OPETH

Si en premier lieu ce combo faisait fuir tous les métalleux, le temps lui a donné raison de continuer dans sa voie, mélangeant parties brutales avec des atmosphères acoustiques et mélodiques et surtout créant des morceaux d'une longueur phénoménale pour ce style de musique… OPETH continue d'innover avec son 5ème opus "Blackwater park", et c'est Peter Lindgren (guitares) qui répond aux questions :

Ce premier album s'appelle "Blackwater park" et fait allusion à un groupe des années 70 qui portait ce même nom (rassurez-vous on n'était pas au courant, mais comme c'était marqué dans la bio et bien on a posé la question tiens !)…

Ce titre symbolise parfaitement l'atmosphère et la musique, l'ambiance, de ce nouvel album, c'est important de le dire en premier lieu. Quand j'ai entendu ce titre cela a tout de suite collé et un groupe obscur du même nom a sorti un seul album en 1971 je crois… Cela n'a rien à voir avec un quelconque hommage…

Ce qui surprend c'est d'apprendre que votre producteur pour ce nouveau disque est Steve Wilson (PORCUPINE TREE…)…

C'est une histoire marrante, en fait il y a ce journaliste du magazine Hard n' Heavy, Olivier, qui a filé notre album "Still life" à Steve Wilson lors d'une interview, il savait que nous voulions travailler avec lui. Steve a fait un e-mail à Mikael notre chanteur / guitariste pour lui dire qu'il avait apprécié le cd, et ensuite nous nous sommes tous rencontré à Londres afin de parler d'une éventuelle collaboration entre nous. Steve n'a pas produit la totalité de l'album, il a été présent 12 jours et a bossé sur les lignes de chant et solos de guitare.

Travailler avec lui, signifie t-il que vous n'étiez pas satisfait du travail de Fredrik Nordstrom ?

Non, pas du tout. En fait quand nous utilisons un ingénieur c'est pour qu'il nous fasse le son. Nous nous occupons nous mêmes de la production des albums. Cette fois-ci nous allions le faire nous même comme c'était prévu au début, mais nous avons eu cette opportunité, en fait il nous a remplacé. Par exemple pour "Still life" nous nous sommes beaucoup débrouillés seuls, Fredrik n'était pas toujours présent dans le studio. Il mixe à la fin et c'est ce qu'il a fait cette fois-ci encore.

Est-ce que Steve n'a pas eu peur de vos parties violentes ?

Je pense qu'il était un peu nerveux mais aussi très excité à la fois. C'était une chose très différente de ce dont il a l'habitude de bosser. C'était une bonne expérience pour nous aussi, nous voulions qu'il amène des idées que nous n'avions pas eu.

Comment vous y prenez - vous pour composer de telles pièces ?

Et bien ce que nous avons toujours fait est de composer les bases en répétition et de laisser de la place pour l'expérimentation en studio. Cette fois-ci nous avions presque tout prévu à l'avance, et cela s'est révélé être aussi intéressant.

Et concernant les parties atmosphériques, les passages de piano, comment en tenez-vous compte ?

Je crois qu'avec le temps c'est devenu naturel. Au début du groupe, pour le premier album, cela faisait tout de même 3 ou 4 ans que nous jouions ensemble et nous savions de quoi était faite notre identité musicale. Il y avait aussi de la guitare acoustique, des parties mélodiques mélées avec d'autres parties Heavy, nous avons toujours fonctionné comme cela. C'est un peu notre "trademark", nous voulons conserver cette variété.

Oui, depuis le début vous êtes considéré comme des bêtes étranges, comment vois-tu de l'intérieur ce besoin de créer quelque chose de radicalement différent à ce qui est proposé en ce moment ?

Au début nous avons eu du mal car nous sommes tombés en plein milieu du "boom" black métal. Nous avions ce chant clair et ces guitares acoustiques alors que personne ne proposait cela… nous avons beaucoup été critiqués, c'est normal, dès que tu es différent on commence à te critiquer. Nous avons toujours continué à faire ainsi et je pense que c'est ce qui nous vaut le respect que les gens ont à présent pour nous. Quand ce nouvel album sortira, personne ne sera surpris d'entendre de la guitare acoustique, car tout le monde est maintenant au courant que nous faisons notre truc à nous.

Avez-vous quitté Peaceville ?

C'est un longue histoire aussi. En fait nous avions signé chez Peaceville pour 4 albums. Il faut savoir que Music For Nations détenait 50 % de Peaceville… Un jour ils ont décidé de ne plus travailler ensemble et c'est donc posée la question de qui allait s'occuper de nous… M.f.n avait la moitié du contrat et donc des droits, et finalement ils ont pris la décision de nous prendre chez eux. Nous avons donc le même contrat, cela ne fait pas de différence pour nous, mis à part que nos interlocuteurs travaillent pour Music For Nations, ils sont très professionnels et semblent s'intéresser à OPETH… nous ne sommes chez eux que depuis quelques mois…

Depuis 1995, vous en êtes à 5 albums studios, c'est pas dur de créer une musique aussi complète et d'avoir toujours autant d'inspiration pour sortir d'autres disques ?

Nous ne nous pressons pas pour faire un disque, c'est sûr que quand nous nous sentons prêts il nous faut réserver le studio, surtout que pour Fredman cela se joue 6 mois à l'avance… Pour l'instant nous n'allons pas boucler de studio, nous pensons donner des concerts, cela nous laisse du temps. Le but pour nous est de sortir de la musique que nous aimons, nous ne faisons pas cela pour les autres…

Ressens-tu des différences entre votre line-up actuel et celui qui a fait "Orchid" et "Morningrise" ?

Oui, je pense. OPETH a pendant longtemps été un trio avec Mikael, Anders et moi. Nous répétions beaucoup. Johan (basse) nous a ensuite rejoint, mais il a toujours été plus ou moins un musicien de session, il est devenu un membre permanent pour "Morningrise", il a toujours été intéressé par d'autres styles de musique… Le noyau dur est néanmoins toujours resté notre trio. Johan a donc monté son propre groupe et Anders est parti au Brésil, son pays d'origine, c'est donc devenu dur d'être dans le même groupe. Ensuite nous avons eu Martin Lopez (batterie, ex AMON AMARTH) et Martin Mendez (basse), et on peut dire que c'est l'idéal avec eux. Nous nous connaissons vraiment très bien et ce line-up est très bon.

Oui Martin a quitté AMON AMARTH pour OPETH…

Il jouait dans beaucoup de groupes à la fois, et c'est vrai qu'être dans OPETH demande beaucoup de temps. C'était pareil pour AMON AMARTH… Nous lui avons juste dit qu'il devait être disponible quand nous avions besoin de lui, nous ne lui avons pas demandé de quitter AMON AMARTH. Ce choix, c'est sa propre décision… il voyait se dessiner des problèmes d'emploi du temps.

AMON AMARTH est un groupe typique de death suédois…

Quand Martin est arrivé dans le groupe il jouait très vite et très techniquement, nous, nous voulions qu'il se calme un peu et qu'il nous fasse de belles parties lentes… il se plaignait de perdre la hargne et la dextérité par manque d'entrainement, c'est pour cela qu'il a à côté de OPETH un projet de grind - core dans lequel il peut jouer vite. Nous avions le choix entre plusieurs batteurs, mais il était le plus talentueux de tous.

Penses-tu que OPETH soit à présent plus technique que de par le passé ?

Chaque riff que nous jouons n'est pas dur à exécuter. Les mettre tous ensemble et se souvenir de leur ordre est un peu plus compliqué. Les 2 premiers albums contenaient beaucoup d'harmonies et de solos, les 3 derniers contiennent plus de gros riffs et des refrains… Certains points sont plus techniques, d'autres moins…

N'avez-vous jamais pensé à intégrer un musicien qui s'occuperait de toutes les parties atmosphériques grâce à un clavier ou qui pourrait jouer des instruments spéciaux ?

Non, car tous les groupes ont des claviéristes et des chanteuses féminines. Nous avons grandis avec la formation de base : basse / batterie / guitare et nous essayons d'explorer ces instruments avant tout. C'est aussi important de pouvoir jouer tous ces effets sur scène. Il est plus important pour nous de jouer la musique que nous aimons plutôt que d'essayer de faire comme tout le monde.

Site officiel OPETH : www.opeth.com

 

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