INFOS SECURITE ROUTIERE

Le journal de Route Plus Sûre
Numéro 7 - 25 Juillet 2002

 

Lettres à MM CHIRAC et RAFFARIN

France d'en  haut et

 France d'en bas

Nous avons un gouvernement confirmé par le 2ème tour des législatives. Fort bien, et nous souhaitons que celui-ci fasse mieux en ce qui concerne la sécurité routière que ses prédécesseurs de droite et de gauche. Il l'affirme et nous voulons le croire.
M. RAFFARIN garantit qu'il se mettra à l'écoute de la France d'en bas. Ecoutera-t-il les associations qui parlent au nom de celle-ci ? Nous lui avons écrit le 8 juillet en lui parlant d'alcool, de vitesse et de ceinture de sécurité. Pas de réaction à ce jour 25 juillet, même de son secrétariat, vous savez bien, du style :"bien reçu, nous ne manquerons pas, à l'occasion, de tenir compte de ce que vous dites". C'est peut-être le signe que, contrairement à ses prédécesseurs, il va nous faire une réponse approfondie, sérieuse. Patientons !
Il en est de même de M. le Président de la République à qui nous avons dit à peu près la même chose le 16, après qu'il eût dit que la lutte contre l'insécurité routière était le premier de ses 3 grands chantiers.
Pour le moment, donc, nous sommes dans le vague, mais nous pensons que le doute sera levé quand M. de ROBIEN (voir ci-dessous) aura dévoilé son plan d'action en septembre. M. de ROBIEN était en copie de notre lettre au Premier Ministre.

- Lettre ouverte à M. Gilles de ROBIEN sur l'impunité zéro

Monsieur de ROBIEN,

Dans Ouest-France-Dimanche du 21 juillet, vous parlez d'impunité zéro sur les routes et voulez "rendre plus efficace la chaîne de l'infraction et de la sanction". Nous approuvons.

Vous dites : "Nicolas SARKOZY, le Ministre de l'Intérieur, a annoncé la création d'une police de la route de 1.200 personnes, en plus de ce qui existe déjà". Nous applaudissons à une mesure que nous réclamons depuis la création de Route Plus Sûre.

Vous ne voulez pas, comme Jean-Claude GAYSSOT, afficher des objectifs qui sont des "paris audacieux". Vous avez sans doute raison, mais sans objectif on ne peut se mesurer. Les Anglais, en 1987, avaient 5.598 tués. Ils se sont fixé comme objectif de réduire ce chiffre de 1/3 pour l'an 2000, soit en
13 ans. En 1994, soit 7 ans plus tard, ils n'avaient plus "que" 3.650 tués ! Pari audacieux ou moyen de garantir une volonté politique que n'a pas su avoir votre prédécesseur ?

Dans les raisons principales que vous évoquez comme causes des morts et accidents graves, vous citez l'alcool, la drogue, le défaut de ceinture et la vitesse. Vous ne parlez pas des moyens de lutter contre ces causes, et nous le comprenons. Ce n'est pas quelque chose que l'on aborde sans préparation. Aussi nous attendons avec patience, et beaucoup d'espoir, le
plan d'action que vous dévoilerez en septembre. Nous saurons alors dire ce que nous approuvons et ce que nous critiquons.

Depuis plus de 8 ans que nous étudions le problème, nous avons quelques idées déjà exprimées dans notre lettre à M. le Président de la République et dans celle à M. le Premier Ministre dont vous avez reçu copie. Si nous en reparlons ici, c'est pour que tous les internautes sensibles à l'insécurité routière les connaissent.

Partant du principe que la véritable prévention, c'est: empêcher un accident grave de se produire, voyons les causes principales et des moyens efficaces d'y remédier.

DROGUE. Nous n'en parlerons pas car nous ne voyons pas comment on peut détecter qu'un conducteur est sous influence de la drogue, c'est-à-dire l'empêcher de conduire, et donc de provoquer un accident. Cela sera sans doute possible un jour, si on cherche bien un moyen, et nous souhaitons que ce soit au plus tôt.

ALCOOL.Vous le dites avec justesse, réduire la valeur tolérée de 0,5 g/l à 0,2, même pour les débutants, cela ne sert à rien. Si on n'a pas les moyens de contrôler à 0,5, à quoi cela servira-t-il de baisser le taux ? Ce serait un simple effet d'annonce. De toute façon, si le contrôle n'a pas pu être fait avant l'accident, on pourra bien condamner le chauffeur responsable s'il n'est pas tué dans l'accident, mais on ne rendra pas la vie à ceux qu'il aura tués, ni leur mobilité à ceux qu'il aura grièvement blessés. C'est donc bien avant qu'il faut agir. En tout cas il faut empêcher la récidive. Et là, nul besoin d'attendre une position européenne. Les tribunaux suédois peuvent imposer, pour une durée déterminée, l'installation d'un Ethylotest Anti Démarrage à ceux qui sont pris avec un taux supérieur à la valeur tolérée. Pourquoi pas nous, en attendant d'aller plus loin ?

VITESSE. Certains parlent de brider les véhicules Et vous dites "A 130 ? A 150 ? Acombien ?". Un conducteur, avec un véhicule bridé à 150, pourra très bien rouler à cette vitesse sur une départementale, au lieu de 90. Et à 90 en ville au lieu de 50 ! Voyez les conducteurs de camions (leur limiteur est une forme de bridage !) qui roulent à 90 sur les départementales au lieu des 60 affichés dans un rond à l'arrière de leur véhicule. Parler de brider, c'est dire une ânerie. Regardez Mercédès qui bride ses voitures haut de gamme à ... 250 km/h !
Oui, mais avec une boîte noire en plus, disent certaines associations, on résoud le problème car si le conducteur, bridé à 150, roule à cette vitesse sur une nationale et provoque un accident, on saura que c'est lui le responsable. Nous faisons le même raisonnement que plus haut pour l'alcool : s'il est mort ou s'il a tué d'autres personnes ! Où est la prévention ?

Non ! monsieur le Ministre ! Par pitié, ne suivez pas cette voie ! Poussez au contraire dans le sens du Limiteur Intelligent de Vitesse, le LAVIA dont la Sécurité Routière a démarré les tests en septembre 2001, pour aller, là, très vite. Et nul besoin d'attendre que l'Europe décide. Montrons le chemin, comme nous l'avions fait pour les limiteurs de vitesse des camions en1983. Le Traité de Rome nous donne le DROIT d'agir pour protéger la vie et la santé des citoyens de ce pays. Du reste, qu'avons-nous fait et que continuons-nous à faire face au boeuf britannique ?

PORT DE LA CEINTURE. Augmenter les contrôles, c'est une nécessité. Il faut malheureusement protéger les citoyens contre eux-mêmes. Mais pourquoi ne pas en arriver, comme nous le disions dans nos lettres à MM CHIRAC et RAFFARIN, au système qui empêche de démarrer si les ceintures ne sont pas bouclées aux places où il y a des passagers ? Ouest-France du 25 juin dit que ce serait aujourd'hui techniquement possible. Apparemment ils se sont renseignés.

Voilà, Monsieur le Ministre, ce que nous voulions vous dire pour que vous y pensiez, sans oublier le ferroutage, avant de sortir votre plan. Et il y a bien d'autres idées sur notre site et celui de quelques autres associations ou de particuliers
Merci de nous avoir lus et, nous l'espérons, écoutés.

LePrésident de Route Plus Sûre

- Le Conseil Général du Finistère et les entrées à contresens sur les 2X2 voies

Le système P I A C (Prévention et Interdiction des Accès à Contresens
Tous les ans il y a des morts et des blessés graves parce que certains, ayant trop bu, étant distraits, voyant mal...ont pris les bretelles de sortie de 2X2 voies à contresens. En 2001, il y a eu 90 morts et 267 blessés graves. Dans la première édition de notre site en janvier 1999 nous suggérions l'installation, en bout de ces bretelles, de barrières s'ouvrant sous la poussée des véhicules sortants et se refermant par ressorts de rappel. Du côté où des véhicules voudraient entrer par erreur, de gros paneaux de sens interdit sur chaque branche de la barrière. Moyen simple et peu coûteux. Trop simple et pas assez cher ont dû penser nos énarques d'alors de la Direction des Routes. Donc pas de réaction.
Un ingénieur retraité du Finistère a, lui, proposé un système plus évolué avec double radar, panneaux lumineux clignotants, alarme sonore, alerte des forces de police si le conducteur persiste. Coût : 15.000 € (pour chaque bretelle ou pour le "carrefour" ?). Accepté par Jean-Claude GAYSSOT fin 2001 et mis en test sur la D785 (2X2 voies) entre Quimper et Pont l'Abbé avec l'appui du Conseil Général du Finistère fin juin 2002. Avec prévision d'extension au niveau national et à 15 sites de routes départementales. Félicitations à l'inventeur qui, grâce à ses brevets, va avoir une retraite dorée !
Nous avons, le 7 juillet, fait remarqué au Président du Conseil Général, M. Pierre MAILLE, que des solutions plus simples et plus économiques pouvaient être envisagées.
Réponse du 23: "Il s'agit d'une expérimentation dont l'évaluation, comme pour tout dispositif nouveau dans ce domaine, reste de la compétence des Services Techniques Spécialisés de l'Etat à qui nous nous sommes adressés pour la réaliser. Ce n'est qu'à l'issue de cette évaluation que nous pourrons, avec les services de l'Etat, en tirer les conclusions sur la suite qui pourra y être donnée".
Il n'empêche que le Conseil Général a engagé des frais sur un système cher, frais que paieront les contribuables du Finistère, et que le Ministère a fait de même. Qui y a intérêt ?

Rendez-vous fin septembre ou début octobre une fois que le plan du Ministre sera connu.

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Dernière mise à jour: 25 juillet 2002