L’éducation au XVIII ème siècle

 

 

Aujourd’hui envoyer nos chères têtes blondes à l’école nous semble plus que normal mais il faut savoir que pour en arriver là, c’est tout le système éducatif qui a dû évoluer et être transformer.  Le XVIII ème siècle marque un véritable tournant en matière de théorie éducative. Tout ceci s’inscrit dans le mouvement de renouveau intellectuel propre au siècle des Lumières. On peut retrouver cela dans l’une des œuvres de Rousseau : « Emile ou De l’éducation ». Cet ouvrage fit scandale en son temps. Rousseau y narre l’histoire d’un jeune orphelin, Emile, élevé par son précepteur. Chaque étape du récit pose une nouvelle fois la question de la nature de l’Homme, de la morale, d’autrui, de la justice, du bonheur, de la liberté…Selon l’auteur, c’est par lui-même et en lui-même que l’enfant doit faire ses découvertes et le rôle du précepteur consiste seulement à organiser les conditions de cet apprentissage. Posant comme principe fondateur que l’enfant n’est pas un adulte en réduction mais un être manifestant des besoins et des satisfactions spécifiques, Rousseau fixa au pédagogue la mission d’observer les dispositions de l’enfant et de chercher à en favoriser le développement, suivant les enseignements du précepte « Laissez croître ». Parallèlement Rousseau insiste sur l’objectif fondamental de l’éducation, celui d’éduquer l’Homme en puissance.

Que ce soit dans le manga original ou dans le film de « Versailles no bara », nous ne trouvons aucun élément nous laissant deviner quel fut le type d’éducation qu’à bien pu recevoir Oscar. Seul l’anime nous montre un court passage de l’éducation de Rosalie par Oscar et André. On la voit apprenant l’histoire, la danse, l’escrime…avec des professeurs particuliers de choix : nos deux principaux héros.

 

Lire et écrire

 

La formation de la conscience intellectuelle moderne se joue dans un milieu étroit. Rosalie a par exemple beaucoup de lacunes même si elle est noble de part sa naissance car elle fut confiée dès son plus jeune âge à une pauvre femme et n’a donc pas pu apprendre tout ce que doit savoir une jeune fille de son rang. La diffusion des Lumières repose sur le nombre de lisants-écrivants mobilisables. André et Oscar en font donc partis puisqu’ils furent élevés en même temps et toujours ensemble et ce malgré le rang d’André. Tous deux savent lire et écrire parfaitement.

Un fort degré d’alphabétisation ne caractérise par forcément une société moderne. Par exemple, la révolution industrielle marque une avancée évidente vers cette modernité mais s’accompagne d’un recul de l’alphabétisation justement.

 

Une alphabétisation contrastée

 

Les capacités de la population européenne devant l’écrit sont très inégales selon le sexe, entre les villes et les campagnes, en fonction du niveau social, comme de la religion pratiquée et évidemment suivant le pays. La maîtrise de l’écrit connaît aussi des écarts plus qu’importants avec la lecture (surtout pour les femmes).

En France, la connaissance de l’alphabétisation, outre quelques rares estimations d’époque, repose essentiellement sur la mesure des signatures des registres et actes notariés. Toutefois, la signature ne coïncide pas toujours avec la maîtrise de l’écrit et certaines personnes lisent sans savoir écrire à cause de la chronologie de l’apprentissage.

37 % des français savent écrire leurs noms vers 1780 contre 20 % au siècle précédent ! Il y a incontestablement une progression des effectifs mais cette dernière n’efface pas l’inégale distribution des élites culturelles.

 

Les hiérarchies scolaires

 

La corrélation entre l’alphabétisation et l’école est évidente. Un réseau dense d’écoles couvre une partie au moins de la France mais des écarts restent considérables. On opère donc une sorte de rattrapage général qui va favoriser l’accès à la culture pour les femmes alors trop souvent mise à l’écart.

Cette phase de rattrapage touche surtout l’enseignement élémentaire. Par contraste, l’enseignement secondaire marque le pas et reste stable.

Le monde universitaire ouvre toujours les portes à des carrières plus prometteuses mais reste le plus souvent inaccessible au plus grand nombre. Toutefois, les effectifs étudiants ne cessent de croître surtout en fin de siècle. (baisse pour la théologie mais augmentation pour d’autres matières).

Les plus riches peuvent même se payer le luxe d’avoir à leur domicile des maîtres qui viennent parfaire l’éducation de leurs enfants au moins dans leur plus jeune âge. Ensuite certains partent à la découverte du monde (des Lumières) comme le fit Monsieur de Fersen qui voyageait partout en Europe. C’est lors de son passage à Paris et dans un bal qu’il fit la connaissance avec Marie-Antoinette, alors dauphine de France. Le but d’un tel voyage ? Monsieur de Fersen pensait développer et accroître ainsi ses connaissances du monde moderne, ouvrir ses horizons… et de pouvoir raconter le monde. Souvenons-nous de ce moment où Fersen présent à la cour de Versailles raconte que le soleil ne se couche jamais durant toute une saison dans son pays d’origine…

 

Une rage de lire

 

Les écrits touchent-ils seulement une minorité de personnes ? C’est difficile à croire car à l’écrit se mêle la culture ancestrale de la transmission orale du savoir, c’est-à-dire que l’on transmet oralement des écrits lu antérieurement (mais pas seulement). C’est une pratique courante chez le peuple. De même, dans les grands salons, on discute entre gens du même monde (gentilshommes, bourgeois, nobles…). Les dernières théories sont débattues en groupe, avec ou non leurs auteurs, leurs détracteurs… Les réunions sont toujours très animées !

Reste que les livres restent un peu trop chers et donc réservés à une certaine élite. Mais le XVIII ème c’est aussi une profusion de gazettes, de pamphlets, les débuts du journalisme…Les styles, les genres se multiplient… On a soif de lire, d’apprendre, d’être au courant des derniers évènements…

 

La pédagogie

 

On se pencha sur ce problème au cœur même du système éducatif. Des idées et des méthodes (celle de Johann Heinrich Pestalozzi par exemple) sont mises au point et testées dans les écoles, les internats. La psychologie des enfants est aussi étudiée afin d’avoir des enseignements plus performants et surtout mieux assimilés.

 

 

La volonté manifeste et les moyens alors mis en place certes pas toujours suffisants montrent tout de même que la peur de la décadence et d’un retour à la barbarie restent présent dans les esprits « éclairés ». Ils continuent de menacer l’humanité et ce aussi longtemps que le savoir sera détenu par une caste fermée. Seule la diffusion des connaissances scientifiques peut permettre d’accéder au stade supérieur du progrès.

Le système d’enseignement centralisé et sécularisé voit le jour sous la Terreur et est complété par Napoléon ; l’Université de France et l’Institut de France sont organisés. Les charges d’enseignement sont attribuées par concours ouverts à tous les citoyens sans souci de naissance ou de richesse.  Les valeurs communes sont alors « Liberté, Egalité et Fraternité ».

 

 

 

Le lecteur de gazette