ENSEIGNEMENT-PEDAGOGIE
LYCEE


1. LES NOUVEAUX PROGRAMMES DE SECONDE : latin et grec

2. BACCALAURÉAT 2000 : programmme latin-grec et bibliographie

3. BACCALAURÉAT 1999 : sujets de latin et de grec

4. BIENVENUE EN SECONDE ! (série de séquences réalisées par P.Bougy)

5. ÉPREUVE-TYPE BAC EN LATIN (travaux n°5 et 6 proposés par M. Bardou,

6. ÉPREUVE-TYPE BAC EN GREC  C. Chesnais, Y. Dagorn et P. Perdrizet)




1. LES NOUVEAUX PROGRAMMES DE SECONDE : latin et grec

      Les tableaux ci-dessous ne reproduisent pas l'intégralité des programmes de langues anciennes mais ils visent, par leur aspect synoptique, à mettre en évidence la progression dans l'étude des thèmes et des textes, du lexique et des faits de langue.

Objectifs :
- développer compétences de lecture méthodique et lecture suivie (textes plus longs qu'au collège)
- développer compétences de traduction écrite et orale (variées à chaque lecture) :
1. hypothèses de lecture (répondre à la question : "de quoi parle le texte ?").
2. repérage des éléments connus (lexique, structures syntaxiques, ponctuations internes, jeux de symétrie, d'opposition... ).
3. élaboration d'une traduction individuelle de mémoire après une étude collective, comparaison de traductions, version.
4. initier les élèves à replacer dans contexte historique et culturel.

LATIN : classe de 2nde

TEXTES ET THÈMES
Textes, genres et références historiques et culturelles
Un projet pédagogique réparti en 5 séquences (lecture de courts extraits en latin et de plus larges extraits en français).
- Eloquence judiciaire et politique :
Cicéron (De Signis, Pro Murena, Pro Archia, Première et Deuxième Catilinaires)
- Comédie, satire, épigramme : de quoi rit-on à Rome ?
(Plaute, Térence, Martial, Juvénal, Pétrone, Apulée).
- Histoire et épopée : comment le même épisode, un motif semblable, sont traités dans l'un et l'autre genre ?
(César, Lucain, Tite-Live, Virgile).























LANGUE
Lexique
Le lexique obligatoire du collège doit être acquis.
Les acquisitions nouvelles, indispensables : elles se font à l'occasion de la lecture des textes (termes récurrents dans la séquence, termes les plus fréquents chez les auteurs du programme, mots-outils, adverbes). Travail facilité par le recours à l'étymologie, le regroupement en champs lexicaux.






Morpho-syntaxe
Objectif : mémorisation progressive d'une syntaxe et d'une morphologie qui fondent l'interprétation des textes :
- degrés de l'adjectif qualificatif et de l'adverbe.
- gérondif et adjectif verbal.
- propositions relatives et pronoms relatifs.
- valeurs des modes dans les indépendantes et les principales.
- valeur des temps dans les propositions infinitives.
- observation, dans les textes, du fonctionnement du discours indirect (phrases déclaratives, injonctives, valeur des pronoms).

ACTIVITES ECRITES ET ORALES
Objectif : autonomie dans l'élaboration d'une traduction écrite ou orale.
Méthode : utilisation méthodique d'une traduction française.
Exercices :
- divers exercices de traduction.
- version écrite : à partir d'une traduction collective ou individuelle, rédiger un texte français correct et fidèle.
- manipulation des dictionnaires latins et français.

GREC : classe de 2nde

TEXTES ET THÈMES
Textes, genres et références historiques et culturelles
Le professeur organise son projet pédagogique annuel autour des entrées suivantes :
Vie démocratique et lieux d'Athènes
Vivier d'extraits pour deux groupements de textes : la narration de Sur le meurtre d'Eratosthène, Sur l'Olivier de Lysias ; prologue du Phèdre, de Protagoras, début du Criton de Platon ...
Lecture de courts extraits en grec et de larges extraits en français des Acharniens d'Aristophane.
Tragédie grecque et intertextualité : Électre
Vivier d'extraits pour un groupement de textes : la scène de reconnaissance entre Electre et Oreste chez Sophocle et Euripide ; lecture en français de la même scène chez Eschyle, chez Sartre ; la scène du jardinier écrite en grec par Euripide, en français par Giraudoux.
NB : Si les élèves ont déjà lu certains extraits, le professeur peut compléter le groupement de textes avec des extraits grecs et français mettant en scène le personnage d'Antigone.
Une grande figure : Socrate
Vivier d'extraits pour un groupement de textes : le portrait de Socrate par Alcibiade dans Le Banquet, la mort de Socrate dans Phédon, extraits de 1'Apologie, de Platon...
Lecture de courts extraits en grec et de larges extraits en français des Nuées d'Aristophane.
Le projet pédagogique répartit les séquences, au nombre de quatre par exemple, de manière équilibrée sur l'année.
Les lectures de textes sont l'occasion de faire connaître aux élèves, en utilisant les ressources documentaires les plus variées, la topographie d'Athènes, le sanctuaire de Delphes et les théâtres de Grèce et de Sicile.

LANGUE
Lexique
Comme en latin, le lexique obligatoire du collège doit être acquis.
Pour les acquisitions nouvelles, indispensables à la poursuite du cursus, elles se font à l'occasion de la lecture des textes : termes récurrents dans le groupement de textes ou dans la lecture suivie, termes les plus fréquents chez les auteurs du programme, mots outils et adverbes. Le travail de mémorisation du lexique est facilité par le recours à l'étymologie, le regroupement en champs lexicaux et champs sémantiques.
Au fil des lectures, l'élève mémorise un lexique de 300 mots dont les verbes irréguliers qu'il rencontre fréquemment.

Morpho-syntaxe
En fin d'année, l'élève connaît :
- la morphologie verbale des verbes thématiques (non contractes) et athématiques, en particulier les formes du subjonctif et de l'optatif qui n'ont pas été vues en 3ème ; le système de la conjugaison des verbes en -mi est présenté aux élèves pour leur en faciliter la mémorisation
- la morphologie nominale des trois déclinaisons
- les propositions complétives (infinitive, conjonctive, participiale)
- l'infinitif substantivé
- l'aspect des temps.
- au fil des lectures, l'élève observe systématiquement l'emploi de ajn suivi du subjonctif et de l'optatif

Accentuation
Comme en 3ème, tous les mots présentés aux élèves portent leur accent ; les élèves apprennent les règles les plus simples de l'accentuation qui leur permettent de distinguer le sens (accentuation des formes verbales, des homophones).



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2. BACCALAUREAT 2000

PROGRAMME DES EPREUVES DE LETTRES : LATIN ET GREC

LATIN
. Cicéron, Tusculanes, livre II, § 29 à 67 ; le livre sera lu intégralement en traduction. Les passages proposés à l'épreuve écrite ou à l'épreuve orale seront empruntés à la partie ci-dessus indiquée. Des questions pourront faire référence à l'ensemble du livre.
. Ovide, Métamorphoses, livre X, vers 1 à 142 et 243 à 739 ; le livre sera lu intégralement en traduction. Les passages proposés à l'épreuve écrite ou à l'épreuve orale seront empruntés à la partie ci-dessus indiquée. Des questions pourront faire référence à l'ensemble du livre.

GREC ANCIEN
. Démosthène, Sur les affaires de la Chersonèse
. Sophocle, Oedipe roi, vers 532 à 1221 ; l'oeuvre sera lue intégralement en traduction. Les passages proposés à l'épreuve écrite ou à l'épreuve orale seront empruntés à la partie ci-dessus indiquée. Des questions pourront faire référence à l'ensemble de l'oeuvre.

BIBLIOGRAPHIE PEDAGOGIQUE

DEMOSTHENE
. Odile Lagacherie (univ. de Grenoble- Stendhal 3), "La mise en œuvre de la rhétorique dans la harangue Sur les affaires de la Chersonèse ", in Bulletin de l'ARELAG n° 16 (juil. 99), p29-33

SOPHOCLE
. Christine Dubarry-Sodini, Sophocle,Œdipe-roi, Ellipses, coll. Résonances, 96 p., 32F
. R. Billerey, "Sophocle, Oedipe roi, texte grec, traduction juxtalinéaire (v. 532-1121)", Besançon, automne 1999 (supplément au n° 50 du Bulletin de l'ARELAB). 45 F + 12 F de port. Paiement par chèque bancaire ou postal à l'ordre de l'ARELAB. Bon de commande à adresser à : ARELAB, BP 241, 25 016 Besançon cedex

CICERON
. Denis Merle, Cicéron,Tusculanes II. 40 questions, 40 réponses, 4 études, Ellipses, coll. 40/4, 96 p., 42 F
. Vianella Guyot (Lycée Néruda, St-Martin d'Hères), "Une réflexion antique sur la souffrance physique : la 2° Tusculane de Cicéron (§ 29-67)", in Bulletin de l'ARELAG n° 16 (juil. 99), p35-46

OVIDE
. Denis Merle, Ovide, Métamorphoses, X. 40 questions, 40 réponses, 4 études, Ellipses, coll. 40/4, 96 p.

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3. BACCALAUREAT 1999
SUJETS DE LATIN ET DE GREC

SUJET DE LATIN
SESSION 1999, SERIE L

Durée de l'épreuve : 3 h, coeff. 4

TEXTE

65. … Saepe enim multi qui aut propter uictoriae cupiditatem aut propter gloriae aut etiam ut ius suum et libertatem tenerent, uulnera exceperunt fortiter et tulerunt, iidem omissa contentione dolorem morbi ferre non possunt ; neque enim illum, quem facile tulerant, ratione aut sapientia tulerant, sed studio potius et gloria Itaque barbari quidam et immanes ferro decertare acerrime possunt, aegrotare uiriliter non queunt. Graeci autem homines, non satis animosi, prudentes, ut est captus hominum, satis, hostem aspicere non possunt, eidem morbos toleranter atque humane ferunt. At Cimbri et Celtiberi in proeliis exultant, lamentantur in morbo. Nihil enim potest esse aequabile, quod non a certa ratione proficiscatur.
66. Sed cum uideas eos, qui aut studio aut opinione ducantur, in eo persequendo atque adipiscendo dolore non frangi, debeas existimare aut non esse malum dolorem aut, etiamsi, quidquid asperum alienumque natura sit, id appellari placeat malum, tantulum tamen esse, ut a uirtute ita ruatur, ut nusquam appareat. Quae meditare, quaeso, dies et noctes. Latius enim manabit haec ratio et aliquanto maiorem locum quam de uno dolore occupabit. Nam si omnia fugiendae turpitudinis adipiscendaeque honestatis causa faciemus, non modo stimulos doloris, sed etiam fulmina fortunae contemnamus licebit, praesertim cum paratum sit illud ex hesterna disputatione perfugium.
67. Vt enim si cui nauiganti, praedones si insequantur, deus quis dixerit : " eice te naui : praesto est qui excipiat, uel delphinus, ut Arionem Methymnaeum, uel equi Pelopis illi Neptunii, qui per undas currus suspensos rapuisse dicuntur, excipient te et quo uelis perferent", omnem omittat timorem, sic urgentibus asperis et odiosis doloribus, si tanti sint, ut ferendi non sint, quo sint confugiendum, tu uides.
Haec fere hoc tempore putaui esse dicenda.
Cicéron, Tusculanes, livre II

TRADUCTION

65 … Souvent en effet bien des gens, à qui la passion de la victoire ou de la gloire, ou encore la défense de leur droit ou de leur liberté ont inspiré le courage d'affronter et de supporter les blessures, sont néanmoins, quand leur exaltation a disparu, incapables de suporter la souffrance de la maladie. C'est que leur endurence n'était pas raison ou science, mais passion et gloriole. Ainsi des barbares, des sauvages sont capables de déployer dans les combats la plus grande énergie et ne sont pas à même de résister à la maladie comme des hommes. Inversement les Grecs, trop peu courageux, mais aussi sensés que des hommes peuvent l'être naturellement, sont incapables de regarder en face l'ennemi et cependant supportent la maladie avec une douce résignation. De leur côté les Cimbres et les Celtibérienns poussent des cris de joie dans les batailles et des cris de douleur quand ils sont malades. Aussi bien ne peut-il y avoir d'égalité dans la conduite là où manque un principe ferme.
66. Mais la vue des gens que la souffrance ne brise pas, alors que, pour suivre et pour atteindre leur but, ils sont guidés seulement par la passion et l'opinion, devrait te convaincre ou que la douleur n'est pas un mal, ou si l'on admet le qualificatif de mal pour tout ce qui est dur et répugne à la nature, que la vertu annihile ce mal, tant il est petit, au point qu'il n'en subsiste pas trace. Médite ceci, je t'en prie, jour et nuit. Il s'agit d'un principe qui aura de grandes conséquences et s'étendra à un domaine sensiblement plus étendu que la seule question de la douleur. Car si nous sommes décidés à tout faire pour éviter la honte et conquérir l'honneur, nous serons à même de mépriser non seulement les aiguillons de la douleur, mais les coups foudroyants de la Fortune, et cela d'autant plus que le refuge dont nous parlions hier nous est ménagé.
67. Il serait pleinement rassuré, le navigateur poursuivi par des pirates à qui un dieu dirait : " jette-toi par dessus bord : il y a là, pour te recueillir, un dauphin, comme celui d'Arion de Méthymne ou ces chevaux de Neptune qui, dit-on, firent rouler à travers les ondes le char flottant de Pélops ; ils te recueilleront et te mèneront où tu voudras." De même, sous le coup de douleurs, cruelles et affreuses, si ces douleurs sont à un degré tel qu'elles ne soient pas tolérables, je n'ai pas besoin de te dire où tu dois chercher un refuge.
Voilà à peu près ce que j'avais à te dire pour le moment.
(trad. J. Humbert revue par C. Rambaux)

QUESTIONS (50 pts)

1. quel idéal de conduite Cicéron propose-t-il dans le 1° § de ce texte ? (10 pts)
2. quel est le refuge auquel Cicéron fait allusion aux l. 24 et 31 ? Vous rappelerez la position des Stoïciens sur ce sujet. (10 pts)
3. vous commenterez la construction de la phrase "ut enim …, sic, … uides "(l. 25 à 31) et vous direz ce qui constitue son unité. (10 pts)
4. quel rôle jouent les références à Arion et à Pélops (l. 27) ? (10 pts)
V 5. cette page termine l'entretien du livre II . Vous dégagerez la conclusion à laquelle elle aboutit. (10 pts)

VERSION (50 pts)

(dans cette lettre adressée à Q. Ancharius, proconsul de Macédoine, Cicéron recommande Lucius et Caius Aurelius, les fils de son ami Lucius Aurelius)
L. et C . Aurelios L. filios*, quibus et ipisi et patre eorum, uiro optimo, familiarissime utor, commendo tibi maiorem in modum, adulescentes omnibus artibus ornatos, meos pernecessarios, tua amicitia dignissimos. Si ulla mea apud te commendatio ualuit (quod scio multas plurimum ualuisse), haec ut ualeat rogo. Quod si eos honorifice liberaliterque tractaris, et tibi gratissimos optimosque adulescentes adiunxeris et mihi gratissimum feceris.
Cicéron, Ad familiares 13, 40

* traduire : "Lucius et Caius Aurelius, fils de Lucius"



SUJET DE GREC
SESSION 1999, SERIE L

Durée de l'épreuve : 3 h, coeff. 4

TRADUCTION

66. Mais ici à Athènes, après que Philippe non seulement nous a pris Amphipolis et le territoire de Cardie, mais encore quand il a fait de l'Eubée un ouvrage avancé contre nous, quand en ce moment même il s'avance vers Byzance, on peut sans aucun risque parler pour lui. C'est pourquoi, parmi nos gens, il en est qui, de mendiants, deviennent riches tout à coup, passent de l'obscurité et du mépris à la considération et à la renommée, tandis que vous au contraire, vous passez de la considération au mépris, de la richesse au dénument. Car la richesse d'une ville, qu'est-ce, sinon ses alliés, la confiance et la sympathie qu'elle inspire, toutes choses dont vous êtes dénués ?
67. Et parce que vous n'en avez pas souci, parce que vous vous êtes laissé dérober tout cela, Philippe prospère, il est puissant, redouté de tous les Grecs et des barbares, tandis que vous êtes, vous, isolés et humiliés, vantés il est vrai pour l'abondance de ce qu'on achète au marché, mais, quant aux armements les plus nécessaires, dignes de risée. Ah ! vraiment, quelques uns de vos orateurs, je le vois, ont pour leur usage personnel d'autres principes que pour le vôtre. Ils trouvent bon que vous restiez bien tranquilles quand on vous fait du tort ; mais eux, il leur est impossible de se tenir en repos ici, où personne ne leur en fait.
68. Là-dessus, tel ou tel vient à cette tribune m'interpeller : "Ainsi, Démosthène, tu te refuses à proposer un décret ? Tu ne veux pas te risquer ? Tu n'as donc ni hardiesse, ni énergie ?" Certes, je ne suis ni un fanfaron, ni un effronté, ni un impudent ; le ciel m'en préserve ! Mais, à coup sûr, je m'estime plus courageux que beaucoup de ceux qui font ici une politique d'audace.
69. Car lorsqu'un homme, Athéniens, sans se soucier de l'intérêt public, intente des poursuites, confisque de l'argent , fait métier d'accusateur, il n'a besoin pour cela d'aucun courage. Fort de la garantie de salut qu'il s'assure en visant toujours à vous complaire dans ses discours et dans sa politique, il peut payer d'audace, sans rien risquer. Mais celui qui, pour votre, bien, s'oppose souvent à votre volonté, qui dans ses discours ne cherche jamais à vous plaire, mais toujours à vous être utile, qui se dévoue à une politique dont le succès dépend plus des hasards de la fortune que des calculs humains, et qui pourtant accepte d'être responsable devant vous des uns et des autres, 70. celui-là est un homme de coeur, celui-là est un bon citoyen, et non pas ceux qui, pour vous complaire au jour le jour, ont sacrifié les plus grands intérêts de la République"
(traduction de Maurice Croiset,CUF)

QUESTIONS (50 pts)

1. § 66-67 : quels sont les différents groupes de personnages que Démosthène oppose les uns aux autres ? Relevez et commentez les termes qui les désignent. (10 pts)
2. § 66-67 : quels sont les faits qui, selon Démosthène, contribuent à la gravité de la situation extérieure d'Athènes ? Analysez au moins deux procédés stylistiques qui en renforcent l'évocation. (10 pts)
3. § 67 : quels défauts, selon Démosthène, perturbent le fonctionnement normal de la démocratie athénienne ? Votre réponse s'appuiera sur un relevé précis, organisé et commenté. (10 pts)
4. De la l.17 ("ego de thrasus...") à la fin du texte, quelles sont les qualités du bon citoyen que Démosthène s'attribue ? Relevez les expressions précises qui en traduisent, selon lui, les effets concrets. (10 pts)
5. Dans l'ensemble de l'extrait, quelles sont les étapes du réquisitoire de Démosthène contre ses adversaires politiques ? (10 pts)


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4. BIENVENUE EN SECONDE !
séquence réalisée par Patrice BOUGY - Caen, Lycée Malherbe, sept-nov. 1999

Pour des raisons de volume, l'ensemble de la séquence n'est pas développé ici ; nous avons choisi d'insérer la présentation de Patrice BOUGY, la liste des supports textuels ainsi que l'intégralité de l'étude du premier texte de la séquence. Pour obtenir l'intégralité de cette séquence, voir dans notre site la rubrique PUBLICATION domaine Arelas, chapitre ArelaCaen

Patrice Bougy a réalisé trois séquences sur le thème "Bienvenue en seconde !" : la première (présentée ici) s'intitule "Les Romains et les Grecs", la seconde "César etCléopâtre", la troisième "Médée, Didon, Ariane". Toutes trois sont disponibles sous la forme de publications ArelaCaen.

Les Romains et les Grecs

Présentation :

1. Pourquoi "les Romains et les Grecs" ?

A l'origine, une action définie dans le cadre du Projet d'Etablissement du Lycée Malherbe, impliquant concertation entre les professeurs de Langues Anciennes du Lycée Malherbe et de collèges du secteur et définition d'un projet commun sur deux ans, comprenant un voyage en Grèce à la Toussaint 99. A travers cette séquence (ou ce groupement de textes ?), j'entendais pour ma part faire (re)découvrir aux élèves latinistes de seconde des épisodes significatifs de l'histoire grecque et de les faire réfléchir sur les rapports politiques et culturels entre Rome et la Grèce à travers des textes importants. D'autre part, il est bon, en début de seconde, de faire écho aux cours d'histoire sur la démocratie athénienne et sur l'empire romain, et de donner du grain à moudre dans le cadre de la réflexion sur la citoyenneté : l'exemple de Socrate ne mérite-t-il pas d'être toujours médité?

2. Ordre et progression

L'ordre des texte est chronologique (à l'exception des deux derniers textes, inversés pour des raisons pratiques) : il est fonction de la date des événements rapportés. Il m'a semblé que tout classement problématique a priori aurait été une source de complexité inutile et inopportune.
Les points de révision linguistique sont liés au contenu des textes, mais j'ai essayé de prendre en compte certaines urgences : d'abord rappeler, en début de seconde, ce qu'est une déclinaison et comment s'organise la conjugaison latine. Naturellement, de nombreux "faits de langue" n'ont pas été revus aux vacances de la Toussaint, ni même vus par beaucoup d'élèves (par ex. le gérondif et l'adj. verbal). On y viendra plus tard (jusqu'à la fin de l'année).

3. Questions de méthode

a) Utilisation des polycopiés (présentés ci-dessous)
Le travail lié à chaque texte est prévu pour trois ou quatre séances. Il va de soi que les questions que je prépare ne dictent pas mécaniquement la progression du cours (ce qui ôterait à celui-ci toute spontanéité). Il faut y voir plutôt un programme de travail (il arrive que certaines questions né soient pas abordées, pour que la classe ne reste pas trop longtemps sur le même texte).

b) En cours, les démarches adoptées varient. Le plus souvent, je commence par établir le lien entre le contenu du nouveau texte et celui du précédent. Ensuite nous abordons la recherche sur le texte, soit par le biais du vocabulaire en général présenté par champs lexicaux, soit par la mise en place d'une attente liée à l'observation de certaines formes (texte de Pline) et par le jeu des hypothèses de lecture. Au début de l'année, nous n'avons pas procédé à la traduction du texte. Ensuite la traduction est devenue la règle, qu'elle soit menée collectivement ou établie par groupes avec l'aide du professeur. Un DS a permis de faire le point sur les compétences de traducteurs des élèves (début novembre, texte de Cornelius Nepos extrait de la Vie d'Atticus).
En général, l'étude systématique du "fait de langue" survient après la trad. et le commentaire du texte, ainsi que les exercices qui y sont liés.

c) la préparation : une fois par semaine est donnée une préparation (une ou deux questions du polycopié). La préparation rapporte des points de bonus (de 1 à 5 points), comptabilisés à la fin du trimestre. Souvent, sa longueur dépend du temps et de la bonne volonté de chaque élève.

d) l'interrogation : une fois par semaine, les élèves doivent répondre à une interrogation, le plus souvent écrite, d'une vingtaine de minutes. Les questions sont polycopiées, et l'on répond sur la feuille (voir exemples ci-dessous)

4. Bilan

Le travail et l'investissement des élèves varient selon les individus - ce qui est admis au départ. Du coup le groupe fonctionne de manière satisfaisante, malgré son nombre (30 élèves) et la variété des niveaux, notamment en ce qui concerne les connaissances linguistiques. La séquence a provoqué, semble-t-il, de l'intérêt et de la curiosité. La bonne humeur qui règne pendant les cours, le petit nombre des abandons (3) à la fin du premier trimestre en dépit du poids des autres options (LV3, IESP, Arts Plastiques) exprime, me semble-t-il, l'adhésion de la plupart des élèves de cette classe à cette manière de travailler.

Classe de seconde, 1999-2000, Séquence 1 : les Romains et les Grecs

- quelques personnages marquants
- Grecs et Romains : des rapports complexes (qui méprise qui ? qui admire qui ? Le point de vue romain)

1) Socrate vu par Sénèque :(Sénèque, De Tranquillitate animi)
révision : le système de la flexion,

2) Platon, conseiller politique : (Cornelius Nepos, Dion)
La conjugaison ; l'indicatif parfait actif et passif

3) Archimède au siège de Syracuse : (Tite-Live, Livre XXIV, 34)
l'indicatif présent actif et passif

4) La "libération" de la Grèce par Rome : (Tite-Live, livre XXXIII, 31-33)
l'imparfait, le plus-que-parfait de l'indicatif, la proposition infinitive

5) Rencontre, à Athènes, de Sylla et de Pomponius Atticus
(texte donné en DS),Cornelius Nepos, Atticus
le subjonctif imparfait, le subjonctif en proposition subordonnée (complétive, circonstancielle de but)

6) Comment gouverner la Grèce ? Pline le Jeune, Corr.
l'impératif présent, le subjonctif présent, le subjonctif parfait, l'ordre et la défense

Textes supplémentaires (non étudiés en classe)

7) Néron aux jeux grecs      (Suétone, Néron)

8) Moeurs grecques et moeurs romaines      (Cornelius Nepos, Préf., § 5-7)

9) Regard critique sur une mode grecque      (Aulu-Gelle, N.A., VI,12)

10) Parallélismes... Alexandre et Scipion      (Aulu-gelle, VII, 8)

Classe de seconde, 1999-2000

Séquence 1. Les Romains et les Grecs

1. L'exemple de Socrate


L'homme doit-il s'engager - et le faire en toutes circonstances ? Le philosophe Sénèque, pour répondre à cette question, prend l'exemple de Socrate.

Texte :

Numquid potes invenire urbem miseriorem quam Atheniensium fuit, cum illam triginta tyranni divellerent ? Mille trecentos cives, optimum quemque, occiderant, nec finem ideo faciebant, sed irritabat se ipsa saevitia. In qua civitate erat Areos pagos, religiosissimum judicium, in qua senatus populusque senatui similis, coibat cotidie carnificum triste collegium et infelix curia tyrannis augusta. Poteratne illa civitas conquiescere, in qua tot tyranni erant quot satellites essent ? Ne spes quidem ulla recipiendae libertatis animis poterat offerri, nec ulli remedio locus apparebat contra tantam vim malorum : unde enim miserae civitati tot Harmodios ? Socrates tamen in medio erat, et lugentes patres consolabatur, et desperantes de re publica exhortabatur, et divitibus opes suas metuentibus exprobrabat seram periculosae avaritiae paenitentiam, et imitari volentibus magnum circumferebat exemplar, cum inter triginta dominos liber incederet. Hunc tamen Athenae ipsae in carcere occiderunt, et qui tuto insultaverat agmini tyrannorum, ejus llbertatem libertas non tulit : ut scias et in afflicta re publica esse occasionem sapienti viro ad se proferendum, et in florenti ac beata saevitiam, invidiam, mille alia inermia vitia regnare.

Sénèque, De Tranquillitate animi, ch. V, 1-3

Traduction (fournie d'emblée aux élèves)

Peux-tu par hasard trouver une ville plus malheureuse que ne fut la ville d'Athènes alors qu'elle était saignée à blanc par trente tyrans? Ils avaient massacré treize cents citoyens, les meilleurs, et ne s'arrêtaient pas pour autant, la cruauté s'aiguillonnait elle-même. Dans la cité où siégeait l'Aréopage, le plus vénérable des tribunaux, où siégeait un sénat et une assemblée du peuple semblable à un sénat, conspirait quotidiennement un sinistre collège de bourreaux assisté d'une chambre maudite respectée des seuls tyrans. Pouvait-elle dormir tranquille, cette cité où les tyrans étaient si nombreux qu'on les aurait pris pour leurs gardes du corps ? Même l'espoir de recouvrer la liberté ne pouvait se présenter à l'esprit, et il n'y avait pas lieu de croire au moindre remède contre un tel pouvoir de nuisance : où la cité aurait-elle trouvé suffisamment d'Harmodios ? Socrate, cependant, se tenait sur la place publique, il consolait les sénateurs larmoyants, encourageait ceux qui désespéraient de l'Etat ; quand leurs biens trop voyants faisaient trembler les riches, il leur reprochait le regret tardif de leur dangereuses cupidité, à ceux qui voulaient l'imiter, il présentait en tout lieu son grand exemple, en s'avançant libre au milieu de trente maîtres. C'est pourtant cet homme-là qu'Athènes elle-même a fait mourir en prison : un Etat libre n'a pas supporté la liberté de celui qui avait provoqué impunément une armée de tyrans ! Cela afin que tu saches d'une part que dans un état sous la botte le sage peut avoir l'occasion de s'exprimer, d'autre part que dans un état florissant et heureux règnent la cruauté, la haine et mille autres fléaux sans uniforme.

I. Retrouver ses repères dans un texte en latin

1) Dans les phrases suivantes, quelle est la fonction des groupes soulignés ? A quoi le reconnaissez-vous ? Est-elle toujours la même dans la traduction française ?
... cum illam triginta tyranni diuellerent. (l.2) (triginta est un mot invariable)
Mille trecentos ciues ... occiderant (l. 3)
Poteratne illa civitas conquiescere, in qua tot tyranni erant… (l.8)
Socrates tamen in medio erat ... (l.14)
... cum inter triginta dominos liber incederet. (l. 19)
Hunc tamen Athenae ipsae in carcere occiderunt. (l. 21)
Ejus libertatem libertas non tulit. (l.21)


2) repérez des noms ayant la même fonction : ont-ils toujours la même terminaison ? Pourquoi ?
Dans les groupes adjectif + nom, l'adjectif et le nom ont-ils toujours la même terminaison ? Pourquoi ?

3) révision : les notions de flexion, de déclinaison.
Exercice : donner le nom. et le gén. sg. des mots suivants, puis classez-les par déclinaison (1è/2è/3è) :
urbem, tyranni, cives, finem, saevitia, civitate, judicium, populus, collegium, curia, civitas, libertatis, locus, civitati, avaritiae, dominos, libertas
Quelle série importante de la troisième décl. est bien représentée ? Qu'est-ce qui caractérise ces mots sur le plan morphologique (de la forme), sur le plan sémantique (du sens) ?

II. Vocabulaire

1) De quels mots latins peut-on rapprocher les mots suivants :
urbain, conurbation, rurbanisation (voc. de la géographie)
cité, civil, civique, citoyen, la Ciotat, esp. ciudad, it. Città
dominer, domination, Dom (Juan)
libre (libérer, libération), liberté
incarcérer
République
tyran (à partir du latin, à partir du grec)

2) Etudier l'influence de l'accent dans les évolutions suivantes :
civitatem > cité (ciudad, città)
liberum > libre    (en gras, la syll. accentuée)

III. Commentaire historique

1) Dans quel état Socrate vivait-il ? A quelle époque ? Précisez les circonstances politiques évoquées dans le texte. Expliquez la phrase : "Unde ... tot Harmodios ?" (voir dictionnaire : qu'ont fait Harmodius et Aristogiton ?)

2) Quel paradoxe Sénèque souligne-t-il dans la phrase : "qui tuto insultauerat agmini tyrannorum, ejus libertatem libertas non tulit" (reportez-vous à la trad.). A l'aide de quels procédés stylistiques ?

3) Expliquez les mots et expressions qui suivent. Evoquent-ils les institutions politiques de Rome ou d'Athènes ? (Classer) Areos Pagos, patres, curia, respublica, populus senatui similis

4) A quelle époque Sénèque a-t-il vécu ? Sous quel régime politique ? En quoi l'exemple de Socrate pouvait-il le toucher personnellement ?

5) Quelle leçon Sénèque invite-t-il à tirer de l'exemple de Socrate ?

Pour le ... septembre 1999 : revoir le texte ; revoir déclinaisons 1,2,3 (civis, civitas)
voc. : civitas, civis, pater, saevitia, judicium, populus, collegium, libertas, animus, locus, respublica, avaritia, dominus

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5. ÉPREUVE-TYPE DE BACCALAURÉAT EN LATIN
travail proposé par Michel BARDOU, Claudine CHESNAIS,
Yves DAGORN, Philippe PERDRIZET - avril 2000


TEXTE

Iam solitos poscunt cursus populusque paterque,
Cum me sollicita proles Neptunia uoce
Inuocat Hippomenes: " Cytherea "que " comprecor,ausis 640
Adsit ", ait " nostris, et, quos dedit, adiuuet ignes. "
Detulit aura preces ad me non inuida blandas;
Motaque sum, fateor; nec opis mora longa dabatur.
Est ager, indigenae Tamasenum nomine dicunt,
Telluris Cypriae pars optima, quam mihi prisci 645
Sacrauere senes templisque accedere dotem
Hanc iussere meis; medio nitet arbor in aruo,
Fulua comam, fuluo ramis crepitantibus auro.
Hinc tria forte mea ueniens decerpta ferebam
Aurea poma manu; nullique uidenda nisi ipsi 650
Hippomenen adii docuique, quis usus in illis.
Signa tubae dederant, cum carcere pronus uterque
Emicat et summam celeri pede libat harenam.
Posse putes illos sicco freta radere passu
Et segetis canae stantes percurrere aristas. 655
Adiciunt animos iuueni clamorque fauorque
Verbaque dicentum : " Nunc, nunc incumbere tempus;
Hippomene, propera; nunc uiribus utere totis.
Pelle moram, uinces. " Dubium, Megareius heros
Gaudeat an uirgo magis his Schoeneia dictis. 660
0 quotiens, cum iam posset transire, morata est
Spectatosque diu uultus inuita reliquit !
Aridus e lasso ueniebat anhelitus ore
Metaque erat longe; tum denique de tribus unum
Fetibus arboreis proles Neptunia misit. 665
Obstipuit uirgo nitidique cupidine pomi
Declinat cursus aurumque uolubile tollit.
Praeterit Hippomenes; resonant spectacula plausu.
Illa moram celeri cessataque tempora cursu
Corrigit atque iterum iuuenem post terga relinquit; 670
Et rursus pomi iactu remorata secundi,
Consequitur transitque uirum. Pars ultima cursus
Restabat : " Nunc " inquit " ades, dea muneris auctor; "
Inque latus campi, quo tardius illa rediret,
lecit ab obliquo nitidum iuuenaliter aurum. 675
An peteret, uirgo uisa est dubitare; coegi
Tollere et adieci sublato pondera malo
Impediique oneris pariter grauitate moraque;
Neue meus sermo cursu sit tardior ipso,
Praeterita est uirgo; duxit sua praemia uictor. 680

OVIDE : METAMORPHOSES X vers 638-680








TRADUCTION

Déjà le peuple et les grands demandent les courses
accoutumées, lorsque le descendant de Neptune, Hippomène ,
m'invoque d'une voix inquiète : " Puisse la déesse 640
de Cythère , je l'en conjure, m'assister dans mon entreprise
et protéger la flamme qu'elle m'a mise au cœur ! "
La brise favorable porta jusqu'à moi cette touchante
prière et j'en fus émue, je l'avoue ; mon secours ne se fit
pas longtemps attendre. Il est un champ que les gens du
pays appellent champ de Tamasus ; c'est le plus riche 645
territoire de l'île de Chypre ; leurs aïeux me l'ont consacré
jadis et ont ajouté ce don aux propriétés de mes temples ;
au milieu de ce domaine resplendit un arbre dont on
entend crépiter la fauve chevelure, les fauves rameaux
d'or. J'arrivais justement de ce lieu, tenant à la main 650
trois pommes d'or que j'y avais cueillies ; invisible pour
tous, sauf pour Hippomène, je l'abordai et lui indiquai
ce qu'il devait en faire. Les trompettes avaient donné le
signal ; penchés en avant, les deux adversaires s'élancent
hors de la barrière et ils effleurent de leurs pas rapides 660
la surface du sable. Il semble qu'ils pourraient raser à pied
sec les flots de la mer et courir, sans les courber, sur les
épis d'une blonde moisson. Le jeune homme est encouragé
par des acclamation sympathiques ; on lui crie : " voilà,
voilà le moment de te presser ! Vite, Hippomène ! c'est 665
le moment de donner tout ton effort. Ne perds pas un
instant et tu seras vainqueur ! " Peut-être n'est-ce pas le
héros, fils de Mégarée, mais la fille de Schenée qui prend
le plus de plaisir à ces paroles. Oh ! que de fois, pouvant
passer la première, elle s'est attardée à regarder le cher 670
visage et ne la quitter des yeux qu'à regret ! Mais la
fatigue commence à dessécher la bouche d'Hippomène
haletant et la borne est encore loin ; alors enfin le descendant
de Neptune lance un des trois fruits de mon arbre.
La jeune fille surprise, attirée par la pomme brillante, se 675
détourne au milieu de sa course et ramasse l'or qui roulait
à terre. Hippomène la dépasse ; les applaudissements font
retentir l'enceinte du spectacle. Atalante, d'un bond
rapide regagne le temps qu'elle a perdu par cet arrêt
et de nouveau laisse le jeune homme derrière elle ; 680
retardée encore une fois par une seconde pomme lancée
devant ses pas, elle le rejoint et le dépasse encore. Restait
à franchir la dernière partie de la carrière : " Voilà le
moment de m'assister, s'écrie-t-il, ô déesse à qui je dois
ce présent " ; et sur un côté de l'aréne, pour retarder 685
d'autant le retour de son adversaire, il lance obliquement,
avec toute la force de sa jeunesse, l'or étincelant. La jeune
fille semble se demander si elle irait la prendre : je la
forçai à la ramasser ; j'ajoutai à son poids celui de la
pomme dont elle s'était emparée et je fis qu'elle eut à la 690
fois contre elle sa charge et le temps perdu ; enfin, pour
que mon récit ne soit pas encore plus lent que sa course
elle-même, la jeune fille fut distancée, le vainqueur
épousa celle qui était le prix de la lutte.

QUESTIONNAIRE (50 points)

1.Quels rôles joue Vénus dans ce passage ?
2.Etudiez le mélange de réalisme et de merveilleux dans la description de la course.
3.On lit au vers 637 : " amat et non sentit ", " elle aime sans se douter qu'elle aime ". Comment se manifeste l'amour d'Atalante pour Hippomène dans ce passage ?
4.Relevez et analysez le champ lexical du ralentissement et celui de l'accélération (vers 656-680) dans la course et dans le récit .
5.En vous appuyant en particulier sur l'énonciation,comparez les deux prières d'Hippomène à Vénus.
6.Commentez la chute du récit ( vers 679-680 ).

Quelques éléments de réponse.

1.Rôles de Vénus :narratrice,inspiratrice,participation directe.
2.Réalisme :réalités du cirque,spectateurs,efforts d'Hippomène
Merveilleux :pommes,intervention de Vénus,course et images d'épi et de mer.
6.Chute du récit :plaisanterie,pirouette,ironie sur " tardior ",rapprochement " virgo "
" duxit ",jeux de sonorités du dernier vers etc…

VERSION (50 points)

VERSION 1

Le vœu de Philémon et Baucis

Jupiter et Mercure ont reçu l'hospitalité d'un couple de vieux paysans. Pour les récompenser, ils transforment leur chaumière en temple et leur demandent ce qu'ils désirent.

Talia tum placido Saturnius edidit ore :
" Dicite, iuste senex et femina coniuge iusto
Digna, quid optetis." Cum Baucide pauca locutus, 705
ludicium superis aperit commune Philemon :
" Esse sacerdotes delubraque uestra tueri
Poscimus et, quoniam concordes egimus annos,
Auferat hora duos eadem, ne coniugis umquam
Busta meae uideam, neu sim tumulandus ab illa." 710
Vota fides sequitur; templi tutela fuere,
Donec uita data est.

OVIDE METAMORPHOSES VIII

Note : vers 711 : " fides " = la réalisation des voeux

[...]Alors le fils de Saturne
s'exprime ainsi avec sa bonté : " Vieillard, ami de la justice,
et toi digne épouse d'un juste, dites-moi ce que vous
souhaitez. " Après s'être entretenu un instant avec Baucis, 705
Philémon fait connaître aux Dieux leur choix commun :
" Etre vos prêtres et les gardiens de votre temple, voilà
ce que nous demandons ; et puisque nous avons passé
notre vie dans une parfaite union, puisse la même heure
nous emporter tous les deux ! Puissé-je ne jamais voir le
bûcher de mon épouse et ne pas être mis par elle au tombeau." 710




VERSION 2

Douleur de la nature à la mort d'Orphée


Te maestae uolucres, Orpheu, te turba ferarum,
Te rigidi silices, tua carmina saepe secutae 45
Fleuerunt siluae; positis te frondibus arbor
Tonsa comam luxit; lacrimis quoque flumina dicunt
Increuisse suis obstrusaque carbasa pullo
Naides et dryades passosque habuere capillos.
Membra iacent diuersa locis; caput, Hebre, lyramque
Excipis, et (mirum !) medio dum labitur amne,
Flebile nescio quid queritur lyra, flebile lingua
Murmurat exanimis, respondent flebile ripae.

OVIDE,Métamorphoses XI v.44- 53

Notes : vers 46 arbor :singulier collectif
vers 47 tonsa comam : " faisant tomber leur chevelure "
vers 48-49 obtrusa carbasa pullo habuere :
" refoulèrent leurs voiles sous un manteau noir "

   Sur toi, Orphée, pleurèrent les oiseaux désolés et la
multitude des bêtes sauvages et les durs rochers, et les          45
forêts que tes chants avaient si souvent attirées ; pour
toi, les arbres, se dépouillant de leur feuillage, faisant
tomber leur chevelure, prirent le deuil ; les fleuves mêmes,
dit-on, s'accrurent de leurs propres larmes ; les Naïades
et les Dryades refoulèrent leurs voiles sous un manteau           50
noir et laissèrent flotter leurs cheveux. Les membres de
la victime sont dispersés çà et là ; tu reçois, ô fleuve de
l'Hèbre, sa tête et sa lyre ; et alors, nouveau miracle,
emportée au milieu du courant, sa lyre fait entendre je
ne sais quels accords plaintifs ; sa langue privée de sentiment   55
murmure une plaintive mélodie et les rives y
répondent par de plaintifs échos.



VERSION 3

Narcisse admire son reflet dans l'eau d'une fontaine


Dumque sitim sedare cupit, sitis altera creuit; 415
Dumque bibit, uisae correptus imagine formae,
Spem sine corpore amat; corpus putat esse quod unda est.
Adstupet ipse sibi uultuque inmotus eodem
Haeret, ut e Pario formatum marmore signum.
Spectat humi positus geminum, sua lumina, sidus 420
Et dignos Baccho, dignos et Apolline crines
Impubesque genas et eburnea colla decusque
Oris et in niueo mixtum candore ruborem

OVIDE,Métamorphoses III,v.415-423

Notes : vers 417 spes : " rêve "
vers 423 rubor : " teint de rose "

Il veut apaiser sa soif ; mais il sent naître en 415
lui une soif nouvelle ; tandis qu'il boit, épris de son image,
qu'il aperçoit dans l'onde, il se passionne pour un rêve
sans corps ; il prend pour un corps ce qui n'est que de
l'eau ; il s'extasie devant lui-même ; il demeure immobile,
le visage impassible, semblable à une statue taillée dans
le marbre de Paros. Etendu sur le sol, il contemple ses 420
yeux, deux astres, sa chevelure digne de Bacchus et non
moins digne d'Apollon, ses joues lisses, son cou d'ivoire,
sa bouche gracieuse, son teint de rose
uni à une blancheur de neige





VERSION 4

Lettre de Cicéron à un ami


Varie sum adfectus tuis litteris, ualde priore pagina
perturbatus, paulum altera recreatus. Qua re nunc
quidem non dubito quin, quoad plane ualeas, te neque
nauigationi neque uiae committas. Satis te mature
uidero, si plane confirmatum uidero. De medico et tu
bene existimari scribis et ego sic audio ; sed plane
curationes eius non probo : ius enim dandum tibi
non fuit.

Note : l.7 ius : " sirop "

J'ai été fort diversement affecté par ta lettre:
bouleversé par la première page, un peu réconforté par
la seconde. Aussi, maintenant, plus d'hésitation : jusqu'à
complète guérison, ne va pas te risquer à prendre la
mer ou la route. Il sera assez tôt de te revoir, si je te
vois entièrement rétabli. Du médecin tu m'écris avoir
bonne opinion, et on m'en dit du bien ; mais ses soins
n'ont pas mon entière approbation : il ne fallait pas te
donner de sirop.





6. ÉPREUVE-TYPE DE BACCALAURÉAT EN GREC
travail proposé par Michel BARDOU, Claudine CHESNAIS,
Yves DAGORN, Philippe PERDRIZET - avril 2000

TEXTE

épreuve-type baccalauréat, Oedipe-Roi de Sophocle (texte grec)

épreuve-type baccalauréat, Oedipe-Roi de Sophocle

épreuve-type baccalauréat, Ajax de Sophocle

épreuve-type baccalauréat, Antigone de Sophocle

épreuve-type baccalauréat, Oedipe à Colone de Sophocle

épreuve-type baccalauréat, Antigone de Sophocle

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