Bernstein
et les donjons pentagonaux

Le n°9 (mars 1999) de la Revue Châteaux-Forts d’Europe est consacré à la naissance et la diffusion du donjon à bec, particulièrement le donjon pentagonal.

La forme pentagonale, qui nous paraît maintenant si intimement liée à la fortification, est relativement rare au Moyen Age. Le plus ancien donjon à bec attesté avec certitude, celui de Château-Gaillard en 1196, est cylindrique. Parce que la forme naît dans le domaine du roi d’Angleterre, elle provoque sans doute pendant près d’un siècle un rejet dans celui du roi de France qui le ressent d’abord comme un modèle culturel ennemi.

Les premiers éperons sont liés au donjon circulaire. Mais dès la fin du XIIe siècle, cette architecture cylindrique est adoptée par l’Empereur et le roi de France pour désigner leurs châteaux de pouvoir. Le même symbole est assez rapidement choisi par la plupart des principautés et royaumes européens comme attribut de souveraineté. Du même coup, son utilisation par les seigneurs est très limitée sinon interdite ; ils sont par conséquent obligés de greffer le bec sur une forme cubique, dans laquelle cependant on reconnaît parfois, comme à Bernstein, l’influence du tracé circulaire.

A son apparition dans le deuxième quart du XIIIe siècle, le donjon pentagonal est pendant un court temps une architecture affirmant l’opposition au pouvoir des empereurs Hohenstaufen dans la haute vallée du Rhin. Mais pendant bien plus longtemps, le donjon à bec semble devenir un signe du parti hostile à la royauté française dans les domaines frontaliers plus ou moins influencés par les Anglais. D’ailleurs dans les régions de l’ouest, on s’inspire directement de l’archétype de Château-Gaillard.

Index, 99 ill. (photos, plans, gravures et dessins anciens).

L'auteur : Charles-Laurent SALCH

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