Yvan GASTAUT L'immigration et l'opinion en France sous la Ve République Seuil, 2000, 640 p., 180 F.
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Reposant sur un travail de documentation et d'enquête considérable, qui utilise la presse, la littérature, le cinéma, les caricatures, etc., cet ouvrage retrace l'histoire de l'opinion française à l'égard de l'immigration de 1958 à nos jours. Il nous fait voir comment l'opinion a évolué au cours de ces quarante dernières années. Mais il est beaucoup plus qu'une chronologie commentée. Chacune des quatre parties du livre, tout en tenant compte de la dimension temporelle, analyse un thème relatif à l'appréhension de l'immigration par l'opinion. Il est d'abord question de ce qui a structuré les mentalités, qu'il s'agisse d'événements comme les ratonnades du 17 octobre 1961, de langage et de sémantique (immigré, étranger, clandestin...) ou d'images du bon ou du mauvais immigré. Sont analysées dans la deuxième partie les positions des courants politiques. La troisième partie montre les attitudes des Français qui balancent entre le racisme, caractéristique du repli sur soi, et la mixité entre Français et immigrés, caractéristique d'ouverture. La quatrième partie traite des débats plus récents autour de la citoyenneté, de la nationalité, de l'islam, qui touchent à la question très sensible de l'identité nationale. Permanence du racisme mais, en même temps, capacité à mieux accepter les étrangers ; prise de conscience de l'enracinement des immigrés pour le meilleur et pour le pire ; décalage entre les réalités de l'immigration, les représentations qu'on s'en fait et les législations adoptées par les différents gouvernements, manque de rigueur et de courage des politiques ; société multiculturelle en train de se construire sans qu'on s'en rende bien compte : autant de facteurs qui témoignent de la difficile ouverture de la terre des droits de l'homme. Le bilan équilibré que nous présente ce remarquable ouvrage laisse place à l'espoir sans taire les obstacles encore à surmonter.
Reposant sur un travail de documentation et d'enquête considérable, qui utilise la presse, la littérature, le cinéma, les caricatures, etc., cet ouvrage retrace l'histoire de l'opinion française à l'égard de l'immigration de 1958 à nos jours. Il nous fait voir comment l'opinion a évolué au cours de ces quarante dernières années. Mais il est beaucoup plus qu'une chronologie commentée. Chacune des quatre parties du livre, tout en tenant compte de la dimension temporelle, analyse un thème relatif à l'appréhension de l'immigration par l'opinion. Il est d'abord question de ce qui a structuré les mentalités, qu'il s'agisse d'événements comme les ratonnades du 17 octobre 1961, de langage et de sémantique (immigré, étranger, clandestin...) ou d'images du bon ou du mauvais immigré. Sont analysées dans la deuxième partie les positions des courants politiques. La troisième partie montre les attitudes des Français qui balancent entre le racisme, caractéristique du repli sur soi, et la mixité entre Français et immigrés, caractéristique d'ouverture. La quatrième partie traite des débats plus récents autour de la citoyenneté, de la nationalité, de l'islam, qui touchent à la question très sensible de l'identité nationale. Permanence du racisme mais, en même temps, capacité à mieux accepter les étrangers ; prise de conscience de l'enracinement des immigrés pour le meilleur et pour le pire ; décalage entre les réalités de l'immigration, les représentations qu'on s'en fait et les législations adoptées par les différents gouvernements, manque de rigueur et de courage des politiques ; société multiculturelle en train de se construire sans qu'on s'en rende bien compte : autant de facteurs qui témoignent de la difficile ouverture de la terre des droits de l'homme. Le bilan équilibré que nous présente ce remarquable ouvrage laisse place à l'espoir sans taire les obstacles encore à surmonter.