CHRIST OU BOUDDHA?

 

UNE COMPARAISON DE L'ENSEIGNEMENT

 

DE LA SAGESSE OCCIDENTALE

 

ET DE L'OCCULTISME ORIENTAL,

 

par ANNET C. RICH

Préface de  M A X   H E I N D E L

 

 

Copyright, 1914,

The Rosicrucian Fellowship

P.O. Box 713

Oceanside, California, 92049-0713 U.S.A.

Téléphone : (760) 757-6600

Fax : (760) 721-3806

 

 

 

TABLE DES MATIERES

 

Préface

Introduction

Coup d’œil rétrospectif sur l'histoire

Christian Rosenkreuz

Involution, Evolution, Epigénèse

          Etat de transe

          Etat de sommeil sans rêves

          Etat de rêves

          Etat de veille

Le mystère du sang

Le mystère du sexe

La mystère de la mortalité infantile

Le mystère de la mort

Le Christ de l'Occident n'est pas le Christ de l'Orient

Le Christ de l'Occident

Conclusion

 

 

PRÉFACE

            L'auteur a écrit ce petit ouvrage à ma demande, pour la raison mentionnée dans les deux premiers paragraphes; elle était particulièrement bien préparée par des années d'étude des systèmes religieux Oriental et Occidental à entreprendre une tâche de ce genre et, à mon avis, elle a donné un aperçu très complet du sujet. Elle a adopté une attitude très sympathique à l'égard de l'Enseignement Oriental, comme il convient à une âme éclairée. Ainsi l'esprit de ce petit livre ne prête en  aucune manière à la controverse, car nous ne croyons pas pouvoir affermir notre propre religion en dénigrant celle d'autres peuples. Nous avons la conviction  que la religion de l'Orient est parfaitement adaptée aux peuples qui y vivent, de même que la religion Chrétienne est celle des peuples Occidentaux. Si le Bouddha donnait son enseignement de nos jours, et si un aspirant de l'Occident lui demandait lequel il devrait suivre, de lui ou du Christ, je suis certain qu'il le dirigerait vers La Lumière du Monde, le Christ. Ce petit traité est donc publié dans l'espoir de montrer aux étudiants Occidentaux que leur religion est la religion Chrétienne, qu'ils doivent laisser la religion Orientale aux peuples d'Orient, et adopter de tout leur cour et de toute leur âme la religion du Christ.

                                                                                    Max Heindel (1914)

table des matières

 

INTRODUCTION

            Lorsqu'il y a quarante ans environ l'Enseignement de l'Occultisme Oriental fut présenté au monde Occidental, de nombreux étudiants ont considéré comme raisonnables les explications qu'il donnait de l'univers. La Cosmogonie Rosicrucienne, publiée il y a cinq ans, en 1909, était semblable, à certains égards, en ce qui concerne les lois qui gouvernent l'univers. La question se pose alors, naturellement, sur la portée de ce livre, son but, pourquoi il a été publié, et si l'enseignement qu'il contient ainsi que les méthodes de développement qu'il préconise conviennent mieux à une civilisation avancée et moderne.

            Ce petit traité est écrit pour répondre à ces questions,  et rectifier la conclusion erronée qui, du fait d'un examen superficiel, précise que les deux enseignements sont semblables.

            Le huitième chapitre de l'Epître aux Hébreux, parle d'un temps à venir où il ne sera plus nécessaire d'enseigner aux hommes à connaître Dieu, car alors tous, du plus grand au plus petit, auront Ses lois inscrites dans leur cour et leur esprit, et tous Le connaîtront. Actuellement, la perception spirituelle est, à des degrés divers, obscurcie par le voile de la chair et du sang qui "ne peuvent hériter du Royaume de Dieu". Maintenant nous en sommes à chercher à tâtons la vérité qui nous délivrera des entraves de la matière et qui nous donnera les facultés spirituelles requises pour connaître Dieu. Le Christ nous a promis que "si nous cherchons, nous trouverons". Il n'a pas fait d'exception; nous n'avons donc pas à craindre qu'un seul soit "perdu". Cependant, nous éviterons bien des efforts en cherchant dans la bonne direction, et c'est pourquoi nous nous sentons obligés de présenter aux étudiants Occidentaux quelques-unes des différences entre l'Enseignement de l'Orient et celui de l'Occident, en  insistant particulièrement sur la  méthode Occidentale de la croissance de l'âme, méthode naturellement adaptée aux peuples Occidentaux, car elle tient compte  des  différences de mental et de tempérament entre les civilisations ou les peuples occidentaux et orientaux.

1) Nous croyons que toutes les religions ont une origine divine, chacune d'elles parfaitement adaptée à la nation à laquelle elle a été donnée puisqu'elle provient d'un messager de Dieu.

2) Nous  savons que la  civilisation progresse d'Est en Ouest et que les peuples les plus avancés vivent actuellement en Occident.

3) Nous pensons qu'il est raisonnable de supposer que la religion la plus avancée a été donnée aux peuples les plus avancés, et qu'ainsi notre religion Chrétienne est actuellement la forme la plus sublime d'adoration.   

4) Nous savons que chacune des anciennes religions avait des Ecoles de Mystères pour les âmes avancées, et que le Christ aussi  a donné à Ses disciples des enseignements concernant  "les Mystères du Royaume des Cieux", mais qu'Il a parlé en paraboles au public.

5) Dans l' Enseignements Oriental, la Fraternité Universelle est considérée comme le grand idéal. Dans l'Enseignement des Mystères Chrétiens de l'Occident, l'Amitié Universelle est l'idéal. Le Christianisme doit être une religion cosmique, et non une religion de race, et ses enseignements ésotériques sont destinés à devenir universels. Selon l'Enseignement Occidental, le Christ sera le chef de la prochaine Grande Epoque, et  Il reviendra, non  dans un  corps physique, mais dans un "corps de l'âme" (sôma psuchikon) ainsi que l'enseigne Paul dans la première Epître aux Corinthiens (15:44). Ce véhicule est formé d'éther, et lorsque l'homme aura développé une conscience éthérique de manière à pouvoir rencontrer le Christ "face à face", Il apparaîtra.   

6) Si la religion chrétienne est la plus avancée, son enseignement ésotérique  doit nécessairement être plus profond et d'une plus grande portée que tous les autres. L' Enseignement de la Sagesse Occidentale comprend des méthodes de développement du corps de l'âme, afin que nous puissions fonctionner consciemment dans les mondes invisibles, tout en continuant à vivre dans notre corps dense. Ces méthodes sont particulièrement adaptées aux besoins des Occidentaux, aussi donnent- elles des résultats sans les dangers qui accompagnent l'utilisation des méthodes Orientales.

            Nous pouvons ajouter qu'une longue étude des anciennes religions nous permet de parler sans préjugé et avec gratitude, pour la lumière reçue grâce à elles. Ainsi nous nous sentons libre d'énoncer notre conviction que la religion Chrétienne est plus sublime que chacune de ses devancières; que les Enseignements Chrétiens des Mystères, aujourd'hui propagés par l'Ordre Rosicrucien par l'intermédiaire de The Rosicrucian Fellowship, sont à la fois scientifiques et spécialement adaptés à notre civilisation avancée; et que répudier la religion Chrétienne pour l'un quelconque des systèmes plus anciens équivaut à préférer les anciens traités scientifiques aux nouvelles éditions qui mentionnent les découvertes récentes .

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COUP D'OEIL RÉTROSPECTIF SUR L'HISTOIRE

            Chacun sait que les temps actuels sont féconds en innovations de toutes sortes. L'esprit de recherche, d'investigation  et d'analyse, intrépide et envahissant, s'est glissé dans chaque secteur de notre civilisation. Il est évident que nous vivons à une époque où l'intelligence est en train d'atteindre son expression la plus pratique et la plus intense; où elle s'arroge avec une confiance auto-suffisante et royale le droit de mettre en question les codes de morale, les théories de la vie ou de la religion, les points de repère de la civilisation, les hypothèses de la science, en exigeant des preuves de leur droit à l'existence. Rien dans l'univers ne lui semble trop vaste pour son investigation, ni trop minuscule pour qu'elle l'analyse. La société ne se dérobe plus aux attaques révolutionnaires des découvertes scientifiques qui, depuis plusieurs d'années, font diminuer avec une force irrésistible l'ignorance, les préjugés et le dogmatisme. Ces choses ont fait leur temps et sont maintenant incapables de retarder le progrès; qu'elle le veuille ou non, l'humanité va de l'avant.

            Dans aucun département de la vie l'esprit de recherche, d'expertise, d'investigation ne se manifeste plus intimement que dans la religion. Dans ce domaine de mystère et de tradition, dans les profondeurs de son origine, dans le royaume de son autorité, l'esprit de recherche, implacable, s'est manifesté sans trève ni recul, ni retour en arrière bien que tous les remparts sacrés du credo aient menacé de s'écrouler devant ses assauts. L'intelligence revendique un droit qui prime celui du prêtre pour interpréter la vérité de la religion, forte de la certitude que, si elle ne peut discerner la vérité ou pénétrer au-delà des limites de l'invisible jusqu'à la connaissance de Dieu, il n'y a pas d'autre faculté capable de connaître la Déité.

            En jetant un regard sur les siècles écoulés, on se rend compte que le présent âge intellectuel et matériel est le fruit d'un passé long et significatif; il est la crête d'une vague de progrès qui a suivi une impulsion donnée à la naissance de la race. Si imprécise et incertaine que soit notre vision des civilisations de l'Inde, de l'Egypte, de la Perse ou de la Grèce, nous pouvons toutefois observer que, depuis la naissance de la race Aryenne, la marche du progrès s'est faite en direction de l'attirante splendeur du Soleil couchant.

            Lorsque l'Inde atteignit l'apogée de sa grandeur, la religion Hindoue enseignait une conception de Dieu et de Sa toute-puissance d'une spiritualité si élevée que, dans toute l'histoire, nulle autre ne l'a dépassée. A partir de la crête de la vague de progrès, la lumière de la merveilleuse vérité de l'unité de la vie et de la Présence divine dans l'univers a  éclairé les siècles suivants. Ensuite, cette vague s'est lentement retirée pour réapparaître en Perse, jetant  une nouvelle lumière pour stimuler le progrès humain.

            Nous n'associons pas habituellement à l'Orient l'idée du développement matériel, et pourtant il y est né. De même que la note dominante de la religion Hindoue est l'unité, présence de la Déité dans chaque partie de l'univers, ainsi la note dominante de la religion des Parsis ou de Zoroastre est la pureté; pureté dans le comportement et les affaires de la vie. Zoroastre est venu pour tirer son peuple de l'indolence et de la médiocrité dans laquelle il était tombé, et le sortir de l'état d'apathie et de la contemplation inactive de la vie intérieure, trop commune chez les Hindous, et qu'il prenne en considération la vérité spirituelle propre à son époque. Comme toutes les grandes religions, celle de Zoroastre faisait ressortir le côté pratique de la vie, plutôt que son côté métaphysique, et sa devise "pensées pures, paroles pures, actes purs" révèle l'ancienneté de la doctrine de la droiture dans la pensée et dans la conduite de vie.

            Bien des siècles plus tard, le Bouddha est venu réaffirmer les antiques vérités ensevelies sous les ruines de l'égoïsme et de l'esprit de caste; ayant senti que la douleur et le péché du monde avaient leurs racines dans le désir inassouvi, son cour compatissant a cherché à soulager la souffrance en enseignant de vaincre le désir, et d'atteindre ainsi la paix; cette doctrine s'est révélée une bénédiction  pour les  contemporains tourmentés de Bouddha, et elle vit encore dans le cour de ses fidèles.

            Avec la disparition de ce grand Instructeur, la gloire de l'Orient se mit à décliner. A nouveau, la vague de spiritualité se retira pour réapparaître chez les Grecs. Ceux-ci ont produit un type d'intelligence qui n'a pas été surpassé; leur art, leur philosophie, parlent toujours le langage du calme, de la dignité, de la maîtrise de soi. Pour eux, les "perles de grand prix" étaient la Vérité et la Beauté. Au fronton de leurs temples se trouvait la devise "Connais-toi toi-même", car se connaître, c'est connaître la vérité. Qu'il se manifeste par Apollon, conscient de sa puissance, sortant de son temple pour défendre en personne les droits de la divinité, ou qu'il se manifeste dans l'ouvre magnifique de Périclès, dans la philosophie sublime de Pythagore, de Socrate ou de Platon, nous trouvons toujours, chez les Grecs, la marque du pouvoir intellectuel consacré à la recherche de la vérité. Mais un jour, après être devenue orgueilleuse de son intelligence et présomptueuse, la Grèce est tombée victime de l'organisation militaire de Rome.

            Du haut de sa suprématie guerrière, Rome regardait avec satisfaction le monde qu'elle avait soumis. Elle était loin d'imaginer l'écroulement de sa puissance devant une pure force spirituelle qui ne laisserait subsister qu'un  héritage en rapport avec les lois, l'administration et la justice.

            En considérant la détresse et la dégradation du monde asservi à l'empire romain, lui-même avili par le vice, la mollesse et la superstition, l'on se rend obscurément compte à quel point l'humanité s'était éloignée des principes élevés des anciens Instructeurs. Les anciens idéaux d'unité et de pureté étaient étouffés par les propos de ceux qui prônaient la séparation des races et alimentaient les préjugés raciaux. L'Egypte était plongée dans l'obscurantisme d'une prêtrise dégénérée; l'Inde était enchaînée par le système des castes; la Perse dormait sous ses baldaquins constellés de pierreries; l'éclat de la Grèce était terni; quant à Rome, suant le vice et la dissipation, ses feux de camp outrageaient le ciel, et il semblait presque que Dieu avait oublié Son monde. Mais "Il se tenait immobile dans l'ombre, veillait sur les Siens". Une fois de plus, le temps était venu d'une de ces manifestations divines qui, d'âge en âge, se renouvellent pour aider l'humanité. Cela se produit invariablement lorsque le poids des forces des ténèbres semble être devenu trop lourd et qu'une nouvelle impulsion est nécessaire pour stimuler la croissance spirituelle.

            Dans ce bourbier d'un empire décadent, dans la lassitude d'un monde désespéré, au sein d'un peuple égaré et méprisé, l'Esprit Solaire, le Christ, est descendu, apportant "la plus grande des divines mesures qui aient été proposées pour l'élévation du monde". Le Christ n'est pas seulement venu sauver la vérité de l'oubli, pour faire revivre les anciens enseignements ou pour rétablir la loi, mais pour y ajouter le plus grand des principes, celui de l'Amour, pour révéler à l'humanité la doctrine du cour; pour nous montrer comment atteindre, par le sentier de l'amour, une sagesse plus sublime que celle que nous pouvons acquérir par la raison. Il vint pour remplacer les religions de race instaurées par Jéhovah et  sous sa surveillance, par une Religion Cosmique favorisant l'Amitié Universelle aussi bien que la Fraternité Universelle, une religion par laquelle le règne de l'Amour succède à celui de la Loi, une religion grâce à laquelle l'esprit d'antagonisme et de séparation qui est à la base de toutes les religions de race sera transmué en service désintéressé, un pour tous ,afin que les nations puissent transformer leurs épées en socs de charrue; et ce sera le commencement du règne de l'Amitié et de la Paix.

            A vrai dire, chacune des religions antérieures contenait des enseignements plus profonds que ceux donnés aux masses. Les prêtres étaient les gardiens de ce savoir occulte, et l'Initiation était réservée à quelques élus, l'humanité ordinaire n'étant pas suffisamment avancée pour la recevoir. Ceux qui  étaient initiés aux anciens Mystères avaient besoin de l'assistance des prêtres, et  le Grand-Prêtre était seul à pouvoir pénétrer dans le vrai Temple de Dieu, le Saint des Saints. Lorsque le Christ, émané du Père, vint, Il apporta directement à l'humanité la lumière et le pouvoir du Soleil spirituel. Dès lors, Il répand dans la vie humaine un Rayon Cosmique de Lui-même. Il est le lien entre Dieu et l'homme, la Voie, la Vérité et la Vie, exerçant Lui-même l'office de Grand-Prêtre selon l'Ordre de Melchisédec, étant Lui-même l'Initiateur; et maintenant "Que celui qui voudra de l'eau de la vie en prenne gratuitement" (Apocalypse 22:17).

            Il peut sembler paradoxal de penser que la croissance matérielle et la suprématie de la civilisation moderne puissent être le résultat d'un élan donné par le doux Nazaréen. Cependant, la religion Chrétienne naissante a rendu possible le développement individuel en agissant comme un stimulant personnel et direct, car elle a fait tomber les barrières de castes et de races en posant comme principe l'égalité de tous les hommes devant Dieu. Qu'ils soient tous frères, est conforme aux lois de la nature, mais sous le régime de Jéhovah, certains étaient privilégiés par rapport aux autres; c'est pourquoi le Christ est venu aplanir ces différences. La Galilée convenait, plus qu'on ne pourrait le croire, au rôle de berceau d'un nouvel ordre des choses. Contrée de peu d'importance de nos jours, elle était, il y a deux mille ans, la "Mecque" des voyageurs, qui s'y rendaient en provenance de toutes les parties du monde connu. Elle était aussi cosmopolite que Rome elle-même, une sorte de "creuset des races", offrant des conditions favorables à la naissance d'un corps et d'un cerveau différant de ceux des hommes ordinaires, ainsi qu'un environnement dans lequel l'adaptabilité aux courants nouveaux était accrue et d'où  de  nouvelles idées pouvaient rayonner dans le monde.

            Dans la nouvelle religion Chrétienne, les anciens idéaux d'esclave et de maître, de Juif et de Gentil, de prêtre et de laïque, de Brahamane et de Paria, ont fait place à ceux d'égalité, d'indépendance et de liberté individuelle. Ainsi, même ceux qui étaient tout au bas de l'échelle sociale ont pu commencer à redresser la tête comme des hommes libres, désireux d'atteindre un résultat individuel et un développement individuel; et, avec  ce nouveau sens de la liberté dans leur cour, il n'est pas surprenant qu'ils aient entrepris de satisfaire leur première soif d'expression personnelle en travaillant à leur prospérité matérielle à  un degré qu'ils n'avaient pas connu jusqu'ici. Notre civilisation moderne est un produit normal de cette impulsion donnée au développement individuel, à la fois dans la pensée et dans l'action.

            Les réalisations matérielles et intellectuelles de cette civilisation ont naturellement développé l'esprit critique et l'esprit d'analyse qui accompagnent toujours la croissance individuelle. Et la naissance de la science moderne n'a fait qu'accentuer cette tendance. Aujourd'hui, l'intelligence règne sur les connaissances qu'elle a acquises et refuse d'accepter comme vrai ce qu'elle ne peut voir, mesurer ou analyser. Mais même si la science  matérialiste peut se moquer de la religion Chrétienne d'amour et de sacrifice de soi, en disant qu'elle n'est pas scientifique et qu'elle est contraire aux lois d'instinct de conservation et  de survie du  plus fort, il n'en est pas moins vrai que les enseignements de l'humble Nazaréen ont silencieusement et presque imperceptiblement pénétré le Monde Occidental d'un esprit d'altruisme incitant les humains à porter les fardeaux de leur prochain et à faire en sorte que la cause de l'individu devienne celle de la communauté.

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CHRISTIAN ROSENKREUZ

            Chacun sait que notre civilisation  moderne ne s'est pas  développée de façon continue et uniforme. A l'élan spirituel du Christianisme primitif ont succédé les ténèbres du Moyen Age avec leur déguisement de superstition et d'intolérance. La religion Chrétienne a été utilisée pour satisfaire la cupidité et l'ambition, tandis que les enseignements ésotériques du Christ étaient noyés sous un dogmatisme théologique qui menaçait d'enrayer les progrès de l'humanité, ceci pour le seul bénéfice de la suprématie ecclésiastique. Finalement, les entraves dues à un clergé autocratique ont été brisées par la science moderne, et la raison, à son tour, s'est élevée jusqu'à la dangereuse et tyrannique suprématie qui est encore la sienne.

            Dans sa révolte contre la superstition, l'intelligence n'as pas tardé à incliner vers un matérialisme excessif. Ce développement ayant été prévu à l'avance, un grand Instructeur, portant le nom symbolique de Christian Rosenkreuz, est apparu en Europe vers le quatorzième siècle; sa  mission consiste à projeter une lumière nouvelle sur les enseignements incompris du Christianisme, de les préserver et de les étayer à travers les controverses matérialistes et scientifiques menaçantes. Il est l'un des gardiens de la  Sagesse occulte de l'Occident, la seule capable de satisfaire à la fois le cour et l'intellect.

            Nous sommes aujourd'hui au sein d'une civilisation née de l'effort, des luttes, et  d'une intense activité; d'une société taillée avec l'épée et qui laisse derrière elle une traînée de sang humain. Il est vrai que le Christ n'est "pas venu apporter la paix, mais l'épée", car c'était le seul moyen de mettre en pièces les nations cristallisées, de les émanciper des limitations des traditions nationales et des préjugés de race, puis de les unir en une seule grande famille. La civilisation qui en résultera fera progresser les faibles et s'attachera, en outre, à venir en aide à ceux qui sont placés dans  une condition inférieure. C'est à cet aspect secourable de la vie que la véritable religion Chrétienne  mystique est spécialement adaptée. Ses enseignements sont l'héritage d'un glorieux passé, le produit d'un "éternel devenir". De multiples vagues d'impulsions spirituelles l'ont précédée, chacune portant un peu plus haut l'humanité. Cette religion marque la hauteur à laquelle le monde est parvenu, en suivant l'idéal de Fraternité, et montre le but à atteindre, qui est l'Amitié Universelle. Ses enseignements sont encore dans leur phase de croissance, ils se forment peu à peu, mais leur dynamisme est tel que lorsque les étudiants de l'Occident, las du matérialisme qui les entoure, se tournent vers l'Enseignement religieux de l'Orient, ils sont souvent obligés de revenir à leur propre religion Chrétienne, afin de retrouver toute l'étendue de la liberté qu'ils ont développée, du progrès auquel ils étaient arrivés, et de la doctrine Chrétienne du cour qui s'est formée parmi nous, idéal qui ne se laisse pas réfuter et qui proclame que chacun est le protecteur de son frère.

            Au cours des anciennes civilisations, l'humanité était plus étroitement placée sous l'autorité de ses chefs, et  l'influence du monde extérieur était moins forte. Les peuples mettaient en pratique leur leçon d'obéissance aux prêtres, leur vie intérieure était une réalité vivante,  et le développement psychique en était le résultat normal. Mais comme l'humanité se développe par l'expérience, il lui a fallu apprendre à voler de ses propres ailes, à se rendre maître du monde extérieur et à participer pleinement à l'ouvre du monde. Chaque race possède un corps adapté à son développement. Le cerveau Hindou (nous en parlons, car la plupart des enseignements religieux Orientaux qui arrivent en Occident sont ceux de l'Inde) est particulièrement adapté à la pensée métaphysique, car les éthers du corps vital Hindou sont reliés au corps physique de manière relativement lâche, et c'est pourquoi leur réceptivité aux influences spirituelles a  un caractère négatif. Mais, le corps Hindou  manque de la vigueur nécessaire pour se mesurer au monde extérieur et le dominer.

            Tous les mondes de la nature doivent être conquis par l'homme, afin qu'il puisse apporter à Dieu Qui l'a envoyé ici-bas, tous les fruits de ses expériences. Par conséquent, les leçons de ce monde physique sont aussi essentielles que celles des mondes spirituels. Le cerveau et le corps de l'Occidental sont caractérisés par l'adaptabilité, et sont fertiles en ressources, facultés toutes deux nécessaires à la phase matérielle de l'évolution. Mais comme les éthers du corps vital sont étroitement reliés à notre corps physique, les méthodes Orientales de développement tendent à troubler les facultés des Occidentaux, au lieu de les spiritualiser.

            La prédilection de  l'Occidental pour les choses extérieures a produit de nombreux résultats remarquables. C'est ainsi qu'a été élaborée une science de la psychologie qui a non seulement fourni un terrain de recherche et de développement scientifiques, mais a également donné un tel élan  aux applications pratiques de l'altruisme qu'aucune civilisation moderne ne néglige le bien-être physique ou hygiénique de ses membres. Dans ce domaine et dans d'autres branches de la science, l'Enseignement de la Sagesse Occidentale des Rosicruciens apporte quelques éclaircissements inédits et importants qui fournissent une solution rationnelle à de nombreux problèmes de l'évolution.

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INVOLUTION, ÉVOLUTION, ÉPIGÉNESE

            En plus de la théorie de l'Involution de la vie et de l'Evolution simultanée de la forme, l'Enseignement de la Sagesse Occidentale présente un troisième facteur, la Loi d'Epigénèse.

            L'homme contribue à la construction de ses corps. Pendant la vie prénatale, il travaille inconsciemment à fixer la "quintessence de ses corps précédents"; plus tard, il commence à y travailler consciemment, et d'autant mieux qu'il est lui-même plus évolué.A chaque incarnation, il exécute un certain travail original, si bien qu'il y a "à chaque fois un influx de causes nouvelles et originales", et ce processus d'initiative, de création de nouvelles possibilités de croissance, est appelée "Epigénèse". Celle-ci permet à la personne de devenir un génie, et de collaborer avec les Hiérarchies Créatrices du monde. Si l'évolution consistait seulement à développer des possibilités déjà en germe ou latentes, l'homme ne pourrait pas devenir un créateur. L'Enseignement Oriental ne dit rien de ce principe dont la portée est considérable.

            Peu de temps après que Darwin ait énoncé la théorie de l'évolution, certaines objections ont été soulevées, auxquelles la science n'a jamais donné de réponse satisfaisante, mais qui reçoivent une explication raisonnable grâce à l'Enseignement de la Sagesse Occidentale. Ces objections à la théorie Darwinienne de l'évolution sont les suivantes:

1) La solution de continuité entre les singes supérieurs et l'homme

            La nature est perpétuellement en mouvement, et l'homme, en passant successivement par les quatre règnes de la nature, a développé et occupé des formes adaptées à chaque phase de sa progression. "Une loi de la nature précise que nul ne peut habiter un corps plus perfectionné que celui qu'il est capable de construire". Lorsqu'une forme atteint  les limites de son utilité, elle commence à dégénérer, ayant servi son but en tant que véhicule de croissance. Tout  au long du chemin, il y a des esprits qui refusent de progresser et qui, laissés en arrière, deviennent des retardataires. Au moment où les pionniers passent dans des corps convenant mieux à leur progrès futur, les archétypes des formes abandonnées et en état de dégénérescence sont utilisés par les esprits moins évolués et par les retardataires, jusqu'à  ce qu'ils deviennent complètement inutilisables par la vie en  évolution. La  science parle de l'évolution des formes, mais il y a également cette suite de formes en train de dégénérer, utilisées par les esprits  les moins évolués et par les retardataires. Les anthropoïdes appartiennent à la dernière catégorie et, au lieu d'être les ancêtres de l'homme, ils sont, en réalité, des retardataires occupant les formes dégénérées autrefois utilisées par l'homme. L'Enseignement Oriental attribue leur existence à de vicieuses relations de l'homme primitif avec les animaux.

2) La stérilité des hybrides

            Ceci est un autre problème de l'évolution dont l'Occultisme Oriental ne parle pas du tout, et auquel la science n'a pas donné d'explication satisfaisante, mais l'Enseignement de la Sagesse Occidentale lui donne une solution raisonnable, dont voici un bref résumé:

            Jusqu'au moment où les animaux seront animés par des esprits individuels intérieurs doués de raison, afin  de les guider de l'intérieur, consciemment ou subconsciemment, Mère Nature, dans  sa sagesse, désigne  un esprit-groupe qui les dirige de l'extérieur, en harmonie avec la loi cosmique; et ce que nous appelons "instinct" est une manifestation de la sagesse de cet esprit-groupe. Lorsque des animaux d'espèces différentes s'accouplent, leur descendance n'est  complètement sous  le contrôle d'aucun  des deux esprits-groupes. Si les hybrides pouvaient se reproduire, il en  résulterait un éloignement croissant de la tutelle et du contrôle des esprits-groupes; ces rejetons seraient des épaves  sans aide  sur l'océan de la vie, étant dépourvus d'instinct et de raison. C'est pourquoi, les esprits-groupes, dans leur sagesse, retiennent l'atome-germe nécessaire à la fécondation des hybrides, et c'est la raison de leur stérilité.

            L'hémolyse, phénomène scientifiquement enregistré et qui consiste en  la  destruction  du sang qui n'est pas mélangé de manière naturelle, est également en relation avec ce sujet. Ce problème est  entièrement élucidé dans la Cosmogonie Rosicrucienne, et les étudiants qui s'y intéressent peuvent s'y reporter.

3) La supériorité morale et mentale de l'homme sur les animaux

            Ce fait, tellement évident qu'il ne peut échapper à l'observation la plus superficielle, n'est pas clairement expliqué par l'Occultisme Oriental, mais il est traité à fond et logiquement dans l'Enseignement de la Sagesse Occidentale des Rosicruciens.

            Les plantes tirent leur substance du sol, les animaux se nourrissent de végétaux, et les êtres humains tirent leur nourriture des règnes inférieurs. Ainsi en dernière analyse, toutes les formes minérales, végétales, animales et humaines sont composées des mêmes constituants chimiques de la terre.

            Au-delà de cette forme physique, visible, il existe des royaumes invisibles à l'oil, mais perceptibles par un sixième sens latent  chez  la plupart d'entre nous, mais éveillé chez quelques-uns seulement. Cette vue spirituelle révèle l'existence:

- d'une Région Ethérique assurant la croissance et  la perception sensorielle,

- d'un Monde du Désir,

- d'un Monde de la Pensée.

            De même qu'une forme de matière chimique est nécessaire pour vivre dans le monde physique, il nous faut aussi un véhicule fait de la substance des autres royaumes de la nature pour exprimer les qualités de ceux-ci. De plus, la vie en évolution cherche constamment à  réaliser l'expansion  de la conscience. A cet effet, la complexité des formes croît à mesure que l'on remonte du minéral à l'homme, et des véhicules invisibles sont aussi ajoutés à la forme physique. L'homme est le seul à posséder des véhicules qui correspondent aux quatre mondes,dont résultent quatre états de conscience analogues à ceux de ces quatre mondes ou royaumes:

L'état de transe

Les séances spirites permettent à des entités invisibles de se matérialiser en soutirant l'éther du corps du médium, en modelant cet éther à leur gré et en donnant à leur ébauche la densité désirée au moyen des particules en suspension dans l'air. Le corps du médium est ainsi séparé des véhicules supérieurs qui le relient à l'esprit, et c'est pourquoi le médium est dans un état de profonde inconscience, que nous appelons "transe". Etant donné que le  minéral a seulement un  corps physique, on  peut dire qu'il  a un  état de conscience semblable  à la transe.

L'état de sommeil sans rêves

Le corps d'une personne en  état de profond sommeil paraît inerte; mais la vue spirituelle permet de découvrir une activité interne. Les fonctions de digestion, d'assimilation, de sécrétion, etc., se poursuivent mieux encore qu'à l'état de veille. Ceci s'explique par le fait que le corps dense est interpénétré par un corps vital formé d'éther, alors que les véhicules supérieurs flottent un peu au-dessus du corps du dormeur. En examinant les plantes par le même moyen, on discerne aussi en elles un corps dense, et un corps vital qui leur permet de digérer et d'assimiler la nourriture, respirer l'air, etc., et nous pouvons dire que les végétaux  ont  un état de conscience analogue au sommeil sans rêves.

L'état de rêves

Quand il nous arrive d'être exagérément absorbés par les affaires de ce monde, nos véhicules supérieurs ne se séparent pas normalement des autres lorsque nous nous endormons. Les corps dense et vital restent partiellement interpénétrés par le corps du désir, qui produit les émotions et nous incite à l'action. Comme les centres sensoriels de nos véhicules supérieurs sont alors improprement reliés au cerveau, nous voyons des choses bizarres, et nous nous agitons dans notre lit sous le coup des émotions causées par ces visions fantaisistes. Nous sommes incapables de raisonner à  leur sujet, car  notre intellect se trouve en dehors du corps physique, aussi acceptons-nous comme vraies les plus extravagantes situations.

            Un corps vital et un corps du désir interpénètrent le corps dense des animaux, mais ne sont pas tout à fait concentriques avec le dernier nommé. Ces véhicules jouent le rôle d'écran sur lequel sont projetées des images par l'esprit-groupe, dont la sagesse les gouverne; étant dépourvus d'intellect, les animaux suivent aveuglément l'incitation donnée par ces images. Nous voyons ainsi que la conscience des animaux est analogue à notre état de rêves, avec toutefois cette notable différence que les images suggestives projetées par l'esprit-groupe ne sont pas irrationnelles, mais sont le véhicule d'une intelligence supérieure que nous nommons "instinct".

            Quant aux animaux domestiques, leur intelligence et leur raison relatives  sont induites par la proximité de l'homme; c'est un phénomène d'induction semblable à celui qui fait qu'un fil non chargé se trouvant à proximité d'un fil transportant du courant d'un haut voltage se charge d'électricité d'un voltage inférieur.

L'état de veille

A l'état de veille, tous les véhicules de l'homme sont concentriques, ce qui permet à l'Ego de vouloir et de raisonner. Le minéral ne peut décider de sa cristallisation, pas plus que la plante ne peut faire acte de volition; elle est amenée à fleurir par des conditions sur lesquelles elle n'a aucun pouvoir. Le lion doit chasser sa proie, et le lièvre doit creuser son terrier. Chaque espèce a certaines habitudes qui lui sont propres; les diverses plantes et les animaux d'une espèce déterminée réagissent de la même façon s'ils sont dans des conditions identiques, parce qu'ils y sont incités par un esprit-groupe commun. Ainsi, quand on connaît les habitudes d'un animal, on connaît également les caractéristiques de toute l'espèce. Il n'en va pas de même de l'homme, qui est guidé de l'intérieur. Chaque personne est une espèce, une loi en elle-même, et nous aurons beau étudier les mours du genre humain, nous ne saurons jamais ce qu'une personne fera en une certaine circonstance, en nous basant sur une expérience identique vécue par une autre. On ne peut pas écrire la biographie d'une rose ou d'un lion. C'est seulement dans l'espèce humaine, où chaque vie est différentes de toutes les autres, qu'une étude de ce genre est possible.

            La supériorité mentale et morale de l'homme sur  les animaux et les règnes inférieurs est due au fait qu'il est un individu, un Ego intérieur, qui se connaît comme un "Je suis", ce qui n'est pas le cas de l'animal. L'homme est capable de générer une action  de  l'intérieur en disant "Je veux", alors que les animaux sont guidés de l'extérieur par un esprit-groupe et n'ont pas de volonté propre.

4) La présence d'organes inutilisés par leurs possesseurs

Ici aussi, l' Enseignement de la Sagesse Occidentale est plus complet et plus explicite que l'Occultisme Oriental. Il fait la distinction entre:

a) Les parties du corps qui s'atrophient car elles ont cessé d'être utiles, tels les muscles moteurs de la peau et des oreilles chez les animaux. Ces muscles existent chez l'homme, mais il ne s'en sert pas.

b) Les organes tels que la glande pinéale et le corps pituitaire, qui  ont joué un  rôle important dans notre évolution passée et  qui, bien que maintenant en sommeil, sont destinés à jouer un rôle encore plus important dans l'avenir.

            Pendant la période d'involution, alors que l'homme construisait ses corps et se trouvait en relations plus  étroites que maintenant avec les mondes spirituels, ces organes étaient les véhicules de conscience au moyen  desquels il entrait en contact avec les mondes intérieurs qui étaient, pour lui, aussi réels que l'est le monde physique aujourd'hui. Mais à mesure qu'il s'enfonçait plus profondément dans la matière et commença à concentrer sa conscience ici-bas, ces organes constituaient un obstacle, car ils détournaient son attention du monde matériel. C'est pourquoi leur activité est en  sommeil. Cependant, l'évolution de l'homme se fait en spirales, et maintenant que celle-ci se fait vers le haut, ces centres redeviendront actifs pour lui permettre de reprendre contact avec les mondes spirituels. C'est pourquoi ces organes ne se sont pas atrophiés, comme ils l'auraient été s'ils n'avaient plus eu de raison d'être.

            Après de longues années d'étude des glandes endocrines à sécrétion  interne, le Dr C.E. de  Sajons a publié un traité approfondi sur le corps pituitaire, dans lequel il montre que cet organe joue  un rôle directeur sur notre organisme physique tout entier, que loin d'être un organe rudimentaire ou atrophié, comme l'avaient cru certains physiologistes, il est un agent de coordination du corps. Le système nerveux sympathique, les sécrétions vitales de la glande thyroïde, et les glandes surrénales, sont directement placés sous l'influence régulatrice du corps pituitaire, de même que le système digestif et les nerfs vaso-dilatateurs et vaso-constricteurs. Cet exposé scientifique du rôle capital du corps pituitaire offre un intérêt particulier si l'on  envisage ses fonctions futures à la lumière de l'Enseignement de la Sagesse Occidentale.

c) Les organes en cours de développement, tel le cour, qui est un muscle involontaire, mais qui a non seulement des stries longitudinales mais aussi des stries transversales qui sont la caractéristique des muscles volontaires et qui s'accentuent à mesure que l'Ego accroît son contrôle sur cet organe. Tous les muscles sont l'expression du corps du désir, et à mesure que l'homme spiritualise ses désirs et développe ses pouvoirs spirituels, le cour deviendra un muscle volontaire, et la circulation du sang passera sous le contrôle  de la volonté. A ce moment, il aura le pouvoir d'empêcher le sang d'irriguer les parties du cerveau où  s'élaborent les desseins égoïstes et de le diriger vers d'autres centres qui sont le siège des idéaux altruistes.

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LE MYSTERE DU SANG

            Les écritures Chrétiennes attachent une grande importance aux doctrines suivantes:

a) la souillure du sang par l'acte de génération,

b) la purification du sang par la génération.

            La doctrine du sang est largement évoquée dans la Bible, de la Genèse à l'Apocalypse. Il est indéniable que le sang est la base de toutes les formes douées de vie et de perception sensorielle; mais à notre connaissance, l'Occultisme Oriental ne dit pas un mot de cet important sujet. L'Enseignement de la Sagesse Occidentale, d'autre part, met en lumière le "Mystère du Sang", qui éclaire plusieurs des problèmes les plus profonds de la vie. Il présente des notions d'une très grande portée au sujet du sang, qu'il nomme le "champ d'action de l'esprit", le véhicule direct et individuel par lequel l'homme, grâce à sa chaleur, commande et dirige son corps physique. Lorsque l'homme accéda au règne humain, où il devait développer son individualité, ses actions étaient, jusqu'à un certain point, dirigées par l'esprit de race qui, d'une manière analogue à celle des esprits-groupes du règne animal, veillait à préserver la pureté du sang de la tribu ou de la famille; plus les mariages étaient consanguins à  l'intérieur du clan, de la caste ou de la tribu, plus grand était le pouvoir de l'esprit de race. Puisque le sang est le véhicule spécial de l'Ego, qu'il transporte ses sentiments et ses émotions, qu'il mémorise toutes  ses actions, le mélange du sang familial avait pour effet de reproduire les images mentales des parents chez leurs descendants qui se voyaient, dans cette "mémoire de la nature", à travers une longue lignée d'ancêtres. Les événements de la vie des ancêtres semblaient ainsi s'être produits dans leur propre vie.  C'est à cause de cette conscience ou mémoire que l'on disait d'un homme qu'il vivait pendant de nombreuses générations. Quand nous lisons qu'Adam a vécu neuf cents ans et que les patriarches ont vécu pendant des siècles, cela signifie, non qu'ils aient eux-mêmes vécu aussi longtemps, mais que leurs descendants avaient le sentiment d'être Adam, Mathusalem etc., parce que le sang des ancêtres, transmis directement par les mariages consanguins, était le dépositaire des expériences  et des images  de la  mémoire des patriarches. De cette manière, certaines facultés et certains traits de caractère ont pu être acquis, et le type racial renforcé, jusqu'à ce que les humains puissent voler de leurs propres ailes, sans l'aide d'un esprit de famille ou de race. Durant le début de l'évolution de la soi-conscience, les humains vivaient sous cette loi qui "noyait" l'individu dans la nation, la tribu ou la famille, afin que le type puisse être formé.

            Il est évident que les premiers Sémites ont reçu un enseignement spécial au sujet du sang, comme indiqué dans le Lévitique (17:10-40) où il est interdit de manger du sang parce que "l'âme de toute chair est dans le sang". Chez eux, l'esprit de race était plus fort que l'individu car chacun d'eux se considérait d'abord comme membre d'une certaine tribu ou famille, et sa plus grande fierté était de se dire "de la souche d'Abraham".

            Les Sémites originels ont été les premiers à développer le libre arbitre. Dans une certaine mesure, ils se sont libérés de l'emprise de l'esprit de race en se mariant dans d'autres tribus, et cette introduction de sang étranger a mis fin à la conscience commune que les descendants partageaient avec leurs aïeux, et qui fut supplantée par la conscience individuelle. Du fait des mariages hors de la tribu, ils ont aussi progressivement perdu la "seconde vue", encore conservée de nos jours par un certain nombre d'Ecossais qui se marient dans le clan.

            Le sens profond de la religion Chrétienne se trouve dans l'enseignement qui dit que le Christ est venu préparer la voie de l'émancipation de l'humanité de la tutelle des esprits de race et unir les multiples races en une fraternité; pour remplacer le règne de la loi par celui de l'amour et du sacrifice de soi; pour inculquer à la nouvelle race l'idéal de l'amitié, un idéal qui égalisera finalement toutes les distinctions, apportera la paix sur la terre et la bonne volonté parmi les hommes. Il est venu apporter l'épée pour la cause de la paix finale, car le royaume des hommes doit être détruit avant que puisse s'établir le Royaume de Dieu - le Royaume de Dieu qui s'édifie de l'intérieur par le libre arbitre de l'homme, devenu un individu se gouvernant lui-même et coopérant avec la volonté divine.

            L'homme construit dans tous les mondes, et même s'il semble parfois le faire uniquement pour son moi séparé, il existe néanmoins dans le monde, aujourd'hui, un idéal d'amitié et d'altruisme qui était à peine connu des anciennes civilisations. En exprimant l'altruisme, l'homme amène à la perfection son corps vital, dont le sang est la plus haute expression. Ce véhicule est également le siège de la mémoire, et il est relié à l'Esprit de Vie unifiant, comme l'ombre l'est à sa source. Les globules sanguins des animaux inférieurs sont nucléés, et ces noyaux servent de champ d'action aux esprits-groupes qui dirigent chaque espèce au moyen de ces centres vitaux. Une fois l'individualité suffisamment développée, ces noyaux disparaissent, comme cela se produit chez les mammifères supérieurs qui sont proches de l'individualisation. Dans l'embryon humain, les globules sanguins sont nucléés durant les premières semaines pendant le travail de la mère sur le corps; mais l'Ego les désintègre dès son entrée  dans le sein maternel et, à la vivification, lorsqu'il prend possession de son corps en tant qu'individu, plus un d'entre eux n'existe, car il ne saurait y avoir d'autre principe gouvernant, là où est  l'esprit intérieur. Ainsi, le sang de chaque être humain est différent de celui de chaque autre individu, fait qui sera prochainement découvert par la science. L'Enseignement de la Sagesse Occidentale nous apprend que le corps vital sera notre véhicule le plus dense dans la prochaine phase de notre évolution, appelée la "Nouvelle Galilée", et qui sera la sixième Epoque; ainsi, la nécessité du développement approprié du corps vital est éminemment évidente. Cet Enseignement donne des explications précises sur les quatre éthers qui constituent le corps vital, et sur la relation qui existe entre le développement du corps vital et le second avènement du Christ. Il donne aussi des instructions sur ce développement par la purification du sang, et cette méthode est adaptée à l'intellect et au corps que nous avons développés grâce aux  idéaux modernes et progressistes de l'Occident. C'est une méthode occidentale pour les Occidentaux; aussi offre-t-elle à la fois sécurité et efficacité, ainsi qu'en peut témoigner l'auteur de ces lignes.

            Plus nous étudions en détail ce remarquable Enseignement, mieux nous sommes à même de comprendre le problème compliqué du sang racial, qui a joué un rôle tellement grand dans l'histoire du monde et dans la perpétuation des idées de la famille, de la tribu et de la  nation. La science en cherche encore la signification; elle reconnaît le fait que la transfusion  du sang d'un animal supérieur à un animal inférieur tue ce dernier, par hémolyse. Mais l'Enseignement de la Sagesse Occidentale explique encore ceci: étant donné que l'humanité évolue vers une stature divine, le mélange de sang humain deviendra impossible. Dans un avenir lointain, la reproduction de l'espèce humaine par mariage ne sera plus nécessaire, car l'homme aura appris à créer, de l'intérieur de lui-même, par le Verbe. Même de nos jours, l'homme se construit un corps meilleur et plus beau qu'autrefois, plus souple et plus adaptable; il est en train d'apprendre comment celui-ci fonctionne, et commence à se libérer de l'influence cristallisante du sang racial, et à devenir un citoyen du monde.

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LE MYSTERE DU SEXE

            L'Enseignement de la Sagesse Occidentale apporte aussi une solution au problème des sexes et de leur but. "L'Ego lui-même, est bissexuel, contrairement à l'opinion courante". Cette dualité ne se manifeste pas en tant que sexe dans les mondes intérieurs, mais comme Volonté et Imagination, respectivement apparentées aux forces solaires et lunaires. Au temps où la Terre était unie au Soleil, "les forces solaires fournissaient à l'homme tous les moyens de subsistance dont il avait besoin, et il en irradiait inconsciemment le surplus pour les nécessités de la reproduction". Mais lorsque l'Ego commença d'habiter à l'intérieur de son corps et l'a dirigé, il devint indispensable d'utiliser une partie de cette force créatrice pour construire un cerveau et un larynx, afin que l'homme dispose d'instruments pour s'exprimer. Lorsque le corps physique prit la position verticale, la double force créatrice fut divisée, une moitié étant dirigée vers le haut pour la construction du cerveau et du larynx, et l'autre vers le bas pour former les organes reproducteurs. En raison de ce changement, seule une moitié de la force créatrice nécessaire à la construction  d'un autre corps était encore disponible en chaque individu, et la coopération d'un autre individu devint nécessaire pour la reproduction. C'est ainsi que l'homme a acquis la faculté de penser, au prix d'une moitié de sa force créatrice, mais il y a gagné un  instrument avec lequel il peut créer dans le Monde de la Pensée, dans les royaumes de la musique, de la poésie, de l'art, et partager avec autrui l'héritage de la beauté du monde; et si, par cela, ses yeux se sont ouverts à la connaissance de la mort, de la douleur  et de la souffrance, il se sont aussi ouverts à la connaissance de sa propre divinité et à celle des lois de sacrifice, d'amour et de service. L'Ocultisme Oriental enseigne la séparation des sexes, mais l'Enseignement de la Sagesse Occidentale montre le but de cette séparation.

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LE MYSTERE DE LA MORTALITÉ INFANTILE

            L'Enseignement de la Sagesse Occidentale explique également avec logique comment la mortalité infantile, qui cause tant d'affliction dans le monde, est, en fait, l'action miséricordieuse d'une loi bénéfique, qui permet d'éviter un plus grand malheur. Une juste compréhension de la façon dont opère cette loi nous montrera comment nous pouvons éviter cette anomalie et nous éviter aussi la souffrance due au départ prématuré des enfants, ces rayons de soleil qui, hélas, nous quittent parfois pour ne laisser que froide désolation.

            Immédiatement après le décès, un panorama de la vie qui vient de se terminer se déroule devant l'esprit. La contemplation de ces images grave celles-ci sur le corps du désir, et lorsque l'Ego fait son entrée dans le monde des désirs et des émotions, ils ressent avec une acuité que, dans notre état actuel, nous ne saurions concevoir, les erreurs de la vie qui vient de se terminer, tandis qu'il médite sur les images des scènes où il a mal agi. C'est le "purgatoire", et de la souffrance qui y est ressentie, l'âme élabore la conscience pour se garder des mauvaises actions dans les vies futures. L'Ego apprécie aussi, avec une incroyable intensité, les vertus développées au cours de la vie écoulée, et les bonnes actions faites. C'est là le "ciel", et cette joie l'incite à vivre, dans le futur, conformément à des idéaux encore plus élevés. Ainsi, l'esprit qui n'est pas dérangé durant la contemplation du panorama qui suit immédiatement la mort, récolte les fruits que sont  la conscience et de hautes aspirations.

            Lorsque cette rétrospection est troublée, et si la mort survient sur un champ de bataille, par le feu, la noyade ou d'autres accidents, les circonstances navrantes qui l'accompagnent empêchent l'esprit de donner toute son attention  à la revue panoramique de sa vie qui vient de prendre fin. Le résultat est identique, lorsque parents et amis se livrent à de bruyantes lamentations. Dans ces conditions, l'impression sur le corps du désir est faible, et les sentiments de joie et de remords ne sont pas ressentis, dans la vie post mortem, avec une acuité suffisante pour produire la conscience afin   de guider l'esprit dans sa prochaine vie sur terre, et  les idéaux afin de le faire progresser. L'Ego a donc semé, mais il n'a pas moissonné; il a vécu en vain, et dans sa vie suivante, il resterait sujet aux vices qui l'avaient tourmenté; les vertus qu'il avait acquises, devraient être développées à nouveau. Ainsi, l'esprit repartirait sur l'océan de la vie comme un navire sans boussole pour le guider vers le port, condamné à errer sans but défini, pendant le temps d'une vie terrestre. Aussi étrange que cela puisse paraître, la mort dans l'enfance, avec de telles conditions, est destinée, selon le bienveillant dessein de Dieu, à prévenir les effets déplorables causés par la sauvagerie, la négligence ou le manque d'égards, et à donner à l'esprit qui revient sur terre un  bon départ. Le moyen d'arriver à ce résultat est le suivant:

            Lorsque l'esprit est en voie de se réincarner, il réunit les matériaux pour de nouveaux véhicules, l'intellect, le corps du désir, le corps vital et le corps dense. Une période de gestation précède la naissance du corps dense; il en va de même pour les véhicules plus subtils. A l'âge de sept ans, la naissance du corps vital annonce la période de croissance rapide; à quatorze ans, la naissance du corps du désir annonce l'adolescence et l'âge émotionnel; et à qu'à vingt-et-un ans, lorsque l'intellect est né, la raison éclaire le sentier pour maîtriser nos émotions et nous guider dans la vie.

            Ce qui n'est pas né ne peut mourir; par conséquent, si le corps dense d'un enfant meurt avant l'âge de l'adolescence, la gestation du corps du désir s'achève au Premier Ciel, partie du monde du désir, que certains appellent "le pays de l'éternel été". Là, des maîtres dévoués inculquent aux enfants des idéaux élevés, ainsi que l'aversion pour le mal. Les enfants y acquièrent une moralité supérieure, alors qu'ils jouent avec des couleurs et des jouets vivants si beaux, que si nous pouvions les voir, nous oublierions notre douleur et rendrions grâce à Dieu pour Sa bonté. Après quelques années, ces heureux sujets renaissent, souvent dans la même famille, plus nobles qu'ils ne l'auraient été s'ils n'avaient pas bénéficié de cette expérience à la suite de leur décès dans l'enfance.

            L'Occultisme Oriental nous dit de ne pas nous affliger de la mort, car la certitude de la naissance pour ceux qui meurent est égale à celle de la mort pour ceux qui naissent. C'est exact, mais aussi froid que l'occultisme lui-même. La mortalité infantile est tellement triste, apparaissant comme une anomalie de la nature, que nous languissons après  une lueur  d'espoir, qui consolerait nos cours  meurtris, lorsque l'Ange de la Mort nous ravit le rayon de soleil de notre foyer. L'Enseignement de la Sagesse Occidentale s'adresse en même temps au cour et à l'intellect; il nous présente une loi travaillant pour le bien en vue de corriger nos erreurs; il éclaire notre souffrance d'un rayon d'espoir, et nous montre comment nous épargner cette souffrance dans de futures vies, en abolissant la guerre, en prenant soin d'éviter les accidents, en assistant ceux qui s'en vont de ce monde et qui ne doivent pas être troublés par des lamentations égoïstes.

            L'Enseignement de la Sagesse Occidentale donne des instructions de grande valeur sur les soins à donner à ceux qui s'en vont, et nous montre comment nous pouvons les aider, à l'heure de leur départ,  afin qu'ils retirent de leur vie qui vient de prendre fin, une croissance de l'âme la plus grande possiblee. Cet enseignement est donc    utile dans toutes les éventualités de vie et de mort qui peuvent se présenter.

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LE MYSTERE DE LA MORT

            Bien que beaucoup de personnes intelligentes acceptent l'idée que la mort n'est qu'un transfert d'activités de ce monde physique dans des mondes moins matériels, l'Enseignement de la Sagesse Occidentale explique comment opère la loi naturelle de durée de la vie terrestre et de délabrement du corps dense. L'homme construit l'archétype de son corps dense dans le monde céleste. Il est évident que cet archétype correspond à ses capacités. Parfois, une vie est prolongée au-delà de la durée normale lorsque les grands Etres Compatissants voient qu'elle peut rendre des services spéciaux, mais en général l'archétype dure jusqu'à ce que la force vibratoire reçue à la naissance ait été dépensée.

            Lorsque la vie est terminée, l'ascension de l'Esprit est empêchée par la  substance-désir qui adhère à lui après la  perte  de son corps dense. Il cherche à  s'en libérer par la force centrifuge, selon la même loi qui fait qu'une planète éjecte la partie d'elle-même qui s'est trop cristallisée. Ainsi, c'est la partie  la plus grossière du corps du désir qui est rejetée en premier. Elle est éliminée par la force centrifuge exerçant une action "purgative", d'où le nom de purgatoire; cette force arrache le mal et permet  à l'esprit de s'élever dans les régions supérieures qui constituent le monde céleste. C'est en rapport avec cela qu'est donné le très important enseignement concernant la nécessité de graver correctement sur le corps du désir le panorama de la vie écoulée, afin que l'Ego puisse voir ses succès et ses échecs, l'empreinte de sa fermeté morale et de ses faiblesses; afin qu'il puisse voir le but de la souffrance et la voie qui conduit à son élimination.

            Chaque génération, lors de sa montée vers le monde céleste, chante le chant des réussites de sa vie terrestre. Ainsi, chacun chante quelque chose de différent dans l'harmonie de notre sphère, et de même que des spores sont arrangée différemment sur une plaque de verre lorsque des sons différents les mettent en vibration, ainsi ces variations, dans le cantique du monde, sont la cause des changements du climat, de la flore et de la faune sur terre. Si, au cours de notre vie terrestre écoulée, nous nous sommes appliqués à bien faire, nous chantons un pays d'abondance, lorsque nous atteignons le monde céleste et nous le retrouvons ensuite, qui nous attend, à notre retour sur terre. Si, au contraire, nous avons négligé notre travail et perdu notre temps en spéculations métaphysiques, notre chant céleste sera très différent, et lors de notre retour sur terre, nous trouverons la famine, les inondations et la désolation. Toutes choses, au ciel et sur terre, sont gouvernées par l'immuable loi de cause à effet, qui maintient l'équilibre du monde.

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LE CHRIST DE L'OCCIDENT N'EST PAS LE CHRIST DE L'ORIENT

            Alors que les points qui viennent d'être évoqués sont importants parce qu'ils montrent les concepts supérieurs de l'Enseignement de la Sagesse Occidentale, relativement à ceux de l'Occultisme Oriental, ils deviennent néanmoins insignifiants, si on les compare aux différences qui existent entre les deux enseignements, concernant le Christ, Son identité, Sa mission  et la nature de  Sa venue. Sur ce point important, écrit Edith Ward dans La Revue occulte, il y a une différence tellement radicale et inconciliable qu'ils ne peuvent être vrais les deux. Elle arrive à cette conclusion en comparant La "Cosmogonie Rosicrucienne", de Max Heindel, avec les écrits d'un dirigeant de la principale Société propageant l'Hindouisme dans les nations de l'Occident.

            Jusqu'en novembre 1909, date de la publication de La "Cosmogonie Rosicrucienne", cette Société avait eu très peu à dire au sujet du Christ; mais depuis lors il est devenu pour elle un sujet important. Dans un ouvrage plus récent (paru en 1914), son dirigeant affirme que les vies du Christ ont toujours été vécues en relation étroite avec les membres les plus dévoués de cette société. Il y est dit que Jésus s'est récemment incarné comme Hindou et qu'il est actuellement l'instructeur de ce dirigeant qui affirme qu'il le prépare au gouvernement spirituel du monde.

            Nous n'avons rien à reprocher à ceux qui croient cela. Il est contraire aux principes de The Rosicrucian Fellowship de parler d'une manière discourtoise de ceux qui ont d'autres convictions, ou de faire peu de cas de leur croyance sincère; cependant, au point de vue de l'éthique, nous avons le droit de comparer l'Enseignement de la Sagesse Occidentale, qui est totalement en accord avec les Ecritures Chrétiennes auxquelles nous croyons, avec l'Enseignement de l'Ecole Orientale, dans le but de montrer que le Christ vers Lequel le monde Chrétien dans sa totalité regarde pour en recevoir lumière et espoir, n'est pas le Christ désigné par cette Société.

            A cette fin, nous aurions pu  citer de très nombreuses références, mais celles qui suivent suffiront. Les lettres X et Z désignent les citations provenant de deux auteurs appartenent  à l'Ecole Orientale. Les passages mis en italique le sont par nous:

Selon "X", il est précisé que:

   "Quand vint le temps auquel on attendait de l'humanité qu'elle fût capable de prendre soin d'elle-même, les plus avancés, qui avaient atteint le degré de l'adeptat, étaient deux amis, ou frères, dont le développement était équivalent. C'étaient le Seigneur Gautama et le Seigneur Maitreya. Le premier remplit sa mission, suivi du second des miliers d'années plus tard. (...) Le Bouddha a confié sa mission de gouverneur de la religion et de l'enseignement au Seigneur Maitreya, que les peuples Occidentaux appellent le Christ et qui utilisa le corps du disciple Jésus durant les trois dernières années de sa vie sur le plan physique (...). Le Seigneur Maitreya s'était incarné plusieurs fois avant de remplir sa mission actuelle."

 

"Z" esquisse une ligne analogue de renaissances:

   "Quand le temps fut venu, le Seigneur Maitreya apparut en tant que Shri Krishna, et mourut dans la force de l'âge, regagnant sa résidence Himalayenne. Puis il revint, utilisant le corps de son cher disciple Jésus l'Hébreu, et pendant trois ans il resplendit dans la parfaite tendresse du Christ (...). Et maintenant, de nouveau, nous espérons, guettant Son retour."

 

            Mais le fait que ces auteurs n'attendent pas le Christ des Evangiles, du monde Chrétien ou de l'Enseignement de la Sagesse Occidentale, est une notion qu'ils prennent bien soin d'inculquer à leurs lecteurs, de la manière suivante:

"Z" écrit:

   A propos du retour du Christ, je tiens à ce que vous fassiez une claire distinction entre le Christ des Evangiles et celui dont je vous entretiens. Ils n'ont en commun que le nom de Jésus (...). Il me faut insister sur le fait que le Jésus dont j'attends le retour ne doit nullement être confondu avec votre Christ (...). Si vous croyez avec foi en vos Ecritures - dont je conteste l'authenticité - elles vous mettront en garde contre (...) la confusion entre le prophète dont je proclame le prochain retour et le Christ des Evangiles."

 

De son côté, "X" dit:

   Quand nous examinons par la clairvoyance la vie du fondateur du Christianisme (...) nous ne trouvons pas trace des douze apôtres (...). L'auteur des Evangiles semble avoir conçu l'idée d'exposer quelques-uns des grands faits de l'initiation sous forme d'un récit, en les mêlant à quelques événements tirés de la vie du vrai Jésus, qui est né en 105  avant notre ère."

 

Sur ce point, "Z" est d'accord:

   "Votre foi en sa divinité est basée sur votre foi en l'histoire de sa vie, telle que la rapportent ses disciples. Mais pour autant que je sache, ces disciples n'ont jamais existé, et l'histoire de sa vie, aussi bien que de la leur, est une création de l'imagination (...). Le Christ auquel je fais allusion (...) a vécu environ un siècle avant l'époque à laquelle on prétend que ces événements seraient survenus en Palestine, mais ils n'ont pas eu lieu."

 

            Ne semble-t-il pas étrange que cet auteur, qui répudie les Ecritures chrétiennes et stigmatise l'histoire du Christ et de Ses disciples comme une ouvre d'imagination, puisse pitoyablement s'exclamer comme il suit, parce que son nouveau Christ est répudié par de nombreux membres de sa Société:

   "Est-ce que l'histoire se répétera ici et que les événements de la Judée, de Jérusalem et du Golgotha, se dérouleront une fois de plus?"

 

            Comment se répéteraient-ils, s'ils n'ont jamais eu lieu? Et n'est-il pas étrange qu'un dirigeant qui fait campagne dans le monde entier pour répudier le Christ de l'Occident et  les Ecritures Chrétiennes, et qui annonce un autre Christ, puisse dire:

   "Je ne sais presque rien de ce Jésus dont je prédis le retour."

 

            N'est-il pas surprenant qu'un auteur qui dit carrément et sans réserve:

   "Je ne suis pas Chrétien."

 

            ait été chargé de l'importante mission de proclamer le retour du Christ?

            Nous laissons le lecteur répondre à ces questions selon ce qu'il en pense. Mais nous croyons, ou plutôt nous savons, que le Christ de tous les Chrétiens sincères et croyants est entièrement différent de celui annoncé par les nouveaux dirigeants de l'Ecole Orientale d'Occultisme.

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LE CHRIST DE L'OCCIDENT

            La cosmogénèse est exposée de manière très étendue dans l'Enseignement de la Sagesse Occidentale. Trois grandes Périodes d'évolution ont précédé la nôtre. Le Père est le plus haut Initié de la première Période, celle de Saturne; le Fils (Christ) est le plus haut Initié de la seconde Période, celle du Soleil, et Jéhovah est le plus haut Initié de la troisième Période, ou Période de la Lune.

            C'est sous le régime de Jéhovah et de ses Anges que s'est produite la séparation des sexes, ainsi que la division de l'humanité en tribus et en nations. La nature-désir de l'homme était alors dominante, aussi des lois lui ont-elles été données, et la "crainte du Seigneur" opposée aux désirs de la chair. Toutes les religions de race ont été conçues par Jéhovah, chacune d'elles étant spécialement adaptée à la nation à laquelle elle était donnée. Toutes ces formes de culte visaient à préparer l'humanité au règne du Christ, dont la mission est de nous émanciper de la loi, sous le joug de laquelle chacun pèche, et  de lui substituer   le règne de l'Amour, où chacun servira son prochain.

            Jéhovah a ouvré de l'extérieur sur la Terre et sur l'humanité, comme le font les esprits-groupes sur les animaux. Mais voici deux mille ans, lors du Baptême dans le Jourdain, l'Esprit du Christ est descendu sur Jésus et a habité son corps jusqu'à la tragédie du Golgotha, où  Il a pénétré dans la Terre, comme  Esprit Planétaire intérieur. Dès ce moment, Il a commencé à purifier    le monde du désir, plein de violence  et d'égocentrisme développés sous le règne de la loi, et à irradier l'amour et l'altruisme qui, lentement mais sûrement, imprègnent le monde. En temps voulu, nous verrons régner "la paix sur la terre et la bonne volonté envers les hommes".

            Cependant, le Grand Sacrifice n'a fait que commencer sur le Golgotha; le Christ "gémit et peine" encore et doit continuer à le faire "jusqu'au jour de la manifestation des Fils de Dieu", ce jour où nous aurons une évolution suffisante pour guider notre propre planète sur son orbite et prendre soin de nos frères plus faibles. N'oublions donc pas que nous pouvons hâter ou retarder le jour de Son retour par la vie que nous menons. Si nous vivons pour le monde matériel, nous prolongeons Son emprisonnement et Son agonie; aussi nous appartient-il de faire toutes choses en mémoire de Lui, conformément à Sa dernière exhortation; car alors, nous travaillerons à Le libérer et ainsi à rapprocher le moment où nous pourrons aller à Sa rencontre " dans les airs" quand Il se dégagera du centre de la Terre pour monter vers la surface, et de là vers le Soleil dont Il est venu.

            Le travail de la race Aryenne a  été de développer la raison;  et cette tâche a été très bien accomplie. Mais désormais, l'humanité doit apprendre à illuminer sa raison par la lumière intérieure de l'Esprit et à unir sa connaissance cérébrale à la connaissance du cour. Elle doit apprendre à amorcer, par son libre arbitre et de l'intérieur, toute action ,  et cette action doit avoir le Service pour résultat.

            Il a été dit que "la fleur de la religion  est toujours donnée à la fleur de l'humanité", et que des religions plus glorieuses sont encore à venir. Cependant, le monde actuel ne fait que commencer à percevoir les faibles lueurs de la sublime mission du Christ, qui est d'élever l'humanité à la vivante réalité de l'Amitié Universelle.

            L'enseignement des Mystères Atlantéens, consigné dans l'Ancien Testament, nous apprend que l'homme, de sa propre volonté, a mangé du fruit de "l'arbre de la connaissance", apportant ainsi la souffrance et la mort dans le monde; et qu'il a été "expulsé du jardin de Dieu, pour errer dans le désert du monde"; que Dieu, dans sa compassion, a conclu une alliance avec l'homme; qu'un tabernacle a été construit pour y placer l'Arche, symbole de l'esprit immortel de l'homme; que les barres de cette Arche n'étaient jamais être retirées, tout comme l'homme, en tant que pèlerin, ne connaîtra jamais le repos avant d'avoir, par sa propre volonté, atteint le but qui lui est assigné. A l'intérieur de cette Arche se trouvait le "pot d'or de manne" (un mot signifiant homme dans de nombreuses langues) tombée du ciel, voisinant avec les "Tables de la Loi", autrement dit les préceptes divins qu'il devait apprendre au cours de son "pèlerinage à travers le désert de la matière"; elle contenait aussi la "verge magique" d'Aaron, emblème du pouvoir spirituel qui est en chacun de nous et qui nous pousse vers le Temple Mystique de Salomon. Dans l'Ancien Testament, nous voyons comment l'homme est descendu du ciel, comment il a transgressé les commandements de Jéhovah, qui l'a conduit, par la souffrance et les déboires, à travers le désert de la matière, vers le règne de la paix qui sera introduit par le Christ.

            C'est à peine si l'humanité a commencé à vivre les enseignements ésotériques du Christianisme; elle commence à peine à en saisir le sens; néanmoins, lentement mais sûrement, nous avançons vers le prochain cycle de progrès, cette glorieuse Sixième Epoque dont le Christ doit être le chef, une Epoque qui va rassembler toute l'humanité, "Fils de Caïn" aussi bien que "Fils de Seth", pour travailler en harmonie dans le Royaume du Seigneur; une Epoque où les rayons de la Rose-Croix répandront la lumière de la compréhension sur chaque institution des hommes, de telle sorte que toute différence se fondra dans le service en commun pour le bien de tous, et l'amitié unira dans le royaume du Christ les âmes dispersées. Lorsqu'Il aura parachevé l'unification du Royaume, Il le remettra entre les mains du Père, comme il est dit dans la Bible.

            L'Enseignement des Mystères occidentaux nous révèle la mission du Christ, venu pour montrer et préparer le chemin de Son Royaume, afin  que les retardataires ne soient pas les seuls   à être élevés, mais que tous ceux qui sont prêts à suivre l'étroit sentier et à entrer par la porte étroite puissent trouver la Lumière et le Chemin. Le Christ n'est plus "Celui qui doit venir", mais Celui qui reviendra. Il ne réapparaîtra pas dans la chair qui, selon Paul, ne peut hériter du Royaume, mais dans le corps de l'âme. Quand l'humanité aura développé sa conscience éthérique, elle pourra Le rencontrer "dans les airs". Toutefois, "nul ne connaît le jour et l'heure, ni les Anges, ni le Fils, mais le Père seul". Alors, la loi donnée par Moïse sera remplacée par "la grâce et la vérité venues par Jésus-Christ", et le flot de l'humanité qui se presse vers les hauteurs témoignera, comme de vrais fils de Dieu, qu'il est possible d'obéir au commandement divin: "Soyez parfaits comme votre Père Céleste est parfait".

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CONCLUSION

            Dans ces pages, nous n'avons fait qu'effleurer le trésor de sagesse contenu dans l'Enseignement Chrétien des Mystères, tel qu'il est diffusé par The Rosicrucian Fellowship, mais il en a été dit suffisamment pour convaincre ceux qui suive l'Enseignement de l'Occultisme Oriental, et qui sont accessibles à l'idée que si les deux Enseignements contiennent les mêmes grandes vérités, communes à toutes les religions anciennes et modernes, ils sont loin d'être les mêmes,et que l'enseignement de la Sagesse Occidentale est aussi avancé par rapport à l'Occultisme Oriental, que le Bouddha, la Lumière de l'Asie, est surpassé en éclat par notre glorieux Christ, la Lumière du Monde, pour le retour duquel nous veillons et prions.

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THE ROSICRUCIAN FELLOWSHIP

            The Rosicrucian Fellowship est une organisation composée d'hommes et de femmes qui étudient la Philosophie Rosicrucienne telle qu'elle est présentée dans la "Cosmogonie des Rose-Croix". Cette philosophie est connue en tant qu'Enseignements de la Sagesse Occidentale et donne des conceptions profondes des Mystères Chrétiens; elle établit un terrain de rencontre de la science et de la religion. Ses étudiants sont dispersés de par le monde, mais le Siège International se trouve à Oceanside, California, USA. The Rosicrucian Fellowship n'entretient de relation avec aucune autre organisation. Elle a été créée durant la période été-automne 1909, après une série de conférences données à Seattle par Max Heindel. Un Centre d'Etude fut formé et le Siège Directeur fut temporairement établi dans cette ville. Des dispositions furent également prises pour imprimer la Cosmogonie des Rose-Croix. Avec la publication de cet ouvrage par The Rosicrucian Fellowship, celle-ci avait définitivement pris son essor. Auparavant, des Centres d'Etude avaient été formés à Colombus (Ohio), Yakima Nord et Washington. Ceux-ci, avec le Centre de Seattle, ont constitué les débuts matériels de The Rosicrucian

Fellowship en 1909. Et comme cela a été indiqué dans les Echos de Mount Ecclesia de Juin 1911, le Siège International permanent a été établi à Oceanside, Californie.

 

THE ROSICRUCIAN FELLOWSHIP

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