2) Les rotateurs ou aérosol de dispersion solide.

 

Ils permettent l'inhalation de poudres médicamenteuses.

Avantages : * c'est l'inspiration qui provoque la dispersion de la poudre en entraînant une.

turbine sur laquelle est fixée une gélule contenant le produit. Donc absence de synchronisation

Inconvénients : * un débit inspiratoire élevé est nécessaire pour vider la gélule.

* une irritation peut déclencher la toux et parfois un bronchospasme.

Ils permettent d'administrer en continu un aérosol constitué d'un produit actif dissout en milieu aqueux. Constitué d'un réservoir dans lequel un flux gazeux continu crée l'aérosol, il se fixe sur un masque facial ou sur un embout buccal ( Fig n°3 ).

Fig n°3

Il ne faut pas de fuites de pression

dans le circuit pour que l'aérosol soit efficace.

 

 

 

Avantages : * utilisation simple.

* ils assurent une granulométrie fiable.

Inconvénients : * déperdition de produit à l'expiration .

* présence d'un espace mort important qui nécessite d'adapter les doses et le débit des gaz

Avantages : * utilisation simple, et humidification permanente.

Inconvénients : Une grande dispersion du produit à nébuliser

( mais il est couramment utilisé pour une humidification simple.).

Source de propagation des germes si l'entretien n'est pas effectué scrupuleusement et régulièrement.

 

Fig n°4

L'aérosol de Pierre

 

 

 

4/ Caractéristiques

L'aérosol thérapie est un moyen simple et efficace d'améliorer les fonctions respiratoires à condition d'en connaître précisément les limites, les indications, les propriétés et enfin l'utilisation.

  1. Les indications.

L'aérosol est mis en place sur prescription médicale. En effet, compte tenu de ces propriétés il peut avoir des conséquences tout à fait néfastes en fonction du patient et de sa pathologie. D'ou l'intérêt d'une auscultation précise et d'une séance de kinésithérapie respiratoire avant la mise en place et le choix de l'aérosol.

· Dessèchement de la zone nasopharyngée et bronchique. En réanimation cette situation est fréquente en cas d'intubation prolongée , d'un apport hydrique réduit ( même s'il est volontaire ) rendant la situation du patient inconfortable. L'Utilisation quasi systématique de l'oxygène par sonde nasale ou par lunettes rend les muqueuses inflammatoires et sèches.

Þ Aérosol à visée d'humidification simple.

· Expectoration difficile uniquement liée à cet état de sécheresse peut amener le médecin à prescrire une humidification locale par aérosol, exemple : l'aérosol de Pierre en continu.

 

· Encombrement bronchique. Si les sécrétions sont solides , adhérentes , mousseuses , très fluides, le choix du produit sera différent : fluidifiants, asséchants, mucolytiques.

· Expectorations purulentes.

Le bilan kinésithérapique peut aider au choix de l'aérosol et du produit en fonction de l'action recherchée. Ce bilan prend en compte :

contraire être en hyper production ).

 

 

D'une manière générale, on utilisera l'aérosol avec adjonction de produits pour lutter contre l'infection et améliorer la perméabilité des voies aériennes. L'aérosol à donc sa place dans la :

Lutte contre l'infection.

-lutte contre le bronchospasme.

-Lutte contre l'inflammation.

- Fluidification de sécrétions.

  1. Les propriétés physiques et mécaniques.

Différents paramètres entrent en jeu dans l'efficacité d'un aérosol. Il faut donc les connaître pour ne pas faire d'erreur et optimiser le résultat escompté.

  1. La déglutition absorbe 80% de tout l'aérosol !.et seulement 10% à 20% des particules atteignent les voies aériennes.

b) La fixation des particules sur l'épithélium broncho-alvéolaire se fait par :

· Impaction  pour les grosses particules > 10 m au niveau des grosses voies aériennes ou il règne un flux turbulent.3

· Sédimentation pour les particules ³ 1 m au niveau des petites bronches et des alvéoles ou règne un flux laminaire ( seules les particules < 5 m sont capables d'atteindre les alvéoles ).

· Déposition , les particules ne se déposent pas et ressortent avec l'air expiré. La déposition est fonction du temps de contact aérosol / surface

 

c)Les substances sont retenues plus ou moins longtemps

· Localement : par la phase gel composée du mucus fibrillaire, par le surfactant, par les liquides pathologiques. Les substances inhalées ont ensuite la possibilité de passer dans les capillaires pulmonaires et d'entraîner éventuellement des effets sur l'état général du patient.

· En fonction du mode ventilatoire. Plus le volume courant est important, plus la déposition est périphérique. La fréquence respiratoire doit être basse. L'apnée de 2 secondes en fin d'inspiration permet la déposition périphérique des particules dont la vitesse de sédimentation est faible avec un gain de déposition de près de 13%.

Pour une efficacité optimum, il faut donc demander au patient de respirer lentement, profondément, en marquant un temps d'apnée en fin d'inspiration.

  1. Les principes physiques.

· Homogénéité et taille des particules : Pour qu'un aérosol soit le plus efficace possible, il faut que le diamètre aérodynamique moyen ( DAM ) des particules en suspension soit grand afin d'éviter toute déposition sur le premier obstacle venu. Plus les particules sont petites plus leur vitesse de sédimentation est faible. Plus les particules sont de diamètre voisin et plus la stabilité de l'aérosol est grande.

· Charge électrique, pH et température : Afin d'éviter tout regroupement de particules, la charge électrique ē des particules doit être la même ( nous sommes en présence d'un mélange aqueux et donc ionique).L'activité ciliaire est très sensible aux modifications de pH. La paralysie ciliaire apparaît pour un pH =6,5. Enfin, la température idéale de l'aérosol est de 32° à son entrée au niveau de la bouche et du nez.

 

Compte tenu de tous ces paramètres, l'aérosol devient un outil beaucoup moins anodin qu'il n'y paraît. Voici quelques conséquences possible d'une mauvaise utilisation :

· Inefficace et dangereux en cas d'encombrement bronchique non drainé préalablement. Les produits sont arrêtés par les substances pathologiques qui recouvrent la muqueuse bronchique. Elles sont inactives en cas d'encombrement important car elles ne peuvent être en contact avec les sites récepteurs. Dans cette situation, il faut donc désencombrer le patient avant la séance d'aérosol.

· En cas d'hyper ventilation due à une détresse respiratoire, à un état d'angoisse, d'inconfort( port du masque ) , le patient peut modifier son rythme et ses volumes ventilatoires et rendre inefficace l'aérosol.

· Inefficace également en cas de mauvais choix du produit si l'encombrement est distal et les particules trop grosses.

· Dangereux si l'encombrement est très fluide et que le patient à des difficultés à expectorer. La prescription de mucolytiques peut provoquer une inondation alvéolaire.

· L'association de certains produits en aérosol peut être dangereuse car ils sont incompatibles et neutralisent leurs effets..

 

 

3/ La séance d'inhalation. Préparation.

La préparation est extemporanée et stérile.

La durée de l'aérosol varie de 10 à 30 minutes suivant le produit, la quantité de solution et le nombre de séances quotidiennes. En moyenne, 15 à 20 mn avec un débit d'O2 suffisant pour obtenir un nuage dans le masque ( Le bruit du passage de l'O2 dans le liquide ne suffit pas à la nébulisation du produit !, il faut vérifier que le nuage de particules est bien réalisé ! ! )

Nuage ne veut pas dire brouillard , l'aérosol ne durerait pas assez longtemps.

En général, 4 à 6 litres/ mn de débit suffisent. Si le patient bénéficie d'une oxygénothérapie par sonde nasale ou lunette en continu à plus de 3 litres et dépendant de l'O2, on diminuera l'apport en oxygène pendant le temps de l'aérosol. Dans les autres cas, on pourra se permettre d'arrêter temporairement l'O2.

· Il faut éduquer le patient lors des premiers aérosols.

La respiration doit être lente, profonde et accompagnée d'années inspiratoires. 4

Il va de soit que pour certains patients ( hypertendu par exemple ), on ne demandera pas cette phase dans le cycle respiratoire.

· La séance d'aérosol sera précédée d'une séance de kinésithérapie respiratoire.

D'une part, pour désencombrer le patient et lui apprendre à ventiler à basse fréquence et à haut volume, et d'autre part pour localiser et identifier le type d'encombrement afin de permettre au prescripteur d'utiliser les produits adaptés.

 

 

 

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