L'ÉDUCATION DES ENFANTS

PRINCIPES ROSICRUCIENS SUR L'ÉDUCATION DES ENFANTS

par

Max Heindel

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TABLE DES MATIERES


1. Les trois étapes de la croissance...................................121 

2. Hérédité et problèmes de l'enfance..................................135 

3. Causes de la mortalité infantile....................................139 

4. L'astrologie et l'enfant............................................143 

5. Un exemple..........................................................147 

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CHAPITRE I - LES TROIS ÉTAPES DE LA CROISSANCE

  Il n'existe peut-être pas de sujet plus important que celui de l'éducation des enfants. Tout d'abord, des parents avisés, désireux de donner à l'enfant tous les avantages possibles, commencent, avant sa naissance , avant même la conception, à penser instamment à la tâche qu'ils vont entreprendre. Ils ont soin de veiller à ce que l'union qui doit aboutir à la conception ait lieu sous les influences stellaires propices, quand la Lune traverse des signes qui favorisent la construction d'un corps sain et vigoureux, leurs propres corps se trouvant dans les meilleures conditions physiques, morales et mentales possibles.

  Tout le temps que dure la période de gestation, ils entretiennent constamment devant leur esprit l'image d'une vie fructueuse et utile pour l'entité qui va venir. Quand l'enfant est né, aussitôt que possible, ils établissent son thème astrologique, car des parents avisés sont aussi astrologues . Cependant s'ils ne savent pas eux-mêmes calculer le thème de l'enfant, ils pourront du moins étudier les signes stellaires, ce qui leur permettra de comprendre les explications de l'astrologue. En aucun cas, ils ne consulteront un astrologue professionnel

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  qui avilit son savoir en le vendant. Ils rechercheront l'assistance d'un astrologue spiritualiste, même si cela leur prend du temps pour le trouver.

  Le thème astrologique révélera les points forts et les points faibles du caractère et du tempérament de l'enfant. Les parents seront mieux en mesure d'encourager les bonnes tendances et de corriger les mauvaises avant qu'elles ne se transforment en défauts ou même en vices. Ils aideront ainsi l'Ego, venu chez eux, sur la voie du progrès.

  Il est bon de se rappeler que ce que nous appelons communément "naissance" n'est que l'apparition du corps physique, lequel atteint son développement dans un temps bien plus court que ne le font les véhicules invisibles. En effet, ce corps physique évolue depuis beaucoup plus longtemps que les autres. De même que, pendant tout le temps que dure la gestation, le foetus est protégé dans le sein de la mère contre les impacts du monde extérieur, les véhicules subtils de l'enfant sont protégés jusqu'à ce qu'ils soient arrivés à maturité et en état de supporter les conditions du monde visible.

  Durant les premières années, les forces qui agissent sur le pôle négatif de l'éther réflecteur sont extrêmement actives. Les plus purs de nos enfants sont aujourd'hui clairvoyants, tant qu'ils demeurent dans un état d'innocence exempte de péché. Les Lémuriens, qui étaient encore purs et innocents, possédaient eux aussi une faculté de perception intérieure qui ne leur donnait qu'une idée vague de la forme extérieure d'un objet quelconque, mais qui illuminait d'autant plus brillamment sa nature intime, sa qualité d'âme, au moyen d'une faculté de perception spirituelle, née d'une innocente pureté. Il en est de même des enfants qui, dans leurs premières années, peuvent "voir" les mondes supérieurs. Ils racontent souvent leurs visions, mais les moqueries de leurs aînés et la perspective d'une punition les empêchent bien souvent de persévérer dans ce que les parents considèrent comme des histoires de leur invention.

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  Il est déplorable que les petits soient obligés de mentir, ou tout du moins de taire la vérité, à cause de l'incrédulité de leurs "raisonnables" aînés. Les investigations de la Société de recherches psychiques ont prouvé que les jeunes enfants ont souvent des camarades de jeux invisibles, qui les accompagnent pendant plusieurs années. A ce moment, la clairvoyance de l'enfant a le même caractère négatif que celle des médiums.

  Il en est de même des forces qui sont actives dans le corps du désir. Le sentiment passif de douleur physique est présent, alors que le sentiment d'émotion est presque complètement absent. L'enfant manifeste, bien entendu, de l'émotion pour la moindre des choses, mais cette émotion est de courte durée; elle est toute de surface.

  Ainsi, nous constatons que toutes les qualités négatives existent chez le nouveau-né, mais avant de pouvoir faire usage de ses divers véhicules, il faut qu'il en développe les qualités positives.

  L'enfant possède aussi un intellect, mais il est presque incapable d'activité intellectuelle personnelle.

  Etant surtout soumis aux forces agissant par le pôle négatif de l'intellect, il est facile à éduquer, grâce à sa faculté d'imitation.

  Ainsi que nous l'avons vu, le processus de la naissance n'est pas achevé lorsque le petit corps de l'enfant vient au monde. Comme l'esprit a construit de nombreux corps physiques, il peut les construire rapidement, mais l'homme a acquis le corps vital plus tard. C'est pour cette raison que nous ne sommes pas aussi experts pour construire ce corps. En conséquence, il faut un temps plus long pour former ce corps à partir de matériaux mis en réserve à cet effet, et il ne naît que vers la septième année, à l'époque de la seconde dentition. Le corps du désir ne vient s'ajouter que plus tard, autour de la quatorzième année, au moment de la puberté. Quand à l'intellect, qui fait de l'homme un homme, il ne naît qu'à la vingt et unième année. C'est l'âge légal requis pour le droit de vote dans la plupart des pays (jusqu'à l'adoption de lois fixant cet âge à 18 ans).

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DE ZÉRO à SEPT ANS

  En ce qui concerne l'influence de la naissance des divers véhicules dans la vie de l'enfant, nous pouvons dire que, bien que les organes aient déjà été formés durant le temps précédant la naissance, c'est de zéro à sept ans que sont déterminées les lignes de croissance du corps physique. Les organes sensoriels prennent certaines formes définies qui leur donnent leurs structures de base et déterminent leur orientation dans une direction ou une autre. Ils grandissent plus tard, mais leur développement suit les voies tracées pendant ces sept premières années , et les fautes ou occasions négligées ne pourront jamais être réparées par la suite. Si membres et organes ont pris des formes justes, l'ensemble après sa croissance sera harmonieux, mais si une malformation s'est produite, le petit corps sera plus ou moins difforme. C'est le devoir des parents de donner à l'enfant le milieu qui lui convient pendant cette période, comme le fait la nature avant la naissance, car cela seul peut donner à cet organisme sensible une direction et une croissance correctes.

  Comme le son est le créateur de toutes choses, grandes ou petites, il est facile de comprendre que le rythme doit avoir une influence importante sur la croissance d'un petit organisme d'enfant. Au premier chapitre de son Evangile, l'Apôtre Jean exprime cette idée mystique en paroles admirables: "Au commencement était le Verbe (...) et sans lui rien n'a été fait (...) et le Verbe s'est fait chair". Le Verbe est un son rythmé, prononcé par le Créateur, qui a retenti dans tout l'Univers, assemblant des millions d'atomes dans l'infinité de formes diverses que nous voyons autour de nous. La montagne, la pâquerette, la souris et l'homme sont tous des incarnations de ce grand Verbe cosmique qui continue à vibrer dans tout l'univers et ne cesse de construire, bien que nos oreilles ne l'entendent pas. Mais, malgré notre insensibilité à cette merveilleuse sonorité céleste, nous pouvons employer la musique terrestre qui agira sur le petit corps de l'enfant. Certaines chansons

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  enfantines n'ont aucun sens, mais elles sont très rythmées et, plus souvent l'enfant apprendra à chanter et répéter la chanson en dansant et en marchant, plus la musique fera partie de sa vie.

  Deux mots d'ordre s'appliquent à cette période, l'un à l'enfant et l'autre aux parents: IMITATION ET EXEMPLE. Aucune créature n'est plus imitative que le petit enfant, et sa conduite ultérieure dépendra largement des exemples donnés par les parents dans son jeune âge. Tout, dans l'entourage de l'enfant, laisse son impression en bien ou en mal, et nous devrions nous rendre compte que le plus petit de nos actes peut faire un bien ou un mal incalculable dans la vie de nos enfants. Nous ne devrions jamais, en présence de l'enfant , faire un geste que nous ne voudrions pas le voir imiter .

  Il est inutile de lui dire de "ne pas faire attention" ou de moraliser durant cette période, car il n'a ni mental, ni raison; l'exemple est le seul maître dont il ait besoin et qu'il écoute. Il ne peut pas plus s'empêcher d'imiter que l'eau de descendre la pente, car c'est là sa seule méthode de développement, à cette époque de sa vie. L'enseignement de la morale et de la raison vient plus tard; mais utiliser ce système d'éducation à ce moment-là ressemblerait au fait de sortir un enfant du sein maternel avant terme. Si l'on essayait d'arracher de force un bébé du sein maternel, il en résulterait la mort, car le foetus ne serait pas parvenu à une maturité suffisante pour affronter le monde physique.

  Durant les trois périodes de sept ans qui suivent la naissance, les véhicules correspondants sont encore dans le sein de Mère Nature. Si nous demandons au petit enfant de faire l'effort d'apprendre par coeur ou de réfléchir, ou bien si nous éveillons ses sentiments, nous déchirons en quelque sorte l'enveloppe protectrice de la Nature, ce qui est aussi désastreux à certains égards qu'une naissance prématurée forcée. Habituellement, les enfants prodiges deviennent des adultes d'une intelligence inférieure à la moyenne. Nous ne devons pas empêcher l'enfant d'apprendre ou de penser de sa propre volonté , mais il ne faut pas l'aiguillonner comme le font certains parents pour flatter leur propre orgueil. Tout ce que l'enfant doit acquérir comme pensées,

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  idées et imagination doit venir de lui-même , comme les yeux et les oreilles qui se sont développées avant la naissance du corps dense.

  Il faut donner à l'enfant des jouets sur lesquels il puisse exercer sa faculté d'imitation; quelque chose de vivant, ou bien une poupée articulée qui puisse être mise en différentes positions, et que l'enfant habillera lui-même; de cette façon, il exerce sa volonté créatrice de la bonne manière. Donnez aux garçons des outils et des modèles, des moules et de la pâte à modeler. Ne leur donnez jamais rien de fini , où ils n'aient rien à faire que de regarder: cela ne donnerait au cerveau aucune chance de se développer; or, à cette époque, l'objet des soins et le but de l'éducateur doivent être de fournir à l'enfant les moyens de développer harmonieusement ses organes physiques.

  En ce qui concerne la nourriture, il faut en prendre bien soin pendant cette période, car l'appétit sera bon ou mauvais pendant toute la vie, selon la manière dont il aura été développé pendant le premier septénaire. Ici aussi, l'exemple est un grand maître. Des plats trop assaisonnés abîment l'organisme; plus la nourriture est simple et exige une mastication prolongée, plus elle développe un robuste appétit qui guidera l'adulte à travers la vie et lui donnera une santé corporelle et une tranquillité d'esprit inconnues du gourmand. De toute façon, évitons d'avoir un plat pour nous-mêmes et un autre pour nos enfants. Nous pouvons les empêcher d'en manger à la maison, mais nous créons une envie qui cherchera sa satisfaction quand l'enfant sera assez âgé pour avoir sa volonté personnelle: c'est alors que s'affirmera la faculté d'imitation. Par conséquent, les parents doivent se rappeler du matin jusqu'au soir que des regards attentifs sont fixés sur eux, n'attendent que leurs agissements pour suivre leur exemple.

  En ce qui concerne les vêtements, il faut toujours s'assurer que l'habillement de l'enfant ait bien la taille voulue, et le remplacer avant qu'il ne devienne trop étroit et le gêne. Nombre de tendances immorales qui ont gâché une vie ont été d'abord éveillées par le frottement de vêtements trop petits, particulièrement chez les garçons. L'immoralité est une des plaies les plus graves et des plus tenaces de notre civilisation. Pour

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  sauvegarder nos enfants, nous devons y faire très attention, et chercher par tous les moyens à garder l'enfant inconscient de ses organes sexuels jusqu'à sa septième année. Les punitions corporelles sont aussi un facteur extrêmement important de renforcement de la nature sexuelle (laquelle dépasse peut-être déjà le pouvoir de l'adolescent) et l'on ne saurait trop les déplorer.

  Quant à la formation du caractère, il est certain que les couleurs ont la plus grande importance, bien qu'en la matière il faille non seulement connaître les effets des couleurs, mais plus particulièrement ceux des couleurs complémentaires , car ce ces dernières qui agissent dans l'organisme de l'enfant.

DE SEPT à QUATORZE ANS

  Vers la septième année, le corps vital de l'enfant a acquis une perfection suffisante pour lui permettre de prendre contact avec le monde extérieur. Il quitte sa gaine protectrice d'éther et commence sa vie libre. Vient alors le temps où l'éducateur peut travailler sur le corps vital et aider à former mémoire , conscience , bonne habitudes et une constitution harmonieuse . Dès ce moment, AUTORITÉ ET INSTRUCTION sont les mots d'ordre de cette période où l'enfant doit apprendre la signification des choses. Dans la première époque, il apprend que les choses existent, mais il ne faut pas l'ennuyer avec ce qu'elles signifient, sauf dans ce qu'il glane lui-même. Dans cette seconde époque, au contraire, il est nécessaire que l'enfant apprenne la signification des choses, mais il doit apprendre à les admettre selon l'autorité des parents et des maîtres, en fixant leurs explications dans sa mémoire plutôt qu'en raisonnant lui-même.

  Si l'enfant est précoce, il est inutile de le pousser dans des études qui demandent de la réflexion. Les enfants prodiges deviennent souvent des adultes d'intelligence au-dessous de la moyenne. Pour ses études, il faudrait laisser l'enfant suivre sa propre inclination et développer chez lui la faculté d'observation en lui présentant, autant que possible, des exemples vivants. Qu'il regarde un jour un ivrogne et voie dans quel état son vice a

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  pu le réduire. Qu'il fréquente des gens vertueux dont il admirera le bel idéal. Et que la conduite de ses parents soit telle qu'il ne puisse mettre en doute la moindre de leurs paroles, ni contester leur autorité.

  Vers la fin de cette période, il sera bon de préparer l'enfant à se rendre maître de la force qui va s'éveiller en lui et qui le rendra bientôt capable de reproduire son espèce. Cédant à une timidité bien mal placée, les parents se dérobent souvent à la responsabilité qui leur incombe de l'instruire sur ces questions. C'est une devoir et une obligation pour les parents d'éclairer convenablement l'enfant. Ne pas le faire serait comme le placer, les yeux bandés, parmi d'innombrables pièges, en lui recommandant de n'y pas tomber. Arrachez au moins le bandeau, l'enfant sera suffisamment handicapé sans lui.

  Une fleur pourra être choisie comme sujet de la leçon, et le processus de la procréation présenté sous la forme d'un conte de fée. Du plus petit jusqu'au plus grand, il n'est pas d'enfant qui ne tire profit d'un enseignement de ce genre. Sans qu'il soit nécessaires de s'embarrasser de termes de botanique, on racontera aux enfants comment les fleurs sont comme des familles. La grande majorité d'entre elles ont à la fois des garçons (étamines, terminées par des anthères contenant le pollen) et des filles (carpelles surmontées par le ou les pistils). On fera remarquer les grains de pollen qui recouvrent les anthères des garçons-fleurs: ils ressemblent à tous les garçons du monde qui aiment s'aventurer dans toutes les batailles de la vie, tandis que les filles- fleurs restent à la maison. On montrera aux enfant les pattes des abeilles chargées de pollen. Elles transportent, tels des coursiers ailés, les petits garçons-fleurs qui vont comme ces chevaliers d'antan à la recherche des jolies princesses endormies dans un château magique (l'ovule caché dans les carpelles). Le grain de pollen, la fleur-chevalier, s'ouvre un chemin à travers le pistil et pénètre dans l'ovule, ce qui veut dire que la princesse et le chevalier sont mariés et qu'ils deviennent les heureux parents de beaucoup de filles-fleurs et de garçons-fleurs.

  Lorsqu'ils auront bien compris cette leçon, les enfants comprendront d'eux- mêmes la génération chez les animaux comme chez les hommes, car il n'y a entre eux aucune différence. L'acte est aussi pur, aussi chaste

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  et aussi sacré chez les uns que chez les autres, et l'enfant instruit de cette manière conservera toujours un profond respect pour la fonction de reproduction, qui ne pourrait lui être mieux présentée.

  Cette narration peut être variée et embellie selon la fantaisie de l'éducateur et peut, plus tard, être augmentée d'histoires d'oiseaux et d'autres animaux. Elle éveillera chez l'enfant une compréhension de la genèse de son propre corps, qui revêtira l'histoire d'amour de papa et maman de toute la poésie des garçons et filles-fleurs; elle s'opposera ainsi à la moindre pensée de discrédit touchant la naissance dans l'esprit de l'enfant. Ainsi équipé, l'enfant sera bien fortifié, au moment de la puberté, lors de la naissance de son corps du désir.

  Cependant, pour que l'enfant tire le meilleur profit de l'instruction que lui donnent parents et maîtres, il est naturellement nécessaire qu'il ait la plus grande vénération pour eux et de l'admiration pour leur savoir. Il faut donc que nous nous comportions d'une manière telle qu'il puisse toujours conserver ces sentiments, car s'il voit en nous de la frivolité, s'il entend parler légèrement et observe en nous une conduite généralement relâchée, nous le privons du meilleur soutien de l'effort dans la vie; la foi et la confiance dans les autres . C'est à cet âge que se font les désabusés et les sceptiques. Nous sommes responsables devant Dieu des vies confiées à nos soins, et nous aurons à répondre devant la loi de cause à effet si nous négligeons, par nonchalance, l'occasion qui nous est donnée de guider les premiers pas d'un de nos semblables dans le droit chemin; or l'exemple est toujours meilleur que les préceptes.

  La question des châtiments corporels mérite également un sérieux examen; ils agissent sur l'enfant comme un facteur important de l'éveil de sa nature passionnelle, aussi faut-il absolument les éviter. C'est un crime d'infliger des punitions corporelles à un enfant, quel que soit son âge. La force n'a jamais raison et comme les parents sont les plus forts, ils doivent toujours éprouver de la compassion pour les plus faibles. Si intraitable que soit un enfant, il n'en est pas un qui ne réponde aux gâteries offertes en récompense de ses bonnes actions

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  et au refus de certains privilèges lors de ses désobéissances. Que les parents veuillent bien se mettre un instant à la place de l'enfant et qu'ils essaient donc de juger de ces choses de son point de vue. Leur serait-il agréable de vivre avec des personnes à l'autorité desquelles ils ne pourraient se soustraire? Des personnes beaucoup plus grandes qu'eux et qui les fouetteraient jour après jour? Que l'on renonce donc aux punitions corporelles et, en une seule génération, bien des maux seront supprimés de la société. Nous savons que les coups avilissent la nature du chien, et nous nous plaignons parfois des gens qui manquent de force de caractère. Ce défaut provient souvent de ce qu'ils ont été trop fouettés dans l'enfance.

  Il est déplorable que certains parents s'imaginent que leur mission est de briser l'esprit de leurs enfants sous la loi du bâton. En tant que parents, nous pouvons remédier à ce mal dans une large mesure en guidant la volonté de nos enfants dans des directions indiquées par notre raison. Nous les aiderons ainsi à développer un caractère réaliste, ne se complaisant pas en chimères comme beaucoup d'entre nous. Donc, ne frappons jamais un enfant; lorsqu'une punition est nécessaire, supprimons plutôt les privilèges.

  Le corps du désir de l'enfant naît à la quatorzième année, au moment de la puberté. Lorsque l'Ego a terminé son temps à l'école de la vie, la force centrifuge de répulsion lui fait rejeter à la mort son véhicule physique, puis le corps vital qui est le plus dense après lui. Ensuite, au purgatoire, la matière-désir la plus dense accumulée par l'Ego pour y incorporer ses désirs les plus vils, a été expurgée par cette force centrifuge. C'est seulement dans les mondes supérieurs que la force d'attraction domine et conserve le bien par action centripète, qui tend à tout attirer de la périphérie vers le centre. C'est aussi cette force centripète d'attraction qui gouverne pendant que l'Ego revient vers sa nouvelle naissance. Nous savons que nous pouvons jeter une pierre plus loin qu'une plume. C'est pourquoi la matière la plus dense a été rejetée à l'extérieur après la mort par la force de répulsion.

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  Pour la même raison, la matière la plus dense, dans laquelle l'Ego incorpore sa tendance au mal, est projetée en tourbillons à l'intérieur , vers le centre, par la force centripète d'attraction. Résultat: à la naissance d'un enfant, tout ce qui est meilleur est le plus pur apparaît à l'extérieur .

DE QUATORZE à VINT-ET-UN ANS

  Habituellement, le mal latent ne se manifeste pas avant la naissance du corps du désir, vers l'âge de quatorze ans, où les courants de ce véhicule commencent à s'épancher vers l'extérieur , venant du foie. C'est le moment où émotions et passions commencent à exercer leur pouvoir sur les jeunes gens et jeunes filles, car la gaine de matière-désir qui protégeait auparavant le corps du désir naissant a disparu. Lorsque les désirs et les émotions sont libérés, l'enfant entre dans la période la plus dangereuse de sa vie, l'ardente jeunesse, entre quatorze et vingt-et-un ans. Le corps du désir est plein de fougue, car l'intellect, qui pourrait le freiner, n'est pas encore formé. C'est là, dans la plupart des cas, un temps d'épreuve; il est donc bon, pour l'adolescent, d'avoir appris à considérer avec respect ses parents et ses maîtres, car il puisera en eux la force de résister à l'assaut des émotions. S'il a été habitué à avoir confiance en ses aînés, et s'il a reçu d'eux un enseignement sage, il aura développé à ce moment un sens intime de la vérité qui lui sera un guide s&circr. Au contraire, dans la mesure même où il ne l'aura pas fait, il risquera d'aller à la dérive.

  Dans ses jeunes années, l'enfant se considère plutôt comme appartenant à une famille; il est plus subordonné aux désirs de ses parents que lorsqu'il a atteint quatorze ans. En voici la raison: dans la gorge du foetus et du jeune enfant, se trouve une glande appelée thymus, très grande avant la naissance et qui diminue graduellement dans les années d'enfance pour disparaître finalement à un âge variant selon les caractéristiques de l'enfant. Les anatomistes avaient été intrigué par le fonctionnement de cet organe, mais on a suggéré qu'avant le développement des os dont la moelle est rouge, l'enfant est incapable de fabriquer son propre sang et que le thymus, en conséquence, contient une essence fournie par les parents,

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  dans laquelle l'enfant puise pendant le bas âge et l'enfance, jusqu'à ce qu'il soit capable de produire son propre sang. Cette théorie correspond approximativement aux faits, et tant que le sang des parents coule dans les veines de l'enfant, il se considère comme élément de la famille et non comme un Ego. Mais aussitôt qu'il commence à produire son propre sang, l'Ego s'affirme et cesse d'être le "garçon de maman" ou la "fille de papa", car il a sa propre personnalité. Alors arrive l'âge critique où les parents récoltent ce qu'ils ont semé. L'intellect n'est pas encore né, rien ne tient en échec la nature-désir et beaucoup, vraiment beaucoup, dépend de la façon dont l'enfant a été éduqué durant ses premières années et de l'exemple que lui ont donné ses parents. A ce tournant de la vie, l'assertion du soi, le sentiment du "je suis" est plus fort qu'à n'importe quel autre moment, et l'autorité devrait céder la place au CONSEIL. C'est maintenant qu'il faut lui apprendre à étudier les choses par lui-même et à se former ainsi des opinions personnelles. Pénétrons-le de la nécessité d'un examen approfondi avant tout jugement et aussi du fait que plus il gardera de mobilité à ses opinions, mieux il sera capable d'étudier des faits nouveaux et d'acquérir des notions nouvelles.

  Pendant la période de l'adolescence, les parents devront pratiquer la plus grande tolérance, car à aucune période de l'existence l'être humain ne ressent davantage ce besoin de sympathie que durant les sept années de quatorze à vingt-et-un ans, pendant lesquelles la nature-désir est puissante et non dominée. A ce moment, il sera bon pour l'enfant d'avoir été élevé dans les meilleures conditions mentionnées, car il trouvera auprès de ses parents un appui solide, une ancre de salut, qui l'aideront dans cette traversée orageuse jusqu'à l'arrivée au port où il sera doté d'un intellect qui fera de lui un homme complet, vers vingt-et-un ans.

  Ainsi, nous avons suivi l'esprit humain autour du cycle de la vie, à partir de la mort jusqu'à une nouvelle naissance, puis à la maturité; nous savons que des lois immuables le gouvernent à chaque pas et qu'il est toujours sous la sauvegarde des grands et glorieux Ministres de Dieu. Cette connaissance est de la plus

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  grande importance pour les parents, car elle fait comprendre correctement le développement qui doit avoir lieu à chaque période septénaire. Elle leur permettra de travailler d'une façon intelligente avec la nature et de mieux remplir leur devoir d'éducateurs que ceux qui ignorent les enseignements Rosicruciens.

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CHAPITRE 2 - HÉRÉDITÉ ET PROBLEMES DE L'ENFANCE

  On nous pose souvent la question suivante: "Comment expliquez-vous le fait qu'en enfant hérite si souvent des mauvais côtés de ses parents?" Nous répondons que ce n'est pas du tout un fait certain. Malheureusement, les gens sont fort enclins à mettre leurs imperfections sur le compte de l'hérédité et à rendre ainsi leurs parents responsables de leurs défauts, alors qu'ils s'accordent à eux-mêmes tout le crédit de leurs bonnes qualités. Le fait même que nous établissions une différence entre ce que nous devons à l'hérédité et ce qui nous appartient en propre prouve qu'il y a deux côtés dans la nature humaine; le côté forme et le côté vie .

  Concernant le côté "forme", nous avons déjà vu que dans le foetus, à la partie inférieure de la gorge, juste au-dessus du sternum, se trouve le thymus, glande d'abord très grosse pendant la période de gestation, qui s'atrophie à mesure que l'enfant grandit, pour disparaître complètement vers la quatorzième année, en général quand les os sont complètement formés. Parmi les théories relatives aux fonctions de cette glande,

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  l'une d'entre elles est que le thymus fournit la substance nécessaire à la formation des globules rouges du sang jusqu'à ce que les os soient complètement formés et que l'enfant puisse produire lui-même ses propres globules. Cette théorie est correcte.

  Pendant la première enfance, l'Ego n'a pas la pleine possession de son corps. Nous reconnaissons que l'enfant n'est pas responsable de ses actes, du moins jusqu'à l'âge de sept ans, période que nous avons ensuite étendue jusqu'à quatorze ans. Durant cette période, aucune obligation légale n'est attachée à l'enfant pour ses actes. Il est juste qu'il en soit ainsi, car l'Ego, résidant dans le sang, ne peut y fonctionner que lorsqu'il est devenu capable de le produire lui-même. Comme pendant l'enfance le sang est fourni par les parents par l'intermédiaire du thymus, l'enfant n'est pas encore son propre maître. Ainsi, les tout-petits ne parlent pas d'eux à la première personne. Ils disent: "La fille de papa, le garçon de maman", ou bien "Bébé veut ceci, Jeannot veut cela". Mais dès qu'ils approchent de la puberté et qu'ils commencent à produire leurs propres globules sanguins, c'est "Je" ferai ceci ou "Je" vais à tel endroit. Ils affirment leur propre personnalité et commencent à se détacher de la famille.

  Donc, puisque l'enfant hérite de ses parents son corps et son sang, il hérite aussi leurs tendances à la maladie; non de la maladie elle-même, mais uniquement des tendances. Après la quatorzième année, lorsque l'Ego réincarné commence à produire ses propres globules rouges du sang, il dépend de lui dans une large mesure que ces tendances s'affirment et deviennent, ou non, des maladies réelles dans sa vie.

  Concernant le côté "vie", il faut tenir compte du fait que l'homme, être pensant, vient sur terre investi d'une nature morale et mentale qui lui appartient en propre. Il n'a pris de ses parents que les matériaux nécessaires à la construction de son corps physique. Nous sommes attirés vers certaines personnes, tant pas la loi de cause à effet que par la loi d'affinité. La même attirance qui fait que les musiciens, par exemple, recherchent la compagnie d'autres musiciens dans des salles de concert, que des joueurs se

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  rencontrent aux courses ou dans les salles de jeu, que des gens de nature studieuse se retrouveront dans des bibliothèques, etc., fera que ces personnes de tendances, de caractéristiques et de go&circts semblables naîtront dans la même famille.

  C'est ainsi que lorsque nous entendons une personne déclarer: "Je sais parfaitement que je suis prodigue, mais mes parents ne travaillaient pas. Nous avons toujours eu des domestiques", il ne faut voir là qu'une simple similitude de go&circts entre eux et elle. Si quelqu'un d'autre vous dit: "Je me rends compte que je suis un peu fantasque; je tiens ça de famille; je n'y puis rien", autre exemple, sans plus, de la loi d'association. Au lieu d'invoquer notre hérédité pour excuser nos mauvaises habitudes, nous ferions bien mieux de nous corriger et de cultiver les vertus opposées. Nous n'accepterions pas comme une excuse valable la déclaration de l'ivrogne qui dirait: "Je ne peux m'empêcher de boire. Tous mes camarades en font autant". Nous lui donnerions le conseil de s'éloigner d'eux au plus tôt et d'affirmer sa propre individualité. Cessons donc de nous retrancher derrière nos ancêtres pour nous excuser de nos mauvais penchants.

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CHAPITRE 3 - CAUSES DE LA MORTALITÉ INFANTILE

  La mortalité infantile a plusieurs causes. Nous n'en citerons que les principales. En premier lieu, lorsqu'un Ego se réincarne, il est attiré vers tel ou tel milieu qui peut le faire évoluer et lui permettre de racheter une certaine partie de la destinée créée par lui dans des existences précédentes. S'il survient, dans la vie des parents, des changements tels que l'Ego ne puisse plus y faire les expériences voulues ni obtenir les résultats cherchés, il est enlevé à cette famille et envoyé dans un autre lieu où il trouvera les conditions requises. Il peut aussi arriver qu'il soit provisoirement retiré de ce milieu pour y renaître au moment où les conditions voulues se présentent enfin.

  Mais il est une cause de mortalité infantile qui remonte bien plus loin, dans des vies antérieures et, pour la bien comprendre, il est nécessaire de savoir ce qui se passe au moment du décès et immédiatement après. Lorsqu'un esprit quitte son corps, il emporte avec lui son corps du désir, son intellect et son corps vital. Or, c'est dans le corps vital que sont imprimées les scènes de la vie qui vient de s'écouler. Pendant la

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  durée des trois jours et demi qui suivent la mort, ces scènes se gravent dans le corps du désir, qui détermine la destinée de l'Ego au purgatoire et au premier ciel. Les souffrances que nous endurons au purgatoire, dans le regret de nos fautes passées, et la joie que nous éprouvons au premier ciel, dans la contemplation de nos bonnes actions effectuées, sont transmises, sous forme de conscience, aux véhicules de la vie suivante. L'Ego est averti d'avoir à éviter le mal et de ne pas retomber dans ses erreurs anciennes, mais plutôt de faire à nouveau ce qui a été pour lui source de joie.

  Alors, si les trois jours et demi qui suivent sa mort se passent en toute tranquillité, l'Ego peut se concentrer le mieux possible sur le panorama de sa vie, qui s'imprimera sur son corps du désir beaucoup plus profondément que s'il avait été troublé par les lamentations convulsives de ses proches, ou par toute autre cause. Par conséquent, il éprouvera un sentiment plus aigu de souffrance dans le purgatoire et une impression plus vive de joie dans le premier ciel. Dans une vie future, ces sensations l'orienteront nettement. Mais si le défunt est mort dans un accident de la circulation, déraillement de train, incendie, etc., ou sur un champ de bataille, il ne pourra se concentrer comme il le faudrait. Cependant, il ne serait pas juste qu'il perde les expériences de sa vie passée, aussi lui est-il accordé une compensation, conformément à la loi de cause à effet.

  La concentration est aussi impossible lorsque ceux qui entourent un mourant éclatent en sanglots au moment où l'esprit quitte le corps et poursuivent leurs lamentations dans la chambre mortuaire. L'esprit qui, pendant tout ce temps, est en contact étroit avec le monde physique, sera bouleversé par le chagrin des êtres qui lui sont chers et sera empêché de concentrer son attention sur le panorama de sa vie passée. L'impression sur le corps du désir sera beaucoup moins profonde qu'elle ne l'aurait été si l'esprit avait été laissé dans un calme parfait. Par la suite, les souffrances au purgatoire ne seront pas aussi vives, ni les joies au premier ciel aussi profondes qu'elles auraient d&circ l'être. Ainsi lorsque l'Ego renaîtra, il aura perdu

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  une partie des fruits de son existence précédente, c'est-à-dire que la voix de sa conscience ne parlera pas avec la même force que si la tranquillité avait régné autour de sa dépouille.

  C'est afin de compenser cette perte que l'Ego naît à nouveau, le plus généralement chez les parents ou chez les amis qui se sont lamentés à sa mort et qu'il leur est enlevé dans l'enfance. Il entre alors dans le monde du désir, mais ne dépasse pas le premier ciel, parce qu'il n'est pas plus responsable de ses actions qu'il n'est coupable avant sa naissance de la douleur qu'il cause à sa mère en s'agitant dans son sein. Il ne passe pas non plus par le purgatoire et, comme ce qui n'a pas été animé ne peut mourir, le corps du désir de l'enfant, de même que son intellect, persiste jusqu'à la prochaine naissance. C'est pour cette raison que de tels enfants sont enclins à se rappeler leur vie précédente. Comme l'Ego ne peut monter dans le deuxième ou le troisième ciel, parce que le corps du désir et le mental, n'étant pas nés, ne peuvent pas non plus "mourir", il attend simplement que l'occasion de se réincarner se présente. Lorsqu'il est mort dans une des circonstances bouleversantes mentionnées plus haut, qui ont empêché les expériences de sa vie passée de se graver assez fortement sur son corps du désir, il ne renaît que pour mourir bientôt. Il est alors instruit, pendant son séjour au premier ciel, des effets des passions et désirs, afin d'apprendre les leçons qu'il aurait apprises au purgatoire si sa mort n'avait pas été troublée. Pour de tels enfants, le premier ciel est une région d'attente où ils séjournent pour une durée de un à vingt ans. Cependant, c'est plus encore qu'une simple période d'attente, parce que beaucoup de progrès sont accomplis pendant ce séjour au premier ciel.

  Quand un enfant meurt, il y a toujours quelque membre de sa famille qui l'attend ou, à défaut, des personnes qui aimaient à se montrer maternelles envers les enfants pendant leur vie terrestre et qui se font un plaisir de prendre soin d'un petit abandonné. L'extrême plasticité de la matière-désir facilite la construction de jouets vivants et des plus charmants pour les petits, et leur vie est une suite de belles

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  récréations; néanmoins, leur éducation n'est pas négligée. Ils sont groupés par classes, selon leur tempérament et non selon leur âge. Il est facile, dans le monde du désir, de donner des leçons de choses sur l'influence des passions bonnes ou mauvaises, la conduite dans la vie et le bonheur. Ces leçons se gravent d'une manière indélébile sur le corps du désir sensitif et émotif de l'enfant et lui restent dans sa nouvelle incarnation. Quand il se réincarne, c'est avec un degré de développement qui lui permet de poursuivre normalement son évolution. Plus d'une personne qui mène une vie noble le doit au fait qu'elle a reçu cet enseignement.

  Comme, dans le passé, l'homme a toujours été très belliqueux, et comme, d'autre part, il n'a pas observé, dans son ignorance, le silence et la paix autour des morts, il en résulte une énorme mortalité infantile. Mais à mesure que les humains arriveront à une meilleure compréhension des lois cosmiques et se rendront compte jusqu'à quel point ils sont responsables vis-à-vis de leurs frères en train de quitter cette vie et combien il est nécessaire d'observer une attitude pieuse et tranquille auprès d'eux, la mortalité infantile diminuera sensiblement.

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CHAPITRE 4 - L'ASTROLOGIE ET L'ENFANT

  "Dieu est lumière", dit la Bible. Certes, il nous est impossible de concevoir une comparaison plus grandiose de son omniprésence ou de son mode de manifestation. Les télescopes les plus puissants n'ont pu atteindre les limites de la lumière, bien qu'ils nous révèlent des étoiles à des millions d'années-lumière de la Terre, et nous pouvons nous demander comme le Psalmiste:

  "Où irais-je loin de ton esprit, Et où fuirais-je loin de ta face? Si je monte au cieux, tu y es; Si je me couche au séjour des morts, t'y voilà. Si je prends les ailes de l'aurore Et que j'aille habiter aux extrémités de la mer, La aussi ta main me conduira Et ta droite me saisira." (Psaume 139)

  Lorsqu'à l'aurore de l'existence, Dieu le Père prononça le Verbe , alors que le Saint-Esprit se mouvait sur l'océan de la Matière vierge homogène, l'obscurité primordiale fut transformée en lumière . Ce fut la première manifestation de la Divinité; et l'étude des principes de la lumière révélera à l'intuition

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  mystique une source merveilleuse d'inspiration spirituelle. Nous n'approfondirons pas ce thème à présent, car la digression serait trop longue, mais nous expliquerons seulement comment la Vie divine apporte de l'énergie à la forme humaine et la pousse à l'action.

  En vérité, Dieu est UN et indivisible. Il renferme en son être tout ce qui est, comme la lumière blanche contient toutes les couleurs. Mais il apparaît triple dans sa manifestation, comme la lumière blanche se réfracte en trois couleurs fondamentales: bleu, jaune et rouge, qui sont l'emblème du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Ces trois rayons fondamentaux de la vie divine sont diffusés par le rayonnement du Soleil et produisent la Vie , la Conscience et la Forme sur chacun des sept porteurs de lumière qu'on appelle les "Sept Esprits devant le Trône" (Apocalypse 1:4). Leurs noms sont: Mercure, Vénus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne et Uranus. La loi de Bode nous prouve que Neptune n'appartient pas à notre système solaire, et le lecteur est prié de consulter notre "Astrologie Scientifique Simplifiée" pour la démonstration mathématique de cette affirmation.

  Chacune des sept planètes reçoit la lumière solaire dans une mesure différente selon sa proximité de l'astre central et la constitution de son atmosphère; les êtres qui demeurent sur chacune d'elles sont en affinité avec certains rayons solaires selon leur degré de développement. Ils absorbent la couleur ou les couleurs qui leur conviennent et réfléchissent le reste sur les autres planètes. Ces rayons reflétés transmettent avec eux une impulsion en rapport avec la nature des êtres avec lesquels ils ont été en contact.

  Ainsi, la Lumière et la Vie divines parviennent à chaque planète, directement du soleil, ou bien réfléchies par les six planètes-soeurs. De même que la brise d'été qui passe sur les prés fleuris apporte sur ses ailes invisibles le parfum mélangé d'une multitude de fleurs, ainsi les influences subtiles du jardin de Dieu nous envoient les impulsions mêlées de tous les esprits, et c'est dans cette lumière multicolore que "nous avons la vie, le mouvement et l'être" (Actes 17:28).

  Les rayons venant directement du Soleil produisent l'illumination spirituelle, les rayons réfléchis par les

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  autres planètes ajoutent à notre développement moral et à notre conscience, et les rayons réfléchis par la Lune aident à la croissance physique.

  Mais comme chaque planète ne peut absorber qu'une certaine quantité d'une ou plusieurs couleurs selon son degré général d'évolution, de même chaque être sur terre: minéral, animal ou homme, ne peut absorber et assimiler qu'une partie des rayons projetés sur la Terre. Le reste ne l'affecte pas et ne produit sur lui aucune sensation, de la même manière que l'aveugle n'a pas conscience de la lumière et de la couleur qui existent autour de lui. Par conséquent, lorsque l'homme revient sur terre pour récolter ce qu'il a semé dans ses vies antérieures et pour semer à nouveau ce qui constituera son expérience future, chaque être est affecté différemment par les rayons stellaires. Les astres sont les gardiens célestes du temps qui mesurent les années et la Lune indique les mois propices pour semer ou moissonner. Ainsi la science de l'astrologie est une vérité fondamentale de la nature, d'un grand bénéfice pour le progrès spirituel.

  L'enfant est un mystère pour nous tous; nous ne pouvons connaître ses tendances que lorsqu'elles se manifestent peu à peu en traits de caractère, mais il est généralement trop tard pour entraver les mauvaises habitudes prises, et l'enfant est alors sur une pente dangereuse. Un thème astrologique basé sur l'heure de naissance et calculé de manière scientifique montre les tendances bonnes ou mauvaises de l'enfant et, si l'un des parents prend le temps et la peine d'étudier la science des astres, il lui rendra un service inestimable en encourageant ses bonnes dispositions et en réprimant ses mauvais penchants avant qu'ils ne se cristallisent sous forme d'habitudes. Il n'est pas nécessaire d'être un grand mathématicien pour calculer un thème astrologique. Certains astrologues établissent des thèmes si compliqués qu'ils sont illisibles aussi bien à d'autres qu'à eux-mêmes, tandis qu'un simple dessin d'une lecture aisée peut être fait par quiconque sait additionner et soustraire des heures et des minutes. Cette méthode a été décrite avec tous ses détails dans notre "Astrologie Scientifique Simplifiée". Tous les parents qui ont à coeur

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  l'avenir de leurs enfants devraient apprendre eux-mêmes l'astrologie et, si leur habileté ne peut se comparer à celle d'un astrologue professionnel, leur connaissance plus intime de l'enfant et leur intérêt plus profond compenseront cette lacune et leur permettront de connaître plus à fond le caractère de l'enfant. Ainsi, nous saurons clairement comment accomplir nos devoirs de parents en réprimant le mal avant sa naissance et en encourageant le bien de manière à éveiller les pouvoirs spirituels de l'âme qui nous a été confiée.

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CHAPITRE 5 - UN EXEMPLE

  Note de l'éditeur - La question ci-après, concernant une fillette de trois ans et demi, et la réponse donnée par Max Heindel, ont été publiées dans le numéro de septembre 1916 des "Rays from the Rose-Cross". Ce "magazine" publiait chaque mois, en réponse aux demandes des abonnés, un nombre limité de thèmes de naissance ou d'orientation professionnelle, accompagnés de commentaires. Les demandes dépassaient de loin les possibilités de publication.

  QUESTION - Dans le numéro de ce mois des "Rays", nous avons trouvé le thème de Marjorie et votre commentaire. Nous l'attendions et vous en sommes très reconnaissants.

  L'énergie qu'elle gaspille en accès de colère est déjà évidente (Soleil en conjonction à Mars et en carré à Uranus) et tout essai de les réprimer se heurte à une résistance mentale et physique bien déterminée. Notre problème est de savoir comment transmuer cette énergie. Dans votre commentaire, nous relevons ce conseil: "Prenez bien soin de commencer tout de suite et de continuer". Nous avons étudié votre réponse et essayé d'obtenir des résultats. Marjorie ne répond pas à notre gentillesse et, juste avant le moment de

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  recevoir son thème dans "Rays from the Rose Cross", nous avions presque décidé que la punition corporelle était le seul moyen. D'après les résultats que j'ai pu observer à (...) je sais que les corrections devraient se faire par un autre moyen, mais beaucoup de choses sont possibles à l'école et irréalisables à la maison. . En outre, je n'ai jamais eu connaissance des méthodes à employer pour des enfants de l'âge de Marjorie. Mme R. a lu beaucoup d'ouvrages sur l'éducation des enfants: ils sont tous contre les châtiments corporels, mais aucun d'eux ne dit ce qu'il faut employer à leur place. Lui faire entendre raison? Marjorie considère cela comme une occasion de discuter.

  Comment pouvons-nous obtenir son obéissance sans punitions corporelles? Nous lui tenons parole dans les moindres détails et elle n'oublie jamais rien. Mais les récompenses produisent une sorte d'égoïsme.

  Pouvez-vous nous donner un exemple concret, nous suggérer une méthode, nous dire comment agir? Nous désirons, par-dessus tout, arriver à ce miracle de transmutation et, bien que cela puisse nous faire de la peine, je crois que nous pourrons tous deux accepter l'ingratitude de l'enfant sans nous plaindre. Mais, franchement, nous ne savons pas comment nous y prendre.

  RÉPONSE - Certains enfants sont beaucoup plus difficiles à diriger que d'autres. A vrai dire, nous devrions nous réjouir de rencontrer des cas analogues à celui de Marjorie, car de tels enfants ont de l'esprit et de l'individualité. Les prétendus "bons" enfants, qui sont des modèles de conduite et d'obéissance, devraient en réalité nous donner beaucoup plus de souci à cause de leur manque d'initiative. Les enfants difficiles sont toujours susceptibles de faire leur chemin dans la vie et d'en recueillir de l'expérience, soit directement par une vie d'actions vertueuses et de signalés services, soit indirectement par une vie d'erreurs qui est plus tard corrigée et transmuée en purgatoire. Mais le "bon" enfant, qui ne donne jamais de moments désagréables à ses parents, est appelé à grandir de la même façon et continue sa vie sans faire ni bien ni mal.

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  Vous rappelez-vous comment, dans l'Apocalypse (3:16), l'Esprit s'adresse aux sept Eglises? Pour certaines d'entre elles, c'étaient des éloges, mais la condamnation la plus cinglante et la plus foudroyante a été prononcée contre celle de Laodicée en ces termes: "Puisses-tu être froide ou bouillante! Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n'es ni froide ni bouillante, je te vomirai de ma bouche". Celui qui se tient fermement sur le chemin de la vertu, c'est un homme converti, car il y a un axiome qui dit: "Plus grand est le pécheur, plus grand est le saint". Celui qui foule, d'un pas ferme, le sentier du vice, sera également ferme sur le sentier de la vertu lorsqu'il aura pris le virage. Mais les tièdes , ceux qui ne sont ni chauds ni froids, sont ceux qui nous causent réellement du souci. Donc, vous n'avez rien à craindre en ce qui concerne Marjorie, car elle s'en sortira bien en fin de compte. Seule une âme forte a de tels aspects et montre, en conséquence, un tel caractère.

  Quant à la bonne méthode pour guider ses pas, nous trouvons qu'il est préférable de ne pas attacher d'importance aux fautes MINEURES , celles qu'on pourrait appeler des offenses, mais de donner des conseils judicieux tels que "je n'aurais pas fait ceci ou cela; aucune fille bien élevée ne fait ceci; et tu ne voudrais pas que les gens pensent que tu n'es pas une fille bien élevée". Vous manquerez le but si vous ne donnez pas de latitude à l'enfant et si vous ne tenez pas compte du fait que le corps vital est en formation durant les sept premières années. C'est le véhicule des habitudes et, par conséquent, l'enfant contracte une habitude après l'autre, abandonnant lui-même les vieilles habitudes presque aussi rapidement qu'il en développe de nouvelles.

  En gardant ceci à l'esprit, vous éviterez d'administrer continuellement des corrections à l'enfant, car elles amoindrissent son respect lorsque des problèmes importants se présentent pour lesquels il faut faire adopter à l'enfant, pour son bien, une certaine ligne de conduite. Lorsque vous vous trouvez devant une telle situation, il est important de savoir ce que l'enfant aime particulièrement: aliments, jouets, vêtements, sorties, etc. Puis, on serrera la vis, gentiment au début, mais en augmentant la pression jusqu'à ce que le problème soit résolu.

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  On ne devra jamais priver de ses repas un enfant en croissance, mais on lui donnera les aliments nécessaires sans les friandises qu'il aime. Il est tout à fait légitime d'appliquer le"supplice de Tantale" en plaçant lesdites friandises sur la table, en ne permettant à l'enfant que de les regarder, pendant que les parents les savourent et expriment leur satisfaction. On en donnera à l'enfant récalcitrant que lorsqu'il aura accepté d'obéir. Nous avons constaté que cette méthode est très efficace pour obtenir l'obéissance. De même, si votre fille aime les beaux vêtements, faites-lui porter, lors de ses désobéissances, un vilain vêtement. Ainsi, elle ne voudra pas sortir avec ses amies, ou bien si elle accepte de le faire, elles en découvriront bientôt la raison et, avec la cruauté coutumière à cet âge, elles se moqueront d'elle et mépriseront la petite coupable qui craint beaucoup plus ce traitement que celui que pourrait lui infliger sa mère. Ainsi, la "vis" la forcera à l'obéissance et la poussera à demander qu'on lui enlève sa "robe de désobéissance".

  Les parents trouveront sans doute d'autres méthodes de ce genre, mais elles ne devront être utilisées qu'en dernier ressort, sinon elles ne feront plus d'effet sur cette enfant. En général, on devra faire appel à son amour pour ses parents, au désir qu'on pense du bien d'elle et, dans la mesure du possible, à sa raison.

  


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