Le combat contre le dragon dans le Perlesvaus : extraits

 

(voûte du palais du Bargello, Florence)

 

Le motif littéraire du combat contre un dragon ou un être monstrueux menaçant une jeune fille date de l'Antiquité (Persée, Hercule...). Il acquiert une dimension chrétienne et hagiographique avec Jacques de Voragine, qui, dans La légende dorée, met en scène le combat de Saint-Georges contre le dragon. L'auteur du Perlesvaus se souvient de cette légende lorsqu'il décrit l'affrontement entre Perlesvaus et le Chevalier Au Dragon Ardent, dont voici quelques extraits :

 

 

Perlesvaus voit le Chevalier au Dragon Ardent :

 

            « Il l’esgarda a merveille por ce que il le voit si grant ; car onques mes n’avoit veü home de si grant corssage. Il vit l’escu a son col, qui molt estoit granz et noirs et hisdex. Il voit la teste del dragon enmi, qui gitoit feu et flanbe a grant esploit, si laide et si orrible que tote la chanpaige en put. »

                                   (Perlesvaus, édition Nitze-Atkinson, p. 251)

 

Perlesvaus vainct le Chevalier au Dragon Ardent :

           

            « Perlesvaus voit la teste del dragon grant et large et orrible. Il l’avise de s’espee, si li bote la dedenz eu palés au plus droit que il puet. Et la teste del dragon giete un si grant cri que tote la chanpaige et la forest en retenti dusq’a .ii. liues galesches. La teste du dragon se torne devers son saignor par grant aïr, si l’art et broïst tot en poudre, et la teste del dragon s’en part autresi comme foudre. »

                                   (Perlesvaus, édition Nitze-Atkinson, p. 253)

 

 

Dans cet extrait, le dragon n’est que la « partie » d’un chevalier, il s’agit de la tête fichée sur le bouclier.

 

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