés nous sommes maintenant enfants de Dieu” (1 jean 3.1-3)
Nous sommes enfants de Dieu, alors comportons-nous en enfants de Dieu. Nous sommes lumière dans le Seigneur, alors marchons comme des enfants de Lumière etc...
Les versets 8, 9 et 10 d’Éphésiens 2, me semblent présenter le tableau le plus succinct et le plus complet du salut par grâce. Il contient 3 volets:
v 8: Vous êtes sauvés par la grâce, par le moyen de la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu.
Le salut repose donc fondamentalement sur la GRACE de Dieu, c’est un DON de Dieu, c’est un cadeau qui, comme tout cadeau, ne nous appartient que si nous le recevons, si nous le recevons par la foi.
v9:non pas sur le principe des oeuvres, afin que personne ne se glorifie. Il est parfaitement clair que si d’un coté l’homme s’est démontré, sans la loi ou sous la loi, incapable de plaire à Dieu par ses oeuvres, d’un autre coté Dieu, souverainement, - au delà de l’impossibilité de l’homme pécheur de respecter la volonté divine - n’accepte pas le principe d’un salut par les oeuvres, d’un salut qui le priverait de Sa gloire de Dieu Sauveur pour l’attribuer à l’homme pécheur: “non pas sur le principe des oeuvres, afin que personne ne se glorifie.”
v10: car nous sommes son ouvrage ayant été créés dans le Christ Jésus pour les bonnes oeuvres que Dieu a préparées à l’avance afin que nous marchions en elles.
Le chrétien est un “nouvel ouvrage de Dieu”: il est “créé dans le Christ Jésus”; “en sorte que si quelqu’un est en Christ c’est une nouvelle création: les choses vieilles sont passés, voici toutes choses sont faites nouvelles, et toutes sont du Dieu qui nous a réconciliés avec lui-même par Christ.” (2 Co 5.17-18)

Lorsqu’un homme naît de nouveau, il passe de la mort à la vie, du pouvoir de Satan à Dieu, des ténèbres à la lumière et cette oeuvre est une “création divine”, l’homme n’y a pas plus de participation que lorsque Dieu dans un acte souverain de puissance et d’amour créa le premier homme.
Le croyant est “l’ouvrage de Dieu”, pas l’ouvrage de d’homme. Par contre les bonnes oeuvres sont la conséquence sine qua none d’une telle transformation. Si aucune oeuvre humaine n’a de place dans l’oeuvre du salut, l’oeuvre du salut a pour conséquence obligatoire des oeuvres de foi qui seront la démonstration de la réalité de la transformation. Là comme ailleurs, l’arbre sera reconnu à son fruit.
Dans ce verset, et dans cette épître qui nous parle tout spécialement de notre position en Christ dans les lieux célestes, il est remarquable de voir que l’oeuvre de Dieu pour nous et en nous a en vue les oeuvres sur la terre. Le contexte immédiat nous plaçait “ensemble avec Christ, assis dans les lieux célestes” (v6) mais notre contexte nous dit clairement que si nous avons été créés à nouveau c’est POUR que nous accomplissions les bonnes oeuvres, que Dieu va se plaire à placer devant nous, pour que nous les accomplissions. Dans le même esprit les exhortations pratiques du chapitre 4, faisant obligatoirement suite à l’exposé doctrinal des 3 premiers chapitres, commencera par cette mention: “Je vous exhorte donc ... à marcher d’une manière digne de l’appel dont vous avez été appelés.”
Les oeuvres ne sont donc pas le moyen pour être sauvé mais la conséquence obligatoire d’un salut gratuit. Deux versets étayeront cette déclaration:

Ga 2.16: L’homme n’est pas justifié sur le principe des oeuvres de loi, ni autrement que par la foi en Jésus Christ ... parce que sur le principe des oeuvres de loi nulle chair ne sera justifiée.
Jc 2.26: Car comme le corps sans esprit est mort, ainsi aussi la foi sans les oeuvres est morte
1.5 ASPECT DIVIN ET ASPECT HUMAIN DES CHOSES

Considérons quelques versets:
Romains 10.18: Dieu fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut
1 Timothée 2.4: Notre Dieu Sauveur veut que tous les hommes soient sauvés
Romains 10.12-13: Le même Seigneur de tous est riche envers tous ceux qui l’invoquent; “car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé”.
Jean 3.16: Quiconque croit en Jésus a la vie éternelle
Apocalypse 22.17: Que celui qui a soif vienne et que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie.
Comment concilier l’absolue souveraineté de Dieu avec l’entière responsabilité de l’homme ? Je pose la question mais je ne vous apporte pas la réponse.
En effet il semble bien que nous ne pouvions pas nous débarrasser de cette lancinante question tant que nous serons ici bas dans nos corps d’infirmité, avec nos entendements limités. Il n’est que sage de réaliser que “nous connaissons en partie “ (1 Co 13.9) et en partie seulement. Il y aurait un grand danger à croire ou même à penser que l’on peut tout comprendre ou que l’on peut tout expliquer.
Apprenons humblement à connaître et à reconnaître nos limites pour jouir d’une façon plus saine et plus exacte de ce qui est au delà de nos limites, de ce qui est incompréhensible parce que divin.

Alors nous posons la question:

Le salut dépend-il entièrement de Dieu ? Nous répondons oui.
Le salut dépend-il entièrement de l’homme ? Nous répondons oui.
Notre logique achoppe, notre foi accepte des deux vérités apparemment contradictoires, se réjouissant à l’avance du moment où Dieu va nous expliquer ce qu’ici bas nous n’aurons pas compris. Alors, dit Paul, je connaîtrai à fond, comme j’ai été connu.” (1 Co 13.12)

2 CERTITUDE DU SALUT

2.1 LE TEMOIGNAGE DE L’ECRITURE
Les versets affirmant la certitude du salut éternel sont nombreux. Nous en connaissons la plupart mais nous ne savons pas toujours les retrouver au moment opportun. Dans ce but je vous ai remis une liste comportant plusieurs dizaines de versets, afin que, à l’heure de la tentation et du doute, vous puissiez dire à l’ennemi: Il est écrit.
Je ne citerai maintenant qu’un de ces beaux versets :
Jean 10.28-29:
Jésus a dit: “Mes brebis écoutent ma voix et moi je les connais, et elles me suivent et moi je leur donne la vie éternelle,

* et elles ne périront jamais;
* et personne ne les ravira de ma main.
Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous;
* et personne ne peut les ravir de la main de mon Père.
J’aimerais maintenant essayer de répondre à cinq questions en relation avec la certitude du salut:
- Quelle est la part de l’homme dans l’oeuvre du salut ?
- La vie éternelle peut-elle ne pas être éternelle ?
- Peut-on pécher afin que la grâce abonde ?
- Faut-il sentir ou savoir ?
- Qu’est ce que la doctrine de la persévérance ?

2.2 L’OEUVRE DU SALUT A ETE ACCOMPLIE EN DEHORS DE NOUS-MEMES
2.2.1 L'ELECTION

Plusieurs versets parlent de l'élection, c'est à dire du choix souverain de Dieu. Nous ne pouvons pas nous étendre ici sur cet aspect capital mais songeons un instant au fait que "Dieu nous a élus en Christ avant la fondation du monde" (Ep 1.4), et encore: "Dieu nous a sauvés et nous a appelés d'un saint appel, non selon nos oeuvres, mais selon son propre dessein, et sa propre grâce qui nous a été donnée dans le Christ Jésus avant les temps des siècles" (2 Tm 1.9) ... avant même que l'homme soit créé, avant même qu'Eve et Adam pèchent, Dieu voulait nous avoir avec lui. Selon Ap 13.8 le nom des rachetés sont écrits, dès la fondation du monde, dans le livre de celui qui est déjà appelé "l'Agneau immolé".

Pouvons-nous contrecarrer le propos éternel de Dieu ? Non ce n'est pas possible. Dieu dans sa souveraineté nous a appelés selon son propos. Car ceux qu'il a préconnus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l'image de son Fils, pour qu'il soit premier né entre plusieurs frères. Et ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés; et ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés. Que dirons-nous donc à ces choses?
Si Dieu est pour nous qui sera contre nous ? ...Qui est-ce qui nous séparera de l'amour de Christ? Je suis assuré que (rien) ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu qui est en Jésus notre Seigneur." Rm 8.29-39
L’élection donne à l’enfant de Dieu la certitude que son salut éternel ne peut-être renversé !

2.2.2 QUAND AU FAIT
Il est de toute importance d’être parfaitement au clair, sur le caractère unique et définitif de l’oeuvre de notre Seigneur Jésus Christ.
Le salut est lié à:

1 - L’incarnation du Fils de Dieu. Il fut conçu sans péché
2 - Sa vie parfaite. Il n’a pas connu le péché
3 - Sa mort expiatoire. Dieu l’a fait péché pour nous
4 - Sa résurrection. Si Christ n’est pas ressuscité nous sommes encore dans nos péchés (1 Co 15.17)
5 - A son ascension
6 - A sa glorification: C’est Lui que Dieu a exalté par sa droite prince et sauveur afin de donner ... la rémission des péchés. (Ac 5.31)
7 - A sa séance sur le trône: C’est Lui qui est établi de Dieu juge des vivants et des morts: quiconque croit en lui reçoit la rémission des péchés. Ac 10.42-43
Le fait, l’évènement, l’acte, l’oeuvre de la croix a été entièrement accompli en dehors de nous même, notre triste participation se limitant à rendre l’oeuvre de la croix indispensable
* pour la gloire de Dieu
* pour notre salut

2.2.3 QUAND AU TEMPS
Avez-vous quelquefois pensé que Christ est mort pour vos péchés en un temps ou vous n’existiez pas et où, par la force des choses, vous n’aviez commis aucun péché ? Bien que très simple cette considération peut apporter la paix à ceux qui font dépendre leur salut de la présence ou de l’absence de péché non jugé au moment de leur mort.
Si on pose à un authentique croyant la question: “Avez-vous la certitude de votre salut?” il répond généralement: “Oui, bien sûr” mais si on va plus loin et si on demande s’il a la certitude d’être pour toujours au ciel avec le Seigneur, il n’est pas rare d’entendre une réponse du genre: “Cela je ne peux pas vous le dire, car si je viens à pécher...” Ce genre de personne croit qu’au moment de la conversion tous ses péchés ont été lavés par le sang précieux du Seigneur, mais qu’il est nécessaire, après chaque faute, de repasser à la croix pour une sorte de nouvelle conversion, pour une sorte de nouveau salut. Si une mort accidentelle devait survenir, le salut éternel de cette personne dépendrait de son état spirituel au moment de la mort ou de l’enlèvement. Un tel enseignement n’est certainement pas selon l’Écriture.

Il est bon de répéter que l’oeuvre qui nous sauve a été complètement accomplie en dehors de nous mêmes et en un temps où nous n’avions commis aucun péché. Si bien que les péchés que nous appelons passés, présents ou futurs, étaient tous futurs au moment où Christ est mort sur la croix. C’est en ayant une parfaite connaissance de ce que je suis (j’étais, je suis, je serai) et de ce que j’ai fait (j’ai fait, je fais et je ferai) que Christ a porté mes péchés (passés, présents, futurs) en son corps sur le bois; il en a payé l’entière punition. Peu de choses nous éloignent autant du péché que de réaliser cela: L’acte illicite que je vais faire, Christ en a déjà porté le poids, enduré la punition, supporté la douleur; c’est dans une pleine connaissance de l’horreur de Dieu pour le péché (il était Dieu) qu’il s’est avancé pour en subir la punition; c’est dans une pleine connaissance de ce que je serai, de ma naissance à ma mort, qu’il a accepté de payer ma dette, lorsque son coeur infini, sous ce poids d’un moment, a voulu porter l’éternité de mon châtiment.

2.3 LA VIE ETERNELLE EST ETERNELLE
C’est ici la volonté de mon Père: que quiconque discerne le Fils et croit en lui ait la vie éternelle” (Jean 6.40)
Nombreux sont les versets qui nous présentent la vie éternelle comme une possession actuelle: “qui croit au Fils a la vie éternelle” (Jn 3.36)

Je vous demanderai maintenant de porter votre attention sur ce simple mais si beau verset qui, dans mon expérience personnelle, a été fondamental:
CROIRE: et pas faire, le salut est sur le principe de la foi, non des oeuvres
AU FILS: non pas en Dieu seulement mais à celui qui s’est fait homme pour souffrir et mourir.
A: non pas aura, dans le futur, après la mort mais a, c’est un présent, c’est une possession actuelle. La Parole emploie même le passé: “Dieu nous a donné la vie éternelle” (1 Jn 5.11)
LA VIE ETERNELLE: non pas une vie terrestre un peu plus longue, pas même une vie terrestre éternelle mais, selon l’enseignement de l’apôtre Jean, la vie éternelle, cette vie qui est dans son Fils (1 Jn 5.11) et de poursuivre: Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le fils de Dieu n’a pas la vie.
Réfléchissons un peu: Peut-on concevoir une vie éternelle qui ne soit pas éternelle ? Or ceux qui enseignent la perte possible du salut touchent, bien souvent involontairement, à la valeur de l’oeuvre de Christ et réintroduisent la notion du salut par les oeuvres. Considérons cela plus en détail:

1) L’oeuvre de Christ: Elle se réduit à contrebalancer la faute d’Adam. La justice de Dieu réclamait une compensation, Jésus la donne. L’homme repart donc à zéro, il recommence avec une possibilité de vie et de bonheur s’il ne désobéit pas ...
2) L’oeuvre de l’homme: Il récupère cette possibilité de vie et, par sa fidélité - donc par ses oeuvres - il la rend éternelle.
En supposant un seul instant qu’on puisse parvenir à la vie éternelle par ce moyen pour qui serait la gloire du résultat ?
* Si Christ n’était pas mort tous les hommes auraient été perdus
* Si Christ est mort pour des pécheurs
- et que je ne pèche pas après ma conversion, je gagne le salut et j’atteins la vie éternelle
- et que je pèche: je perds le salut et je n’atteins pas la vie éternelle.

Je répète ma question: De qui dépend mon salut final ? de l’oeuvre de Christ ou de l’oeuvre de l’homme ?
Bien évidemment de l’oeuvre de l’homme car, dans ce faux évangile, l’oeuvre de Christ est impuissante pour sauver - à elle seule - un seul pécheur repentant, pour communiquer la vie éternelle à une seule créature morte dans ses péchés, pour introduire un seul racheté dans la maison du Père. Christ, par son oeuvre, ne me donne plus la vie éternelle mais une possibilité de vie que, par ma fidélité (donc par mes oeuvres) je vais rendre éternelle.

Et nous posons la question: Que devient alors l’Écriture: Par une seule offrande Christ a rendu (c’est le passé) parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés? (Hb 10.14)

Bien que beaucoup de ceux qui professent une telle doctrine ne se rendent pas compte de ses conséquences, et montrent soit de l’ignorance, soit un manque d’affranchissement on touche là à un point fondamental de la doctrine chrétienne et, faut-il le rappeler, toute fausse doctrine ne peut que rabaisser ou la personne ou l’oeuvre de notre Seigneur Jésus Christ, puisqu’elle n’a aucune possibilité de l’élever plus haut qu’il est.

2.4 PECHERIONS NOUS AFIN QUE LA GRACE ABONDE ?
Là où le péché abondait, la grâce a surabondé ... Que dirons-nous donc ? Demeurerions-nous dans le péché afin que la grâce abonde ? Qu’ainsi n’advienne! (Rm 5.20-6.1)

Quelqu’un dira: Si on est sauvé pour toujours on peut, après la conversion faire n’importe quoi et être sauvé ? Certainement! mais, dans ma conviction personnelle, une personne qui chérit une telle pensée n’est pas convertie. Si elle l’était elle ne parlerait jamais ainsi.
La nouvelle naissance correspond au moment où nous passons des ténèbres à la lumière et du pouvoir de Satan à Dieu, c’est le moment où devant nos yeux émerveillés se ferme, à tout jamais, sous nos pieds, l’enfer et où s’ouvrent devant nous, pour l’éternité, les portes du ciel. Quelle est la personne qui, ayant connu un tel pardon, jouissant d’un tel bonheur, pourrait s’écrier: maintenant j’ai toute liberté pour me vautrer dans le bourbier duquel j’ai été tirée car avant ma conversion de tels actes m’emmenaient en enfer aussi sûrement qu’aujourd’hui ils ne peuvent me priver du ciel ?

Étrange enfant que celui qui, ayant été trouvé dans un état d’extrême misère et ayant été adopté par un homme riche, s’écrierai: maintenant je peux retourner dans mon taudis, revêtir mes haillons et continuer à voler. Étrange croyant que celui qui ne trouve dans les souffrances de la croix et dans l’abandon de Golgotha qu’une permission de continuer à vivre dans les mêmes péchés qui ont nécessité la mort de Christ avec, en prime, la vie éternelle.
L’apôtre Pierre dira: “ce sont des fontaines sans eau et des nuages poussés par la tempête, des gens à qui l’obscurité des ténèbres est réservée pour toujours ... car si après avoir échappé aux souillures du monde par la connaissance du Sauveur et Seigneur Jésus Christ, étant de nouveau enlacés ils sont vaincus par elles, leur dernière condition est pire que la première; car il leur eut mieux valu n’avoir pas connu la voie de la justice, que de se détourner, après l’avoir connue, du saint commandement qui leur avait été donné; mais ce que dit le proverbe véritable leur est arrivé: le chien est retourné à ce qu’il avait vomi lui-même, et la truie lavée, à se vautrer au bourbier.” (2 P 2.17-22)

Faut-il souligner qu’un chien qui retourne à ce qu’il a vomi, ou un cochon lavé n’a qu’une bien lointaine ressemblance avec un agneau ? On raconte qu’un jour un couple de gens aisés décidèrent de faire d’un mignon porcelet leur animal de compagnie. Il eut droit à un bain parfumé, dans une baignoire de luxe, et son front s’orna bientôt d’un magnifique ruban rose, dont le noeud, artistement fait, enserrait, en un malingre palmier, les quelques soies frontales de l’animal.
Le grand salon lui fut ouvert et une place privilégiée sur la canapé cuir lui fut accordée. Mais un cochon reste un cochon: bientôt l’inévitable arriva, et ce ne furent ni les corrections, ni l’éducation , ni les bains répétés, ni les rubans multicolores remplacés chaque jour qui changèrent la nature du petit cochon. On ne devient pas chrétien en parlant comme les chrétiens, en allant là où vont les chrétiens, en faisant ce que font les chrétiens, ni en disant que nous sommes chrétiens.
Le fait de dire que nous sommes chrétiens fait de nous des chrétiens de nom, des chrétiens de profession, mais pas des chrétiens nés de nouveau, pas des chrétiens passés de la mort et la vie, qui vivent de Christ, qui vivent pour Christ et en qui Christ vit.

2.5 SENTIR OU SAVOIR
Il y a un autre danger qui menace les âmes hésitantes: fonder la certitude de leur salut sur leurs sentiments. Si vous dites “je suis sauvé parce que je sens que je le suis” vous êtes sur le bon chemin pour dire demain: “je suis perdu parce que je ne me sens pas sauvé”.
Faut-il encore insister sur le fait que rien en nous même ne peut être le fondement de notre paix, de notre joie, ni de notre salut. Si votre certitude est basée sur vos sentiments elle suivra la courbe fluctuante de vos sentiments: vous monterez aux cieux et vous descendrez aux abîmes avant que vous ne criiez à l’Eternel qui seul est la réponse durable à votre besoin de paix et de repos. Lui seul donne le repos de l’âme (Mt 11.28-29) Peut-être, comme David dans le Psaume 62 commencerez vous à dire:
Sur Dieu seul mon âme se repose paisiblement; de lui vient mon salut. Lui seul est mon rocher et mon salut, ma haute retraite; je ne serai pas beaucoup ébranlé” (v 1-2) avant de tout lui remettre avec confiance et de pouvoir dire: “Mais toi, mon âme, repose-toi paisiblement sur Dieu; car mon attente est en lui. Lui seul est mon rocher et mon salut, ma haute retraite: je ne serai pas ébranlé. Sur Dieu seul reposent mon salut et ma gloire; le rocher de ma force, mon refuge est en Dieu”. (v 5-7)

Quelqu’un a écrit: “il est bon d’en avoir fini avec nous-mêmes pour n’avoir affaire plus qu’à Jésus-Christ. Si vous pouvez dire en vérité “misérable homme que je suis” vous en savez assez sur vous même pour tirer un trait définitif sur tout ce que vous êtes et pour fixer définitivement votre regard sur Celui qui est parfait et qui a accomplit une oeuvre parfaite, répondant parfaitement à toutes les exigences divines et à tous vos besoins.

Il y a un contraste saisissant entre l’unique emploi du verbe sentir (dans le NT) et les nombreux emplois du verbe SAVOIR. Prenons quelques exemples:

Jc 4.9: SENTEZ vos misères et menez deuil et pleurez ... humiliez vous devant le Seigneur et il vous élèvera.
Jn 6.69: Nous CROYONS et nous SAVONS que tu es le Saint de Dieu
1 Jn 5.13: Je vous ai écrit ces choses afin que vous SACHIEZ que vous avez la vie éternelle vous qui CROYEZ au nom du Fils de Dieu.
Dans ces 2 derniers versets nous trouvons l’association des deux verbes CROIRE et SAVOIR. Il y a deux manières de s’approcher de Dieu:
- La mauvaise manière: on veut savoir et après on veut bien croire. En s’exprimant d’une autre manière je dirai que l’on veut filtrer la révélation divine au crible de notre raison et de notre logique dégénérées. A un moment ou à un autre il y a obligatoirement un barrage: Le monde, par la sagesse n’a pas connu Dieu aussi il a plu à Dieu, par la folie de la prédication de sauver ceux qui croient (Cf 1 Co 1.21)
Ainsi la foi précède le salut, la foi précède la connaissance (Ce qui n’est pas en contradiction avec Rm 10.14-17)
- La bonne manière: On croit et après on sait.
Certes, dans cette approche, l’homme naturel n’a pas de place, ni dans son essence ni dans ses oeuvres: la porte qui mène au salut est trop étroite pour que nous emmenions nos bagages (oeuvres) et elle est trop basse pour que nous entrions la tête haute (nature orgueilleuse). Je ne puis donc rien faire pour mon salut ?

Oui vous pouvez faire quelque chose: accepter que vous ne pouvez rien faire et jeter un regard de foi vers Celui qui a tout fait. Que faisaient les Israélites piqués par les serpents ? (Nb 21)
Le salut n’était pas de s’agiter, le salut n’était pas de ne rien faire, le salut était de seulement regarder au serpent élevé sur la perche: “et il arrivait que, lorsqu’un serpent avait mordu un homme, et qu’il regardait le serpent d’airain, il vivait. “ (v 9) Le Nouveau Testament complètera: “Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que le fils de l’homme soit élevé , afin que quiconque CROIT en lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle.” Jn 3.15.

Oui, croire pour être sauvé,
croire pour savoir qu’on est sauvé
et non pas savoir pour croire
ni sentir pour savoir.

2.6 LA DOCTRINE DE LA PERSEVERANCE (extraits du livre “ils ne périront jamais)

Quand je parle de la doctrine de la persévérance, je veux dire ceci: Je crois que la Bible enseigne que les vrais chrétiens persévéreront dans leur foi jusqu’à la fin de leur vie. Ils ne périront jamais. Ils ne seront jamais perdus. Ils ne seront jamais rejetés. Une fois en Christ ils y resteront à jamais.

Une fois devenus des enfants de Dieu par l’adoption et par la grâce, ils ne cesseront jamais d’être ses enfants pour redevenir des enfants du diable. Une fois doués de la grâce de l’Esprit Saint, cette grâce ne leur sera jamais ôtée.
Une fois pardonnés, ils ne seront jamais dépossédés de leur pardon. Une fois unis au Christ par la foi vivante, leur union ne sera jamais rompue. Une fois appelés par Dieu sur le chemin étroit qui mène à la vie, il ne leur sera jamais permis d’aller en enfer.

Bref, chaque homme, chaque femme et chaque enfant qui reçoit sur terre la grâce du salut, recevra aussi, tôt ou tard, la gloire éternelle. Chaque âme, une fois justifiée et lavée dans le sang de Christ, est assurée de se trouver ... en sûreté parfaite à la droite de Dieu.
La doctrine de la persévérance peut être résumée dans les termes suivants:

Ceux qui sont dotés par Dieu d’un avantage si excellent, sont appelés selon la volonté divine par son Esprit qui accomplit son œuvre en temps voulu; ceux-ci, par la grâce de Dieu, obéissent à son appel, reçoivent la justification et deviennent les enfants de Dieu par l’adoption. Ils sont transformés en l’image de son Fils unique, Jésus-Christ et marchent pieusement dans les bonnes œuvres. Enfin, par la miséricorde de Dieu, ils atteignent la félicité éternelle.
Oui, tous les rachetés mais seuls les rachetés persévèreront dans leur foi et dans leur vie chrétienne, au travers des épreuves, des doutes, des faiblesses et des chutes. Les autres tomberont en chemin.


3 INCERTITUDE DU SALUT ?

31.1UN EVANGILE DIFFERENT QUI N’EN EST PAS UN AUTRE (Gal 1.7)
Il n’y a pas 2 évangiles, il n’y a pas 2 “bonnes nouvelles”, il n’y a pas 2 “beaux messages”, il n’y a qu’un message biblique qui satisfait tout à la fois, d’une part, les exigences et le coeur de Dieu, d’autre part, les besoins et le coeur de l’homme. Il est donc essentiel de connaître l’unique message de Dieu. Il nous est révélé par la bouche même de notre Seigneur (cf Luc 4.18) et par ceux qu’il a choisis pour nous transmettre sa Parole. (Ga 1.11-12)

Sur la base de versets si chers à notre coeur et à notre foi, imaginons un instant, ce nouvel “évangile”, cette étonnante “bonne nouvelle” qui inclut la possibilité de perdre le salut; quelques exemples suffiront:
Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse normalement pas mais qu’il ait de bonnes chances d’avoir la vie éternelle. (cf Jean 3.16)
Qui croit au Fils a quelques chances d’avoir la vie éternelle (cf Jean 3.36)
Mais ces choses sont écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez une possibilité d’arriver à la vie par son nom. (Jn 21.31)
Je vous écris ces choses pour que vous sachiez que vous risquez d’avoir la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu (1 Jn 5.13)
Mes brebis écoutent ma voix, et moi je les connais et elles me suivent, et moi je leur donne une éventualité d’avoir la vie éternelle, et elles ne périront peut être jamais, et personne ne les ravira de ma main. (Ce qui n’exclut pas qu’elle puisse s’en aller toutes seules) Mon Père qui me les a données est plus grand que tous, et presque personne -sauf, bien entendu, le diable et ses hordes innombrables de démons- ne peut les ravir de la main de mon Père. (Jn 10.27-29)
Que votre coeur ne soit pas trop troublé; vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père il y a plusieurs demeures; s’il en était autrement je vous l’eusse dit car je vais préparer une place à quelques uns parmi vous. Et si je m’en vais et que je prépare ces quelques places, je reviendrai et je prendrai auprès de moi uniquement ceux qui ont été fidèles; afin que là où moi je suis, certains parmi ceux qui croient en moi y soient aussi.... Moi je suis le chemin, et la vérité et la vie, nul ne vient au Père que par moi et par une marche sans manquement. (Jn 14.1-6)
Arrêtons là cet affligeant tableau, ce n’est pas seulement un évangile dénaturé, ce n’est plus du tout l’évangile. Aucune brebis du Seigneur ne reconnaît là, la voix connue, la voix aimée, la voix du Bon Berger.

3.2 LES VERSETS DIFFICILES
Même si on a la certitude de son salut on peut être troublé, un jour ou l'autre, par le nombre important de versets qui semblent impliquer la perte du salut. On peut, certes, les éliminer un à un en disant qu’ils ne correspondent pas à des versets clairs comme Jean 3.16 mais, au bout d’un moment, on risque d’être mal à l’aise dans sa conscience et d’être amené à se poser honnêtement la question: Est-ce que j’ai une interprétation droite de l’Écriture ou bien, contre toute évidence, cherche-je à justifier une doctrine chérie et sécurisante ?

Il est capital de bien poser les problèmes, il est important de parler des problèmes et de ne pas les refouler dans notre subconscient ce qui risquera bien souvent de déboucher sur une crise spirituelle importante, voire sur une dépression psychique. Je ne puis pas dans le cadre de cette rencontre considérer l’ensemble des versets qui semblent impliquer la perte du salut, et cela d’autant moins qu’un livre intitulé LES CROYANTS PEUVENT-ILS PERDRE LE SALUT ? va bientôt être édité par BPC et il le fait d’une façon exhaustive. Mais je voudrais considérer simplement 2 épîtres, choisies pour les raisons suivantes:

- Épître aux Hébreux: parce qu’elle contient les 2 passages les plus souvent cités pour soutenir la thèse qu’un croyant peut perdre son salut
- Épître de Jude: parce qu’elle est courte et qu’on peut cerner facilement l’enseignement donné.

Permettez-moi, encore une fois, de revenir à des considérations générales, et à des principes clairs de l’Écriture.
Nous pouvons constater que les épîtres, bien qu’adressées à des croyants, font mention souvent de ceux qui portent le nom de chrétiens et qui ne le sont pas.
Ainsi, même si les exhortations sont souvent données à tous les professants (ayant la vie ou n’ayant pas la vie) elles n’ont de valeur pratique que pour ceux qui ont la vie de Dieu: Notre existence ici bas permet la manifestation de ce que nous sommes:la valeur d’un arbre fruitier se montre par la quantité et la qualité du fruit porté. Les obstacles, les difficultés, les contrariétés, les maladies sont différents aspects de l’épreuve de l’homme; Elles permettent, d’une façon générale, même si elles peuvent paraître - pour celui qui a la vie ou pour celui qui ne l’a pas - trop dures ou trop longues, de mettre en évidence, la foi ou l’absence de foi. Le chrétien né de nouveau peut pécher, tomber, se traîner lamentablement mais il termine toujours la course.
Avec le langage imagé du récit d’Actes 27 je dirais : “Et le reste, les uns sur des planches, et les autres sur quelques débris du navire. Et ainsi il arriva que TOUS parvinrent à terre sains et saufs.” (v44) Le chrétien qui n’a pas la vie s’arrête généralement avant et, de toute façon, il n’entrera pas au banquet des noces, et si même il allait jusqu’à entrer, il y aura un moment où sa nudité spirituelle apparaîtra aux yeux de tous: il n’a pas l’habit de noces, il n’a pas lavé sa robe dans le sang de l’Agneau: les ténèbres de dehors lui sont réservées pour l’éternité.(Mt 22.11-13)

Lorsque l’évangile est annoncé il y a trois attitudes possibles:

1 Refus, par opposition ou par indifférence = incrédulité.
2 Acceptation par bonne volonté, par mimétisme, par conviction intellectuelle, par intérêt particulier, par hypocrisie = foi de profession sans véritable conversion, sans repentance ni foi du coeur, sans nouvelle naissance.
3 Acceptation du coeur = nouvelle naissance, conversion.
Les catégories 2 et 3 regroupent tous les chrétiens de profession, tous ceux qui se réclament de Jésus Christ, toute la masse des baptisés. Pour donner quelques expressions du Nouveau Testament je dirais que la catégorie 2 contient des “truies lavées”, des gens qui “ne croient que pour un temps” et, à un moment ou à un autre, la Parole du Seigneur s’accomplira: “Tout arbre que mon père céleste n’a pas planté sera déraciné.” Dans la catégorie 3, nous trouvons les brebis du Seigneur Jésus dont il est dit que nul ne peut les ravir de la main du bon Berger.

3.2.1 CONSIDERATION DE L’EPITRE AUX HEBREUX (En partie d’après le livre de JGF)

Les premières personnes qui, après la venue (ou la descente) du Saint Esprit à la Pentecôte, vinrent à la foi en Jésus Christ, étaient des Juifs. Les assemblées en Judée étaient constituées presque exclusivement de Juifs. Ces Juifs entrés dans le christianisme, étaient persuadés qu’ils devaient encore se conformer aux ordonnances de la loi de Moïse. Par exemple, Pierre n’avait pas voulu en aucune manière manger un animal impur ou entrer dans la maison d’un païen.
Ces Juifs considéraient encore le temple comme un lieu saint, faisaient des voeux, se soumettaient à des rites de purification, pratiquaient encore la circoncision. Lorsque l’apôtre Paul, avec Barnabas, apportèrent l’évangile en Asie, il se forma là des assemblées dans lesquelles les païens convertis représentaient une majorité. Avec la prédication de l’évangile, il ne leur fut rien dit des ordonnances de la loi, rien au sujet d’un lieu saint, ou de la circoncision.
Ainsi, il y avait deux sortes de chrétiens avec des manières de vivre différentes, mais cependant avec le même contenu de foi : la justification par la seule foi en Jésus Christ. Cet état de choses a bien amené des occasions de contestation, car les Juifs convertis, dans leur zèle pour la loi, voulaient imposer les obligations de la loi aux convertis des nations. Quelques-uns allèrent même jusqu’à dire que, sans l’observation de la loi, il n’y avait pas de justification, ce qui en pratique, était l’anéantissement de l’évangile. A cause de ces différends, une grande réunion fut convoquée à Jérusalem. Deux choses y furent clairement établies
1 que la justification résulte seulement et uniquement de la foi en Jésus Christ,
2 que les Juifs ne devaient pas mettre sur les disciples des nations le joug de l’observance des coutumes de la loi.
Ainsi les motifs ayant donné lieu à la rédaction de cette épître étaient les suivants. Les Juifs convertis étaient persécutés par leurs compatriotes, leurs biens confisqués et leur vie menacée. Un retour au judaïsme aurait signifié la fin des persécutions.
Combien cela était tentant pour tous ceux qui étaient encore liés avec la tradition juive quant à leur façon de vivre ! L’auteur explique que ceci équivalait à un reniement du Seigneur Jésus, pour lequel il n’y aurait pas de retour possible. Il leur décrit l’immense différence entre la période de la loi, avec le service dans le tabernacle, et l’oeuvre rédemptrice du Seigneur Jésus, base de la foi chrétienne.

Il fait passer, devant leur regard spirituel, l’excellence de la personne de Christ, la nuée de témoins du temps passé, qui ne regardaient pas aux choses visibles pour s’y attacher, mais plutôt saisissaient les réalités de la foi. Il place ces exemples devant les yeux des Hébreux et les appelle à redresser les mains lassées et les genoux défaillants et les avertit solennellement des conséquences éternelles d’un abandon de la foi chrétienne et d’un retour au judaïsme.

Nous considèrerons uniquement les chapitres 6 et 10 qui contiennent 2 expressions qui ont troublé bien des croyants:

- Il est impossible que ... ceux qui sont tombés soient renouvelés encore à la repentance. (6.4)
- Si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifices pour les péchés, mais une certaine attente terrible de jugement (10.26)

HEBREU 6
“Il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, et qui ont goûté du don céleste, et qui sont devenus participants de l’Esprit Saint, et qui ont goûté la bonne parole de Dieu, et les miracles du siècle à venir, et qui sont tombés, soient renouvelés encore à la repentance, crucifiant pour eux-mêmes le Fils de Dieu et l’exposant à l’opprobre (Héb. 6. 4-6).

* Professants n’ayant pas la vie de Dieu
Qui sont les personnes décrites dans les v 4 à 6? Des professants chrétiens ? Certes! Des enfants de Dieu ? Non point! En effet il n’est pas dit: Il est impossible que les personnes nées de nouveau ... et qui sont tombées soient renouvelées à repentance”, les expressions qui les décrivent n’imposent pas la possession de la vie de Dieu. Considérons-les de plus près:
a) “... qui ont été une fois éclairés” L’apôtre Jean témoigne que “la vraie lumière était celle, qui, venant dans le monde, éclaire tout homme”. Tous ceux qui ont entendu l’évangile de Jésus Christ ont été, par là, éclairés. Ils ne peuvent plus se dire ignorants. La prédication de l’évangile a en particulier illuminé le monde occidental qui se trouvait dans l’obscurité du paganisme. Est-ce pour autant que tous ceux qui ont été ainsi éclairés se sont réellement convertis ? Malheureusement non.

b) “... qui ont goûté du don céleste” Il y a une différence entre goûter et manger. Goûter n’est qu’une expérience extérieure et superficielle ; manger signifie au contraire réellement se nourrir, et implique une action intérieure plus profonde. Jérémie a mangé les paroles de Dieu. Ézéchiel et Jean devaient prendre chacun un livre et le manger. C’est autre chose que seulement goûter ou examiner. Jésus Christ dit : “Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement”. Ceci exclut, au passage, toute pensée de perdition.

c) “... qui sont devenus participants de l’Esprit Saint”. Ceci ne signifie pas que l’Esprit Saint ait fait son habitation en eux, après qu’ils soient venus à la foi. Le mot traduit par “participants” est le même qu’en Luc 5. 7 : “Ils firent signe à leurs compagnons”. Ces hommes étaient devenus participants de l’Esprit Saint dans la mesure où ils avaient collaboré avec l’Esprit Saint. A juste titre l’auteur de l’épître aux Hébreux n’emploie pas des expressions comme : “scellé du Saint Esprit”, “oint de l’Esprit Saint”. Balaam était dans ce sens-là, un “participant” et un “compagnon” de l’Esprit de Dieu, lorsqu’il prononça ses prophéties sur Israël. Le roi Saül a prophétisé par l’Esprit parmi les prophètes, Judas a chassé les démons par l’Esprit de Dieu, avec les douze. Or tous les trois firent cela, sans être nés de nouveau.

d) “... qui ont goûté la bonne parole de Dieu”. Quelqu’un peut être attiré par l’excellence des enseignements de la foi chrétienne. Ses sentiments peuvent être touchés, sans qu’il en résulte une nouvelle naissance. Telle est une des leçons de la parabole du semeur.

e) “... qui ont goûté les miracles du siècle à venir”. La prédication de l’évangile était accompagnée de signes et de miracles. Dans un temps futur, il en sera de même, et c’est pour cela qu’ils sont appelés les “miracles du siècle à venir”. Mais, nous l’avons déjà vu, la foi liée aux miracles n’est pas la foi qui sauve. Il y aura même des personnes qui auront fait elles-mêmes des miracles et chassé des démons au nom de Jésus, mais desquelles le Seigneur devra dire : “Je ne vous ai jamais connues”.

* Il y a deux sortes de professants (v 7-8)
Quelqu’un pourrait donc avoir joui de ces cinq privilèges et cependant ne pas être un enfant de Dieu, comme le montrent les versets 7 à10 :
“Dieu fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et envoie sa pluie sur les justes et les injustes.” (Mt 5.45) mais les semences vont montrer leur nature profondes:
D’un coté, là où il y a eu une terre labourée et une bonne graine semée, il y a “des herbes utiles”,
de l’autre, là où le sol est inculte et où il n’y a que “la mauvaise graine naturelle”, il y a obligatoirement “des épines et des chardons”
Les deux terrains recevaient la même pluie, mais il n’y avait pas la même semence dans le sol et la plante va manifester la nature de la graine.

* Professants ayant la vie de Dieu
En contraste avec les professants sans vie des versets 4 à 6, nous trouvons une autre classe de personnes introduites par la particule MAIS du verset 9. Alors tout change; nous laissons le flou et le doute, pour entrer sur le terrain des promesses et des certitudes
- Certitudes
“Mais nous sommes persuadés, en ce qui vous concerne, bien aimés, de choses meilleures et qui tiennent au salut, quoique nous parlions ainsi”. C’est un peu comme si l’auteur disait: “oui, pour vous qui appartenez réellement à Jésus Christ, je désire maintenant vous parler de ce “salut éternel” que j’ai mentionné un peu plus haut”:
Les expressions sont fortes:
- Persuadés (v9)
- choses meilleures (v9)
- Pleine assurance de l’espérance jusqu’au bout (v11)
- ferme consolation (v18)
- Une espérance “comme une ancre de l’âme, sûre et ferme” (v19)
- Promesses
Oui vos certitudes sont fondées sur:
- Un Dieu de promesse (v13 et 17)
- Un Dieu qui ne change pas (v17: l’immutabilité de son conseil)
- Un Dieu qui ne ment pas (v18: 2 chose immuables dans lesquels il était impossible que Dieu mentît)
- Persévérance
Le croyant a besoin d’exhortations:
- Soyez diligents (v11)
- Ne soyez pas paresseux (v12)
- Imitez ceux qui ont été fidèles (v12)
- Manifestez les vertus fondamentales chrétiennes: La foi (v12), l’espérance (v11), l’amour (v10) sans oublier les oeuvres (v10)
Hébreux 10

Le début du chapitre présente, d’une manière claire et puissante, le contraste entre ce qu’apportait la loi et ce qu’apporte Christ:
- La loi avait l’ombre des choses et non point l’image (v1) mais Christ est non seulement la pleine réalisation des ombres, des types, mais il est l’image même du Dieu invisible.
- Il y avait des sacrifices répétés qui n’ôtaient jamais les péchés (v3-4) mais Christ a offert un seul sacrifice qui rend parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés. (v 10 à 14)
- Les uns étaient debouts(v11) , Jésus Christ est assis car l’oeuvre est achevée (v12)
- La loi était écrite sur des pierres, mais maintenant elle est écrite dans le coeur des croyants (v16)
L’enfant de Dieu a maintenant affaire au Dieu qui n’oublie pas toute oeuvre d’amour faite pour lui (Hb 6.10) mais qui “oublie ses péchés” (v17)
A partir du v 19 nous avons une conséquence des versets qui précèdent et nous allons retrouver les 2 catégories de professants: ceux qui ont la vie et ceux qui ne l’ont pas

* Professants ayant la vie
Ils sont appelés frères (v 19) et ils ont non plus une interdiction (comme sous la loi) non pas même une semi liberté mais une pleine liberté... pour rester dehors ? non pour ENTRER DANS LES LIEUX SAINTS.
Comment cela est-il possible? A cause du sang précieux de Christ versé sur la croix! Oui, le croyant n’a pas seulement UN chemin ouvert mais il connaît LE chemin, le seul chemin (Jn 14.6); il n’est pas ancien mais nouveau, il n’est pas mort mais vivant. Le fondement en est l’oeuvre de Jésus Christ (v20) et son office sacerdotal (v21)
Alors ne restons pas en arrière: APPROCHONS-NOUS.
- Caractéristiques des enfants de Dieu:
- Le coeur vrai (v22)
- Les coeurs purifiés d’une mauvaise conscience (-> les “pieds” de Jn 13)
- Le corps lavé d’eau pure (Jn 13)
- Certitudes
- Celui qui a promis est fidèle (v23)
- On peut s’approcher de Dieu en pleine assurance de foi (v22)
- Nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour la perdition mais de ceus qui croient pour la conservation de l’âme (v39) or la foi est l’assurance (ferme conviction, des choses qu’on espère ...(11.1)
- Persévérance
- Retenons la confession de notre espérance sans chanceler (v23)
- Prenons-garde pour nous exciter à l’amour et aux bonnes oeuvres (v24)
- N’abandonnons pas le rassemblement chrétien (v25)
- Nous exhortant et cela d’autant plus que nous voyons le jour arriver (v25)
- Ne rejetez pas loin votre confiance qui a une grande récompense (v35)
- vous avez besoin de patience afin que, ayant fait la volonté de Dieu, vous receviez les choses promises (v36)
* Professants n’ayant pas la vie (v 26-31)
“Car si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une certaine attente terrible de jugement et l’ardeur d’un feu qui va dévorer les adversaires. Si quelqu’un a méprisé la loi de Moïse, il meurt sans miséricorde sur la déposition de deux ou de trois témoins : d’une punition combien plus sévère pensez-vous que sera jugé digne celui qui a foulé aux pieds le Fils de Dieu, et qui a estimé profane le sang de l’alliance par lequel il avait été sanctifié, et qui a outragé l’Esprit de grâce ?”.
Nous retrouvons toujours les mêmes caractéristiques de ces “nuées sans eaux”:
- Ils ont reçu la connaissance de la vérité (cf 2 P 2.20)
- Ils pèchent volontairement (v26)
- Ils abandonnent les rassemblements chrétiens pour retourner au culte judaïque (v25) (aux faibles et misérables éléments auxquels vous voulez derechef être asservis: Ga 4.9-11)
En effet si, l’ayant connu, on ne veut plus Christ et son sacrifice, il ne reste plus qu’une “attente terrible de jugement” (v27) car Lui seul, en vertu de son oeuvre, peut nous arracher au juste jugement de Dieu (Jn 3.18,36; 5.24). Il s’agit d’une apostasie c’est:
- Fouler aux pieds le Fils de Dieu (Personne de Jésus Christ)
- Estimer profane le sang de l’alliance (Oeuvre de Jésus Christ)
- Outrager l’Esprit de grâce (v29) (Blasphème contre l’Esprit)

Il ne reste alors que:
- l’attente terrible du jugement (v27)
- l’ardeur d’un feu qui va dévorer les adversaires (v27)
- la vengeance du Seigneur (v30)
- le fait terrible de tomber entre les mains du Dieu vivant, que l’on a méprisé (v31)


3.2.2 CONSIDERATION DE L’EPITRE DE JUDE

Le contexte est clairement défini dans le verset 3. L’apôtre voulait justement parler avec ses frères de “leur commun salut”, de ce salut éternel si merveilleux,lorsqu’il s’est trouvé dans l’obligation de leur écrire afin de les encourager à combattre pour la saine doctrine chrétienne.

Quel était donc le problème urgent qui se posait à lui ? Certains hommes inconvertis s’étaient glissés parmi les fidèles, des hommes faisant donc profession de christianisme, et cela est d’autant plus évident qu’ils sont présentés comme reniant “notre seul Maître et Seigneur Jésus Christ”.

On ne peut que renier ce que l’on a cru, ou plus exactement dans notre cas, on ne peut renier que ce que l’on a professé croire. Cette épître est donc bien propre à nous apporter la confirmation ou l’infirmation de ce que j’ai présenté jusqu’à présent.
Deux groupes sont clairement identifiés:

* Professants n’ayant pas la vie de Dieu

La description de tels personnages, qui s’étaient glissés parmi les enfants de Dieu, est faite de façon extraordinaire dans cette épître. Voici leur profil:

- Ils changent la grâce de Dieu en dissolution (v.4).
- Ils renient notre seul maître et Seigneur Jésus Christ (v.4).
- Ces rêveurs souillent la chair (v.8).
- Ils méprisent la domination (v.8).
- Ils injurient les dignités (v.8).
- Ils se corrompent dans tout ce qu’ils comprennent naturellement comme des bêtes sans raison (v.8).
- Ils sont des taches dans les agapes fraternelles (v.12).
- Ils se repaissent eux-mêmes (v.12).
- Ce sont des nuées sans eau, emportées par les vents (v.12).
- Des arbres d’automne sans fruit, deux fois morts, déracinés (v.12).
- Des vagues impétueuses de la mer, jetant l’écume de leurs infamies (v.13).
- Des étoiles errantes, à qui l’obscurité des ténèbres est réservée pour toujours (v.13).
- Ils sont des murmurateurs se plaignant de leur sort (v.16).
- Ils marchent selon leur propre convoitise (v.16).
- Ils prononcent d’orgueilleux discours (v. 16).
- Ils admirent les hommes en vue de leur propre profit (v.16).
- Des moqueurs qui marchent selon leur propre convoitise d’impiété (v.18).
- Ils se séparent d’eux-mêmes (v.19).
- Ce sont des hommes naturels n’ayant pas l’esprit (v.19).


* Professants ayant la vie de Dieu
Dès le début ils sont définis comme des
- appelés, bien-aimés en Dieu le Père et conservés en Jésus Christ,(v1)
- Bien aimés participant au même salut que l’apôtre (v3)
- Ayant un seul Maître et Seigneur: Jésus Christ (v4)
Mais après la terrible description des faux chrétiens ils sont présentés en contraste avec eux: (Même chose en 2 Timothée: “Mais toi tu as compris...” (3.10),”Mais toi demeure ...” (3.14), “Mais toi sois sobre ...”(4.5)
- Mais vous, biens-aimés (v17)
- Mais vous, bien-aimés (v20)

* La doctrine de la persévérance
pour de tels, il y a des exhortations précises:
- Ils doivent combattre pour la foi une fois enseignée aux saints (v3)
- Ils doivent s’édifier sur leur très sainte foi (v20)
- Ils doivent prier par le Saint Esprit (v20)
- Ils doivent se conserver dans l’amour de Dieu (v20)
- Ils doivent attendre la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ (v21)
et tout cela non pas pour aller peut-être en enfer mais pour “la vie éternelle”. (v21)

Oui pour eux et pour eux seuls est toute la certitude des versets 24 et 25: Ils connaissent le Dieu qui a le pouvoir de les garder, sans qu’ils bronchent et de les placer irréprochables devant sa gloire, avec abondance de joie. Alors plus rien ne peut retenir la légitime louange des élus de Dieu: Au seul Dieu, notre Sauveur, par notre Seigneur Jésus Christ, gloire, majesté, force et pouvoir, dès avant tout siècle, et maintenant et pour tous les siècles ! Amen. P.O


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marchent selon leur propre convoitise (v.16).
- Ils prononcent d’orgueilleux discours (v. 16).
- Ils admirent les hommes en vue de leur propre profit (v.16).
- Des moqueurs qui marchent selon leur propre convoitise d’impiété (v.18).
- Ils se séparent d’eux-mêmes (v.19).
- Ce sont des hommes naturels n’ayant pas l’esprit (v.19).

* Professants ayant la vie de Dieu
Dès le début ils sont définis comme des
- appelés, bien-aimés en Dieu le Père et conservés en Jésus Christ,(v1)
- Bien aimés participant au même salut que l’apôtre (v3)
- Ayant un seul Maître et Seigneur: Jésus Christ (v4)
Mais après la terrible description des faux chrétiens ils sont présentés en contraste avec eux: (Même chose en 2 Timothée: “Mais toi tu as compris...” (3.10),”Mais toi demeure ...” (3.14), “Mais toi sois sobre ...”(4.5)
- Mais vous, biens-aimés (v17)
- Mais vous, bien-aimés (v20)

* La doctrine de la persévérance
pour de tels, il y a des exhortations précises:
- Ils doivent combattre pour la foi une fois enseignée aux saints (v3)
- Ils doivent s’édifier sur leur très sainte foi (v20)
- Ils doivent prier par le Saint Esprit (v20)
- Ils doivent se conserver dans l’amour de Dieu (v20)
- Ils doivent attendre la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ (v21)
et tout cela non pas pour aller peut-être en enfer mais pour “la vie éternelle”. (v21)

Oui pour eux et pour eux seuls est toute la certitude des versets 24 et 25: Ils connaissent le Dieu qui a le pouvoir de les garder, sans qu’ils bronchent et de les placer irréprochables devant sa gloire, avec abondance de joie. Alors plus rien ne peut retenir la légitime louange des élus de Dieu: Au seul Dieu, notre Sauveur, par notre Seigneur Jésus Christ, gloire, majesté, force et pouvoir, dès avant tout siècle, et maintenant et pour tous les siècles ! Amen. P.O


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