Constat :
La réalité des sites web n'est pas à la hauteur
des immenses possibilités offertes par Internet
dans le domaine de la démocratie avancée
 
 

Un rapide tour d'horizon des sites web des collectivités locales montre d'abord que la liste est longue des collectivités branchées. Mais que trouve-t-on sur leurs sites ? Essentiellement trois types de rubriques : Information du citoyen Promotion touristique et économique Rubriques interactives

Dans cette dernière catégorie, on trouve encore très peu de choses à ce jour : Démarches administratives en ligne Ouverture d'une fenêtre d'email Les rares forums sont d'une très grande pauvreté : peu de thèmes, peu ou pas de matière, peu ou pas de mise en forme.

La  mairie d'Issy les Moulineaux par exemple propose dans sa rubrique "Cyberi" ces 3 types de services interactifs.

Et pourtant,
les ingrédients propres à redynamiser la vie démocratique sont réunis :
 

- Il y a en France un immense besoin d'expression sur la politique au sens large. Les français ont des idées sur tout, aiment et souhaitent débattre des problèmes qui les concernent. (Cf le succès de la nouvelle orientation d'Europe 1 comme radio sur laquelle les gens peuvent s'exprimer. Succès des courriers de lecteurs, des forums Internet...).

- De nombreux français par ailleurs se désintéressent de la politique au sens étroit du terme, comme en témoignent la progression de l'abstention et la montée des corporatismes. Les élus s'en inquiètent à juste titre, car ils savent qu'ils ont besoin de l'adhésion de leurs concitoyens aux objectifs communs pour non seulement gagner leur réélection, mais surtout faire gagner leur collectivité dans la compétition économique actuelle. Ils doivent donc être prêts à libérer l'expression et à inventer de nouvelles formes de participation démocratique.

- La technologie de l'Internet arrive à un stade de maturité tel qu'elle devient accessible au plus grand nombre. Quelles percées accomplit-elle par rapport aux technologies qui l'ont précédée ? Aucune à vrai dire. Mais en connectant des millions d'ordinateurs aux réseaux de communication existants, Internet offre la faculté de mettre en relation de manière interactive, principalement par écrit et celle de mettre en mémoire de grandes quantités d'informations. Reste à apprendre à s'en servir et à y mettre de l'intelligence....

 
 

Le présent projet vise à expérimenter l'utilisation d'Internet dans des collectivités publiques dans le but d'élargir la participation des citoyens à la vie démocratique

Nota : Bien que visant plus particulièrement les collectivités publiques, essentiellement locales, la plupart des concepts exposés ci dessous pourraient être utilisés avec profit dans d'autres collectivités humaines telles qu'entreprises ou associations.

Il explorera les 3 axes suivants :
 

- Améliorer la communication entre élus et citoyens. La communication institutionnelle des collectivités est déjà largement amorcée sur le Net et un rapide voyage dans les Sites des villes, départements et régions de France montrera qu'il ne manque pas de réalisations exemplaires. Cette communication de haut en bas intéresse d'ailleurs peu les gens. C'est donc la remontée d'informations vers les élus et le débat qui seront privilégiés. Les gens devront pouvoir poser des questions, se plaindre, réclamer, encourager, donner des idées et ... surtout obtenir une réponse.

- Augmenter la participation des citoyens à la vie et aux décisions de la collectivité. Les forums seront un lieu privilégié pour débattre publiquement des projets de la collectivité. A terme, Internet devrait également permettre d'envisager des sondages, voire des référendums en ligne.

- Faciliter la créativité et la mise en relation des porteurs de projets. Un site web public doit également pouvoir être le support de petites annonces non commerciales dans le domaine des initiatives individuelles, associatives ou économiques propres à favoriser le développement local.

 

1. Forte valeur humaine ajoutée Mon expérience de l'Internet montre que l'on ne peut pas laisser des forums grand public vivre leur vie. On aboutit dans le pire des cas à une joyeuse anarchie, dans le meilleur à un ensemble de textes illisibles et indigestes. Une intervention humaine est donc absolument indispensable pour assurer un suivi et donner une forme et un sens (direction, signification) aux débats. - Les questions et les suggestions des citoyens sont gérées par un administrateur qui s'assure du suivi des demandes. - Tous les forums et débats sont animés par un facilitateur. Une synthèse régulière est faite. Les arguments sont validés/invalidés. Le débat est relancé, élargi, focalisé... Les contributions de chacun sont conservées et accessibles.	La technologie est nécessaire, mais ne suffit pas. Voici, au regard de mon expérience et de mes observations de l'existant, quelques principes qui conditionnent le succès ou l'échec d'un projet :	2. Transparence - Les projets des responsables sont connus de tous et mis au débat. - Les questions de la base et les réponses des responsables sont publiques et accessibles - Les suggestions des citoyens sont encouragées, partagées et mises au débat.
3. Accessibilité   Tout le monde doit avoir accès au réseau. Des points d'accès publics sont donc mis à disposition. Des formateurs/médiateurs sont mis à disposition pour aider les gens à s'approprier la technologie.	4. Convivialité   Le ou les logiciels utilisés doivent être simples d'utilisation et surtout permettre au facilitateur d'exercer sa mission.	5. Complémentarité Internet/medias classiques Le serveur ne doit pas rester une boîte noire. Ce qui se passe sur l'Internet peut et doit être rendu visible dans d'autres medias (journal municipal, presse/radio/télé locale...) : le site web apporte de la matière rédactionnelle à ces médias, qui, en contre-partie, offrent une vitrine au site.

Qui va relever le défi ?
 

Si les collectivités locales, c'est à dire les élus en place, ne saisissent pas l'opportunité, elles vont laisser le champ libre à d'autres, nombreux, qui vont trouver un intérêt à développer le débat démocratique :

- les citoyens eux-mêmes, frustés du manque de communication et de transparence. Constitués en associations, sur le modèle des "Portails citoyens" par exemple, ils vont animer le débat local entre citoyens/usagers et élus/administration. - l'opposition, qui va trouver là une tribune pour rassembler les mécontents. - la presse locale, à la recherche de contenu et d'un nouveau lectorat.

On pourra discuter à loisir de qui est le mieux placé ou le plus apte à donner la parole aux citoyens, mais quelque soit celui qui prendra l'avantage, il faudra trouver le niveau de regroupement géographique le plus susceptible de focaliser l'intérêt des citoyens (commune ou communauté de communes en milieu urbain, canton en milieu rural ?).