BLACKNESS

Les groupes français jouant du Thrash sont rares alors vous pensez bien que quand on en tient un qui vient de sortir un bon album on en profite pour l'interviewer !!

Pouvez-vous nous faire un résumé de votre parcours svp ?

Blackness a été créé début 94 par trois potes influencés par des groupes de thrash ( Kreator, Death Angel, Testament, Slayer...) ainsi que des groupes de death metal ( Vader, Monstrosity, Carcass...). Une première démo de 7 titres " Black Energy " est enregistrée fin 94, début 95. Il apparaît sur cette démo des ambiances de clavier, abandonnées ensuite pour revenir à un thrash plus épuré et plus bestial. En 1998, nous enregistrons la seconde démo " Live à l’Espace A. Camus " contenant 6 titres. Nous l’avons appelé ainsi puisque c’est grâce au personnel de cette salle que nous avons pu l’enregistrer à moindre frais. Ce n’est pas un vrai live, puisque les prises n’ont pas été faites pendant un show, mais les morceaux eux ont été enregistrés live, il n’y a eu aucune retouche ensuite. Nous dirons pour terminer que nous nous sommes inspirés du " Live Undead " de Slayer. Après avoir réalisé la seconde démo à moindre coût, nous avons pu réunir un budget plus important, ce qui nous a permis de monter à Lille, au L.B.Studio en Avril 99, et de réaliser " Crush...Unleash the beast ", notre premier album.

Comment vous-êtes vous retrouvés sur Thundering recs ?

Notre rencontre avec Laurent Bocquet de Thundering s’est opérée très simplement puisque nous avons démarché les labels avec une maquette de notre album. Le choix a été très facile puisque nous avons trouvé chez Thundering ce que nous attendions pour réaliser les projets de Blackness.

 Les 6 premiers titres de votre album ont été enregistrés par Stéphane Buriez…

Oui, nous sommes satisfaits de ce choix, nous étions à ce moment là à la recherche d’un studio qui serait capable de faire sonner nos compos sur disque selon notre goût. Nous avons rencontré au L.B.Studio plus qu’un ingénieur. Je pense que nous n’aurions pas pu trouver quelqu’un plus à l’écoute de notre musique et également meilleur conseiller. Cet engouement pour le LB Studio est dû au fait que la personne qui se trouve aux commandes ait déjà fait ses preuves. Personnellement je n’aimerais pas enregistrer dans un studio sans connaître les références de l’ingénieur. Pour notre part, savoir que Stéphane Buriez était derrière la table nous a permis de partir assez confiant, et c’est, je pense, la meilleure raison pour laquelle nous avons demandé à aller au LB Studio. Pour ce qui a été du déplacement à Lille, la difficulté était de s’organiser afin d’éviter les mauvaises surprises. Nous avons essayé d’anticiper les éventuelles galères que l’on aurait pu rencontrer, et dans l’ensemble nous nous en sommes bien sortis.

Les 3 autres morceaux de l'album ont été enregistrés avec une autre personne, n'avez vous pas eu peur en faisant cela que l'ambiance générale de l'album en souffre par un manque d'unité ?

Les 3 titres supplémentaires ont été enregistrés un an plus tard, car nous avons rencontré une difficulté dans notre parcours. En effet, il est très difficile de faire entrer un CD six titres en magasin, même si la durée était de 34 minutes. D’un point de vue commercial, il nous a été conseillé de rajouter des titres bonus. Nous n’avons pas pu retourner au L.B.Studio pour cause de planning. Nous avons alors décidé de nous approcher du son des titres enregistrés par Stéphane Buriez, ce qui n’a pas été facile. Je ne veux pas dire par là que nous y sommes arrivés, mais le résultat dans l’ensemble nous convient. Je pense que l’homogénéité de l’album n’a pas été cassée avec ces 3 nouveaux titres. Ils faut les écouter en sachant bien que ce sont des titres " bonus ". De plus, ces nouveaux morceaux nous ont permis de présenter notre nouveau guitariste, de montrer l’évolution du groupe un an après le passage au L.B.Studio et enfin d’en faire profiter les gens qui l’achèteront.

 Stéphane chante sur le morceau "Dark side…", comment cela s'est-il produit, je crois savoir que c'est la première fois qu'il fait cela avec un groupe qu'il enregistre…

Je pense que S.Buriez a accepté de donner sa voix à un de nos morceaux parce qu’il a vu que nous étions sincères,(ce résultat n’était pas du tout prémédité et encore moins dans un but commercial). Nous avons alors demandé un petit coup de voix au chanteur d’un groupe dont nous étions et sommes toujours admiratifs. Nous avons ainsi donné une bonne énergie au refrain de "  Dark side reigns in the flesh " et par la même occasion gardé un souvenir du chanteur d’un groupe que nous avons beaucoup aimé.

3 guitaristes sont mentionnés dans le livret, avec-vous un line-up à la MAIDEN ?

Nous avons tenu à présenter Sylvain RICCI, notre ancien guitariste, qui a joué sur les 6 titres enregistrés au L.B.Studio, puis Sylvain DE NICOLA, son remplaçant, qui a en effet pris la relève sur les 3 autres. Nous avons essayé de présenter ces deux guitaristes et le travail qu’ils ont fait sur cet album. Quant à Raph, il a joué sur tous les morceaux et il est d’ailleurs actuellement le principal compositeur de Blackness. Pour répondre à ta question, nous n’avons pas choisi la solution IRON MAIDEN, c’est simplement une de nos influences.

Pouvez-vous éclairer un peu plus les gens sur votre musique, comment la définir ?

Nous avons toujours évolué dans le milieu thrash. Nous savons aujourd’hui que les gens, pour la plupart, nous classent dans ce style. Nous aurons pourtant du mal à définir ce que nous faisons précisément. Je pense que nous jouons entre les règles du thrash des années 80 (Old School) et celles du Heavy Metal. Pour t’éclairer un peu plus, tu trouveras dans notre musique un chant assez gras proche du Death Metal sur des riffs et des solos qui, eux, s’orienteront plus vers le Thrash.

Et vos influences, quelles sont elles ?

Pour ce qui est des influences de Blackness, nous citerons encore une fois Iron Maiden ainsi que Kreator, Testament , Nuclear Assault. Quant aux groupes que l’on apprécie, on citera Vader, Monstrosity, Death, The Crown, Arch Enemy et Napalm Death pour ce putain de dernier album.

Votre avis sur la scène héxagonale ?

Nous pensons qu’il y a vraiment des putains de bons groupes en France et ce dans tous les styles de Metal. Mais le problème se pose au niveau des structures et on peut aussi remarquer un manque de personnes dévouées à ce style ( managers, public, organisateurs de concerts...).Il y a dix ans, nous avions Mutilated et franchement, si vous avez déjà eu une de leur démo entre les mains, vous serez alors certainement d’accord avec nous. Ecoutez le " Sexual depravity " du groupe de Grind français, Depraved, je pense qu’il ne vous décevra pas. On pourra encore citer dans le style Metal US, Ketchikan. Arrêtons donc de nous plaindre, il nous reste quand même quelques organismes de concerts ainsi que des fanzines pour aider nos groupes, qui sont loin d’avoir dit leur dernier mot.

 

Un dernier mot pour la route ?

Notre dernier mot est une phrase qui se trouve à l’intérieur du livret de l’album. Tout ça pour vous dire de l’acheter.

 

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